C’était dans l’air depuis un moment et les élus denaisiens l’ont entériné lors du dernier conseil municipal : la régie municipale qui gère l’eau potable disparaît au 1er janvier. L’eau denaisienne sera désormais fournie par Noréade. On vous dit ce que ça change.
Une obligation.
Le législateur, au travers de la loi NOTRe, a sonné le glas des régies municipales puisque la compétence eau doit être transférée à la communauté de communes au plus tard en 2020. À Denain, les élus ont décidé, avant la date butoir, d’entamer des négociations avec le SIDEN-SIAN (Noréade) pour gérer le réseau denaisien. Un réseau qui, de toute façon, n’aurait peut-être pas passé l’hiver, explique Anne-Lise Dufour, maire. L’eau du robinet, captée du côté de Neuville-sur-Escaut, est « juste à la limite en termes de nitrates. Même traitée, on n’arrive pas à faire baisser le taux. Un ou deux pourcent de plus et il faudrait couper le captage et acheter de l’eau sur d’autres réseaux. On était très inquiet sur notre capacité à tenir même jusqu’à la fin de l’année. » Avec le passage à Noréade, la municipalité promet donc une eau de meilleure qualité avec un réseau alimenté par l’autoroute de l’eau, c’est-à-dire une eau pure puisée sous la forêt de Mormal.
Et le prix de l’eau ?
Anne-Lise Dufour l’assure : la facture ne sera pas plus salée. « L’eau sera même moins chère », assure-t-elle. Le dispositif social (et expérimental) denaisien proposant aux habitants les vingt premiers mètres cube gratuits disparaît pourtant. Mais, précise ALD, « la location du compteur à Denain est plus chère qu’à Noréade de 15 euros ». La différence restante de cinq euros par foyer calculée par la ville fera l’objet d’une augmentation par Noréade, mais « lissée sur onze ans ». « Noréade s’est engagé à ce que les habitants, en 2017, ne payent pas plus que ce qu’ils auraient payé avec la régie. » Une agence commerciale du SIDEN-SIAN devrait également être implantée à Denain.
L’entretien du réseau.
Là aussi, Anne-Lise Dufour ne voit que du positif à l’abandon de la régie. Le million et demi cagnotté ces dernières années reste dans le budget de la ville. Et Noréade se serait engagé à un « programme pluriannuel d’investissements pour la reprise de canalisations et de voiries ». Les fuites sur le réseau devraient ainsi être réduites : un temps, seuls 40 % de l’eau pompée arrivait bien au robinet. Ce taux est aujourd’hui de 70 %. Noréade promet d’atteindre les 90 %.
Les salariés repris par Noréade
C’était une inquiétude, notamment de l’opposition municipale. « Que vont devenir les employés ? » s’interroge Sabine Hebbar. Son ancien camarade de groupe, le communiste David Audin, est allé à la pêche aux renseignements. « On peut être contre cette loi au niveau national et la députée Anne-Lise Dufour l’a votée, commence-t-il. Cela vient perturber notre fonctionnement, mais sur la gestion du dossier localement, on ne peut pas critiquer. On a eu des garanties. Tous les cas des salariés ont été évoqués. Un représentant des salariés m’a dit qu’ils ont des perspectives d’évolution au sein du SIDEN-SIAD et qu’ils ne seront pas pénalisés au niveau des salaires. » Une information que confirme Anne-Lise Dufour. « Les salariés sont intégralement transférés en tenant compte des états de service, des grades. En termes d’avantages salariaux, il y a des choses très conséquentes avec une revalorisation salariale, une mutuelle, des avantages pour la progression de carrière… » Seul bémol : les employés de la régie denaisienne devront faire de la route et aller travailler au Quesnoy ou à Pecquencourt. Un « inconvénient supplémentaire pris en compte », assure la maire de Denain.
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