Un vrai sujet d’actu. Si à Lecelles, c’est l’Elnon qui a débordé, à Wavrechain-sous-Faulx, ce sont bien des coulées de boues en provenance des terres voisines qui ont été constatées. Pour le Groupe écologiste et citoyen de l’Amandinois, la responsabilité en incombe aussi à l’agro-industrie, qui dénature la nature même du sol.
Pas banal, d’assister en pleine conférence de presse, à un petit atelier de chimie. C’est pourtant ce qu’ont proposé à la presse, cette semaine, Jean-Claude Brunebarbe et Marielle Cuvelier, pour le Groupe écologiste et citoyen de l’Amandinois. Deux militants verts chevronnés, déjà candidats aux élections, ex-conseillère régionale même pour la deuxième, à qui il ne manquait que la blouse blanche. Jean-Claude Brunebarbe a présenté deux carottes de terre prélevées dans l’Amandinois, à quelques mètres seulement d’intervalle. Le premier provient d’un champ cultivé, le second d’une zone laissée à l’état naturel.
Plongées dans l’eau, elles ne réagissent pas de la même manière. La motte « cultivée » se transforme en soupe, avec un dépôt important. La motte naturelle reste compacte, et l’eau... reste claire.
Conclusion de l’expérience, impressionnante. D’accord, il y a les pluies record de ce printemps, la probabilité plus grande de phénomènes météos violents (due au réchauffement climatique ?). D’accord, il y a le bitume qui progresse sur les anciennes terres agricoles. Mais il y a aussi un phénomène moins visible, et plus pernicieux. Le groupement accuse : le traitement intensif des sols pour l’agro-industrie change la composition même de la terre. Jean-Claude Brunebarbe s’appuie entre autres sur les travaux de Claude Bourguignon, ex-ingénieur agronome. « L’introduction massive des engrais bouleverse le sol biologique, affecte champignons et vers, transforme le rapport entre argile et humus. S’en suit la transformation chimique de la terre, puis physique ». Résultat : les sols partent avec la pluie alors qu’un sol naturel « peut absorber 80 mm de pluie par heure ». Bonjour... les coulées de boue.
Visées aussi, les opérations de drainage qui ont toujours la cote, « alors que les zones humides stockent l’eau ». (voir ci-contre). Pour autant, les militants du groupement n’ont pas demandé la guillotine pour les exploitants agricoles. Plutôt considérés comme les premières victimes de la puissante industrie agro-alimentaire. Les solutions ? Elles passent par un reformatage des aides européennes pour privilégier le bio, par une vraie application des directives de l’Union quant à la protection de l’environnement. Et par « plus de dialogue » citoyen avec les exploitants. Pour le Groupement, le lieu de ce dialogue est tout trouvé. Le Parc régional Scarpe-Escaut, appelé à prendre toutes ses responsabilités.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire