Une étude que « Le Monde » s’est procurée évalue qu’une taxation de 33 centimes d’euros par litre de carburant diminuerait de 10 % les émissions de CO2 du secteur aérien.
Les prévisions de trafic tablent sur un doublement du trafic aérien d’ici à 2037 pour atteindre 8,2 milliards de passagers dans le monde contre 4,1 milliards en 2017. TPG / Photononstop
Voilà une étude qui devrait fournir de solides arguments à tous ceux qui réclament une taxe carbone sur les avions au nom de la lutte contre le réchauffement climatique. Commandée par la direction générale des transports de la Commission européenne en avril 2017, elle devait initialement être rendue en mai 2018. Un an plus tard, elle est toujours dans les cartons de la Commission. Le Monde a pu se procurer ce document de 66 pages qui dresse un inventaire des politiques fiscales (ou plutôt de leurs faiblesses) vis-à-vis du secteur aérien au sein de l’Union européenne. Ses conclusions appellent à une petite révolution avec la mise en place d’une taxe sur le kérosène.
L’étude recommande en effet d’introduire un prélèvement à hauteur de 33 centimes d’euros par litre de carburant, qui aurait pour effet de réduire de 10 % les émissions de dioxyde de carbone (CO2). Ce montant correspond au taux minimum prévu par la directive sur la taxation de l’énergie. Le mécanisme est simple, détaille le document : la hausse du prix du carburant se répercute sur le prix des billets (environ 10 %), entraînant une baisse de la demande et des vols du même ordre. Cette taxe de 33 centimes par litre de kérosène permettrait de réduire une autre nuisance liée au trafic aérien, le bruit, dans les mêmes proportions. Et tout cela, sans porter atteinte au secteur en termes d’emplois, précise l’étude.
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