dimanche 24 mars 2019

LE CYCLE IDIOT DU CANCER

Bayer, BASF, Monsanto, Dupont, etc....Les plus grandes sociétés pétrochimiques sont aussi les plus grandes sociétés biochimiques et les plus grandes sociétés pharmaceutiques...Une aberration qui nourrit le « cycle idiot du cancer », dénonce la réalisatrice franco-hispano-canadienne Emmanuelle Schick-Garcia dans un documentaire -« The idiot cycle »- qui fait le tour du monde, hors des circuits habituels de distribution. Entretien avec une cinéaste engagée.


Novethic. Quel est le « cycle idiot » qui donne son titre à votre film ?

Emmanuelle Schick-Garcia. C'est un jeu de mot avec le « cycle de vie » et « le cycle de la vie » qui montre qu'il y a une sorte de régénération des mêmes problèmes provoqués par les mêmes gens, en l'occurrence les plus grandes compagnies pétrochimiques qui sont aussi les plus grandes compagnies de biotechnologies (OGM), qui rejettent des substances cancérigènes comme le benzène ou la dioxine, et les plus grandes compagnies pharmaceutiques, qui sont censées soigner les cancers. Ce n'est pas forcément un fait exprès mais elles ne font rien non plus pour arrêter un tel cycle car il est très bénéfique financièrement. Avant de commercialiser leurs produits, elles pourraient faire davantage de tests mais elles ne le font pas. Pas nécessairement par manque d'argent mais d'abord parce qu'elles sont dans une course contre la montre permanente pour sortir de nouveaux produits avant les autres. Et puis, les débouchés pharmaceutiques du cancer sont aussi pour ces firmes une raison de ne pas interrompre le cycle : ce sont les médicaments qui traitent le cancer qui sont les plus rentables actuellement. Chez Pfizer, ils en sont même à développer de tels produits pour les animaux ! Pour les contraindre à la prévention, je ne crois pas beaucoup aux effets des politiques RSE. Il est nécessaire d'avoir une pression règlementaire.

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