Lundi 15 avril commence la Semaine internationale de la rébellion. Face à l’inaction des Etats contre le réchauffement climatique, les associations écologistes comme Extinction Rebellion appellent à la désobéissance civile. En France, ils sont de plus en plus nombreux à s’engager dans ce combat. Rencontre avec ces “hors la loi pour le climat”.
De mémoire de girafe empaillée, on n’avait jamais vu ça. Ce dimanche de mars, au Muséum national d’histoire naturelle, à Paris, le traditionnel public de familles chuchotait devant la caravane des animaux de la savane africaine. C’est là, sous la nef de la Galerie de l’Evolution, qu’ils ont surgi : une cinquantaine de femmes, d’hommes, quelques enfants, une vieille dame aussi, vêtus de tee-shirts au logo en forme de X cerclé.
Ils ont déplié deux banderoles vertes sur lesquelles on pouvait lire « Extinction Rébellion », et se sont saisis d’un micro. Claire, 90 ans, a commencé : « Nous sommes ici pour proclamer notre rébellion contre notre extinction et tout ce qui nous y mène à grands pas. Parce que chaque dixième de degré compte, parce que chaque espèce disparue compte, nous appelons à la désobéissance civile de masse […] Nous sommes prêts à enfreindre la loi, prêts à aller en prison pour que tout ce que l’on aime ne disparaisse pas sous les eaux. »
Ce n’était pas un happening. « Vous auriez pu mettre en péril les collections ! » a hurlé un gardien en arrachant les banderoles. « C’est de la désobéissance civile, non violente, lui a-t-on patiemment expliqué. Une protestation symbolique contre l’inaction des Etats face à la crise écologique. » Et pour marquer, ce 24 mars, le lancement en France d’Extinction Rebellion (XR), collectif né en Angleterre et appelant aux die-in (simuler la mort en s’allongeant par terre), aux sit-in, aux blocages, dans la tradition de Gandhi, Martin Luther King ou des occupants du Larzac.
Au même moment, place de la Bourse, avait lieu la déclaration officielle de rébellion. Un demi-millier d’« insurgés » s’y étaient donné rendez-vous, surveillés par dix cars de CRS, avec à la tribune, l’historien Jean-Baptiste Fressoz, le chercheur « collapsologue » Pablo Servigne, l’océanographe Claire Lévy ou l’activiste Susan George, venus soutenir les revendications du collectif : reconnaissance de la gravité et de l’urgence des crises écologiques, réduction immédiate des émissions de gaz à effet de serre, arrêt de la destruction des écosystèmes océaniques et terrestres, et création d’une assemblée citoyenne veillant à une transition juste et équitable.
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