En juillet, Emmanuel Macron annonçait aux chasseurs qu’ils pourraient tuer 5.000 oies en février, c’est-à-dire après la fermeture de la chasse. Pour l’auteur de cette tribune, aucun argument scientifique ne justifie cette décision, que doit formaliser le ministre le Transition écologique et solidaire.
Allain Bougrain Dubourg est président de la Ligue de protection des oiseaux (LPO)
Sortie du chapeau du ministère de la Transition écologique et solidaire, la « gestion adaptative » est désormais à la mode. Pour autant, elle n’a pas pour objet de chasser des espèces aujourd’hui protégées, contrairement aux vœux du président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), qui a fait part publiquement de son intention de tirer des cygnes, des pinsons et autres cormorans pour ne citer qu’eux. Elle n’a pas non plus vocation à permettre de continuer malgré tout à chasser les espèces en mauvais état de conservation : c’est pourtant au nom de la gestion adaptative que la France a autorisé à tuer 100.000 tourterelles des bois en 2018, contre l’avis de la Commission européenne, qui réclamait un moratoire (la Ligue de protection des oiseaux [LPO] a porté plainte). Il n’y a, au fond, rien de nouveau sous le soleil cynégétique puisque les prélèvements ont toujours été soumis au respect théorique de la réglementation et des données scientifiques. Mais, insidieusement, la gestion adaptative à la française semble ouvrir la porte à un libéralisme de la gâchette.
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