L’exaspération populaire manifestée par l’explosion des Gilets jaunes exprime le ras-le-bol de l’injustice. Elle ouvre la voie à une politique écologique et sociale. Mais l’autoritarisme menace.
Un poil d’histoire n’est jamais inutile. Reporterre est né sous sa forme numérique en 2007. Il s’agissait au départ d’accompagner le livre Comment les riches détruisent la planète (Seuil) en montrant par l’information, au jour le jour, que les idées de l’ouvrage se traduisaient et se lisaient dans la réalité. Il se trouve que ce livre a connu le succès, de nombreuses traductions, et semble-t-il influencé pas mal de gens. Que disait-il ?
• que la crise écologique s’approfondissait et mettait en péril les possibilités futures d’une vie digne sur Terre ;
• qu’elle était indissociable d’une crise sociale marquée par la montée des inégalités depuis les années 1980 et la constitution d’une oligarchie coupée de l’intérêt général ;
• que cette oligarchie, ou ces riches, avaient une responsabilité éminente dans la crise écologique, tant par leurs actes que par le modèle culturel de consommation excessive qu’ils propagent ;
• que l’oligarchie manifeste une tendance autoritaire de plus en plus marquée, reculant sur la démocratie pour maintenir ses privilèges.
Sur tous ces points, hélas, la réalité a confirmé la validité du diagnostic. La seule bonne nouvelle est qu’il est devenu une sorte de lieu commun. Et bien documenté : on sait par exemple que les 10 % les plus riches sur ce globe comptent pour 45 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone, ou qu’en France, chaque personne appartenant aux 1 % les plus riches émet plus de 200 tonnes de gaz à effet de serre par an, contre 6 par personne en moyenne...
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