Le SITURV veut prendre le taureau par les cornes et faire avancer enfin la pratique du vélo, qui sur le secteur ne cesse de reculer. Il a deux idées : jouer sur les pôles d’échange avec les stations de tram et développer les garages sécurisés. Côté pistes aménagées, en revanche, il faudra trouver de l’argent.
L’autre soir en comité syndical, Anne-Lise Dufour a insisté. Le dossier vélo est important, elle ne souhaitait pas qu’il soit évacué vite fait du débat, écrasé par l’épineux souci du transport des collégiens. Tout était dit en une phrase, sur un sujet dont tout le monde proclame l’importance, et sur lequel ça n’avance pas. Pire, ça recule : le vélo, ici, est en panne. Le Plan de déplacements urbains de 2001 prévoyait 10 % du total des déplacements locaux faits à vélo. Résultat : la part du vélo sur le bassin a été... divisée par deux, passant de 4 à 2 %. Denise Cappelle, lors du débat, a raconté une anecdote révélatrice. Ce collège rénové du secteur, qui prévoyait 300 places de vélo pour 600 élèves. Faute de demande, le garage a été divisé par moitié.
« Il n’y a plus de culture vélo ici » en a conclu Pascal Vanhelder. L’élu de Valenciennes avait promis de prendre les choses en main, en préambule... de la Fête du vélo en 2015. L’autre jour, c’est en tant que vice-président du SITURV qu’il est passé aux choses pratiques. Les élus du comité syndical chargé des transports publics (et des déplacements dans le Valenciennois) ont découvert le schéma directeur concocté par des techniciens du SITURV, spécialistes de la question. Un plan de bataille encore théorique (surtout côté investissements à faire, souhaités, mais non encore budgétés !) pour sortir la bicyclette de l’ornière.
Ce schéma dit plusieurs choses. 1) S’il y a encore des ruptures et des pistes vélo mal indiquées, le Valenciennois n’est pas un désert en matière d’aménagement pour les deux-roues. 2) Mais il faut changer d’échelle. Ce qui marche, c’est le déplacement de courte distance, 3 km, dans les cœurs d’agglomération. D’où l’idée de développer des pôles d’échange. Des lieux où les usagers pourraient facilement passer du vélo au tram, et inversement. Avec des stationnements adaptés. 3) Car pour retrouver le goût du vélo, la sécurité est cruciale. Pas seulement celle du déplacement lui-même, aussi celle du stationnement. Il faut pouvoir laisser sa bicyclette et la protéger du vol.
Huit pôles de rabattement ont été définis (1). 240 000 € suffiront pour créer 582 places de stationnement de qualité. Plus ambitieux : la création de 117 km de piste vélo supplémentaires (aux communes aussi de définir leurs priorités). Mais il en coûterait 16,5 millions d’ €. Pas simple, a reconnu Pascal Vanhelder, alors que le SITURV est déjà à la peine côté finances. Reste une question de fond, évoquée par plusieurs élus. Le vélo ne démarrera pas vraiment tant que le tout-voiture aura la priorité... et le stationnement gratuit.
(1) Anzin mairie, Université, Dutemple, Boulon, Terrils d’Anzin, Solange-Tonini, Gare, Jean-Dulieu.
Trouver aussi une solution (locale) pour le prêt de vélo Anzin.
Le SITURV veut trouver une formule pour le prêt de vélo. Un vrai marché... mais sur les grosses métropoles. Il a même un interlocuteur, qui pourrait prendre ce service en main : le Garage solidaire du Hainaut, basé à Denain, et qui a ouvert tout récemment une antenne à Anzin. Problème : même si tous les élus l’autre soir au comité syndical avaient ce nom-là en tête, il n’a été prononcé par personne. La raison ? Le comité syndical ne pouvait mentionner qu’il travaillait déjà ce dossier avec ce partenaire, alors qu’il va devoir passer par la case appel d’offres.
Sur le prêt, le Garage solidaire planche depuis des mois. Pas un hasard si sur son antenne anzinoise, il a prévu aussi un atelier de réparation de vélos. Le Garage en question, qui a un statut associatif, propose de l’entretien mécanique (surtout) mais aussi de la vente de voitures (un peu) aux bénéficiaires de minimas sociaux, sur la foi de dossiers personnels présentés par les organismes type Mission locale. Le prêt de vélo est pour lui un développement intéressant. Il ne pouvait que se retrouver sur ce projet avec le SITURV. Problème : cette formule a déjà été testée à Valenciennes, et avait échoué. Problème aussi : Dominique Riquet, alors maire de Valenciennes, avait clairement signifié alors que le marché local était trop petit pour intéresser un spécialiste comme celui qui gère le Vélib, à Paris ou Lille. Il faudra quand même lancer un appel d’offres, sachant que le Garage solidaire risque d’être seul sur les rangs. Objectif pour P. Vanhelder : lancer les prêts fin 2016. En espérant que ça tombe pas en pleine période... de verglas.
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