Depuis deux mois désormais, le gouvernement agit sur la réforme des retraites exactement de la même façon que sur la question climatique.
Le Haut Conseil pour le climat, organisme d’expert·es auprès des services de la première ministre, étrille régulièrement le gouvernement sur le fait que le rythme actuel de réduction des émissions du pays « devra pratiquement doubler » et que les deux tiers de la population française sont déjà « fortement » exposés au risque climatique.
En vain. Aucune réelle politique climatique d’ampleur n’a été déployée, malgré les alertes de climatologues internationalement reconnus tels que Valérie Masson-Delmotte ou Christophe Cassou. Résultat : la France n’a quasiment pas réduit ses émissions de gaz à effet de serre en 2022. Et des milliers de personnes sont mortes à la suite des trois canicules de l’été dernier.
Le Conseil d’orientation des retraites, structure également placée auprès des services de la première ministre, atteste qu’à long terme « les dépenses de retraites ne dérapent pas, elles sont relativement maîtrisées ». Selon son dernier rapport, le déficit ne sera que temporaire et, d’après son président, la réforme n'est pas indispensable en matière de finances publiques.
Qu’importe. Le gouvernement a décidé de combler le déficit des retraites en repoussant l’âge légal de départ à la retraite, au mépris des avertissements d’économistes de renom comme Michaël Zemmour ou Philippe Askenazy. En conséquence, la réforme pèsera sur les plus pauvres et sur les femmes dans un des pays champions d’Europe des accidents mortels au travail et où les ouvriers et ouvrières meurent en moyenne six ans plus tôt que les cadres.
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