Plusieurs députés proposent d’interdire certains vols entre villes françaises. Quels itinéraires et combien de passagers seraient concernés ? Réponses en cartes et graphiques.
Après la « honte de l’avion », l’interdiction ? Plusieurs députés de l’opposition, comme Delphine Batho (Deux-Sèvres, Génération écologie) et François Ruffin (Somme, La France insoumise) ont publiquement défendu l’idée de faire cesser les vols intérieurs en France lorsqu’il est possible de les remplacer par un trajet en train sans trop de complications. Principal argument : la pollution du transport aérien, largement supérieure à celle du train.
Cette proposition a été accueillie froidement par le gouvernement. Interrogée par Sud Radio, la ministre chargée des transports, Elisabeth Borne, a écarté l’idée, estimant qu’il n’y a « pas besoin de mettre des interdictions ». D’autres voix plaident plutôt pour une taxation alourdie de ces vols. D’autres, encore, s’inquiètent de la menace que représenterait un tel projet pour bien des métropoles de France.
Pour en savoir plus, nous avons étudié dans le détail les vols intérieurs utilisés par les Français. Selon le Bulletin statistique du trafic aérien commercial, environ 26,8 millions de passagers ont été transportés en 2018 entre deux villes de métropole, dont 26,6 millions au sein des 149 liaisons principales (les autres concernent moins de 5 000 trajets par an). Il en ressort que l’avion est bel et bien utilisé de manière parfois excessive en France, avec un poids incontestable sur l’environnement. Explications.
La suite...
Faut-il arrêter de prendre l’avion ?
Interdiction de prendre des vols intérieurs s’ils peuvent être remplacés par le train, taxation du kérozène, loi mobilité en cours d’examen... La pression se resserre autour de l’avion. A juste titre ?
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Une heure de travail au Smic permet de parcourir 200 kilomètres en avion, contre seulement 40 en voiture. "Un vol en avion low cost coûte en effet 3 à 4 centimes du kilomètre, contre 10 centimes le kilomètre en TGV et… 25 centimes en voiture !".
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Une raison de ces prix bas tient à la fiscalité très avantageuse dont bénéficie le secteur. "Globalement, avec une fiscalité équitable par rapport aux autres modes de transport, le billet d’avion serait environ deux fois plus cher", estime The Shift Project. Au-delà des exemptions fiscales, les pouvoirs publics accordent des subventions souvent douteuses sur le plan de l’intérêt général, à l’image de celles dont bénéficient nombre de petits aéroports français.
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Le principal problème que pose l’avion concerne ses émissions de gaz à effet de serre (GES). Même si le lobby aérien développe des merveilles d’argumentation pour convaincre que l’avion n’est pas si polluant, "il est totalement incohérent de vouloir lutter contre l’effet de serre si l’on permet par ailleurs l’augmentation du trafic aérien", tranche Jean-Marc Jancovici, fondateur du cabinet de conseil Carbone 4.
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Outre le CO2, les avions émettent d’autres gaz contribuant à l’effet de serre (notamment des oxydes d’azote et du méthane). Par ailleurs, la vapeur d’eau causée par les avions entraîne l’apparition de traînées de condensation qui augmentent le forçage radiatif, c’est-à-dire, en gros, l’effet de serre. Au total, l’impact de l’avion se situerait au moins entre 4 % et 5 % des émissions de GES, soit l’équivalent de celui d’un pays comme la Russie. "Mais on mesure encore mal l’impact des effets physico-chimiques produits à haute altitude. Nous ne sommes donc pas à l’abri d’une mauvaise surprise", explique The Shift Project.
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Faut-il arrêter de prendre l’avion ?
Interdiction de prendre des vols intérieurs s’ils peuvent être remplacés par le train, taxation du kérozène, loi mobilité en cours d’examen... La pression se resserre autour de l’avion. A juste titre ?
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Une heure de travail au Smic permet de parcourir 200 kilomètres en avion, contre seulement 40 en voiture. "Un vol en avion low cost coûte en effet 3 à 4 centimes du kilomètre, contre 10 centimes le kilomètre en TGV et… 25 centimes en voiture !".
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Une raison de ces prix bas tient à la fiscalité très avantageuse dont bénéficie le secteur. "Globalement, avec une fiscalité équitable par rapport aux autres modes de transport, le billet d’avion serait environ deux fois plus cher", estime The Shift Project. Au-delà des exemptions fiscales, les pouvoirs publics accordent des subventions souvent douteuses sur le plan de l’intérêt général, à l’image de celles dont bénéficient nombre de petits aéroports français.
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Le principal problème que pose l’avion concerne ses émissions de gaz à effet de serre (GES). Même si le lobby aérien développe des merveilles d’argumentation pour convaincre que l’avion n’est pas si polluant, "il est totalement incohérent de vouloir lutter contre l’effet de serre si l’on permet par ailleurs l’augmentation du trafic aérien", tranche Jean-Marc Jancovici, fondateur du cabinet de conseil Carbone 4.
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Outre le CO2, les avions émettent d’autres gaz contribuant à l’effet de serre (notamment des oxydes d’azote et du méthane). Par ailleurs, la vapeur d’eau causée par les avions entraîne l’apparition de traînées de condensation qui augmentent le forçage radiatif, c’est-à-dire, en gros, l’effet de serre. Au total, l’impact de l’avion se situerait au moins entre 4 % et 5 % des émissions de GES, soit l’équivalent de celui d’un pays comme la Russie. "Mais on mesure encore mal l’impact des effets physico-chimiques produits à haute altitude. Nous ne sommes donc pas à l’abri d’une mauvaise surprise", explique The Shift Project.
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