vendredi 14 février 2020

« On va avoir un paysage lunaire ! » L’Espagne affronte la désertification

D’immenses serres qui ravitaillent l’Europe en tomates, des cultures intensives d’amandiers ou d’oliviers... En Espagne, ces pratiques agricoles provoquent de l’érosion, dégradent les sols et mènent, en bref, à la désertification accéléré du pays. En face, petits paysans et associations luttent pour une « agriculture régénératrice ».


Almería (Espagne), reportage
Une promenade au-dessus d’Almería, en Andalousie, permet de lire dans le paysage la transformation qu’a connue l’agriculture espagnole dans les dernières décennies : à flanc de montagne, les terrasses qui supportaient autrefois une agriculture à petite échelle s’effondrent lentement. En contrebas, le long de la Méditerranée, la célèbre « mer de plastique » — 30.000 hectares de cultures sous serre — épuise les aquifères, touchés par des intrusions d’eau saline. En haut comme en bas, les sols sont fortement dégradés. Et cela devient un problème encombrant en Espagne, pays dont 74 % du territoire est soumis à un risque de désertification — selon les critères de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification — car composé de zones arides, semi-arides ou subtropicales sèches.

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