Cruel manque d'eau pour les plaines de la Scarpe et de l'Escaut
Ces dernières semaines, nombreux sont les témoignages et appels à l'aide concernant des plans d'eau et cours d'eau à sec à Faumont, Brillon, Marchiennes, Wandignies-Hamage, Rieulay, Wallers, Maulde... avec leurs lots de nuisances : perturbation des activités économiques et de loisirs, mortalités piscicoles, odeurs...
L'équipe du schéma d'aménagement et de gestion des eaux de la Scarpe aval alertait déjà cet été sur la sécheresse et sur la réglementation des usages que le Préfet a du prendre afin de ne pas aggraver la situation par nos activités.
Depuis, la situation ne s'est pas améliorée, bien au contraire. Nos cours d'eau et milieux aquatiques et humides sont alimentés par les pluies et les nappes superficielles. Les premières sont trop faibles depuis juillet 2016 et les secondes ont par conséquent des niveaux très bas. Les relevés que le Parc naturel réalise chaque mois montrent qu'en octobre 2017, les nappes de surface ont atteint des niveaux exceptionnellement bas, plusieurs dizaines de centimètres en dessous des niveaux les plus bas relevés depuis 1998. Pour ceux qui s'en souviennent, la situation est pire que durant les années qui ont suivi la canicule de 2003. Les plus anciens parlent même de la sécheresse de 1976...
Certes, le syndicat de cours d'eau local gère un ensemble d'ouvrages hydrauliques pour garantir un niveau d'étiage l'été, mais il ne peut pas faire face à une telle situation, de même que l'hiver il ne peut nous protéger contre les inondations que dans une certaine mesure. Certes, les évolutions des niveaux d'eau sont cycliques et saisonnières, et nous pouvons espérer un ou plusieurs hivers pluvieux pour étancher la soif de nos milieux naturels. Mais la situation actuelle est alarmante. Elle nous rappelle que malgré la réputation de château d'eau de notre territoire, nous ne sommes pas à l'abri des phénomènes extrèmes et que les prévisions d'évolutions climatiques tendent à montrer qu'il faut se préparer à gérer plus souvent des épisodes de crise.
Si nous voulons préserver notre patrimoine, qui fait des plaines de la Scarpe et de l'Escaut un des poumons vert et bleu de la région, reconnu nationalement, il faut que chacun - particuliers, collectivités, industriels et agriculteurs - se mobilise à hauteur de ses moyens ! Economiser l'eau dans les gestes quotidiens, éviter de pomper ou de puiser dans son puits, éviter d'aggraver le drainage et au contraire le ralentir lorsque cela est possible... sont autant d'actions cumulées qui pourront nous aider à mieux supporter la crise hydrique actuelle.
C'est en tous cas dans cet état d'esprit que le Parc accompagne habitants et porteur de projet, incitant à utiliser des essences locales adaptées à notre climat, à préserver les zones humides et inondables, à jardiner au naturel...
Informations et Contact : 03 27 19 19 70 - Tangui Lefort
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