Elles ne ressemblent pas encore à la jolie « bête à bon dieu » rouge à pois noirs. Mais avant de devenir grandes, les larves de coccinelles ont l’avantage de manger les pucerons qui causent des dégâts aux arbres et aux tombes du cimetière. La Ville en a introduit des milliers dans ses tilleuls.
Le gîte et le couvert ! C’est ce qui est promis aux quelque 209 000 larves de coccinelles qui viennent d’élire domicile à Roubaix. Pour les convaincre de quitter Cavaillon où elles sont nées et de s’installer au cimetière, on leur a fait miroiter un vrai festin : les pucerons qui pompent la sève des tilleuls. Car le problème avec ces pucerons, c’est que de leurs agapes à la cime des arbres, il retombe des gouttes de miellat, jus sucré et collant. Cela salit les pierres tombales et avec le temps, un champignon noirâtre se développe sur ce résidu. Du coup, les familles de défunts se plaignent. Et puis un arbre envahi par les pucerons, c’est un arbre stressé, qui risque plus d’attirer d’autres nuisibles et de tomber malade. Et cela ennuie sérieusement Vincent Coomans, le responsable du patrimoine arboré de la Ville.
C’est en 2005 que les services municipaux ont commencé à s’intéresser à la « lutte intégrée » : en clair, plutôt que des produits chimiques, trouver une parade écolo. Et pour dévorer les pucerons, ils ont trouvé adalia bipunctata et exochomus quadripustulatus, le nom savant de deux coccinelles autochtones (rien à voir avec celle d’Asie, parfois envahissante) dont l’avantage est d’avoir un appétit féroce. « La larve mange plus de pucerons que la coccinelle adulte : une vingtaine par jour ! », détaille Vincent Coomans. Après un mois de croissance (plus quelques mues et 600 pucerons engloutis), elle devient capable de se reproduire et donner naissance à plein de petites larves affamées.
Jeudi, les élagueurs de la Ville ont punaisé aux troncs de tilleuls du cimetière les 209 sachets d’une centaine de larves achetées par la commune. Un exercice désormais habituel. Depuis 2006, les services municipaux ont procédé à plusieurs lâchers ciblés. « On voit nettement la différence », reconnaît le responsable du cimetière. « Pour bien faire, il faudrait renouveler l’opération l’an prochain », insiste Vincent Commans. La dernière fois que la Ville a procédé à un lâcher de larves de coccinelles, c’était il y a trois ans. Et elle ne s’était pas concentrée sur le seul cimetière mais avait ciblé des sites comme l’avenue Anatole-France, l’avenue Brame ou le boulevard de Lyon, pour protéger durablement une jeune plantation de tilleuls des hordes de pucerons.
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