Voilà plus de 20 ans que Jacques et Albert souffrent de la maladie de Parkinson. Mais ce n'est qu'en 2019 que les deux agriculteurs ont été reconnus en maladie professionnelle, en raison de leur exposition aux pesticides. Une reconnaissance bienvenue, qui double leur retraite.
Pesticides: la solitude des agriculteurs malades de Parkinson © AFP / Damien MEYER
"Je vais pouvoir faire un cadeau à mes petits-enfants. Avant, il n'en était pas question", sourit Albert Chotard, 73 ans, barbe et cheveux blancs, quand on lui demande ce qu'il compte faire de sa nouvelle rente de 750 euros par mois.
L'agriculteur breton, qui vit seul dans une petite maison de Guer (Morbihan), se souvient d'avoir ressenti le premier symptôme de la maladie en 1997, à 51 ans, "en faisant du cheval". "J'arrivais pas à mettre le pied à l'étrier", dit-il.
A l'époque, la maladie de Parkinson n'est pas encore reconnue comme maladie professionnelle chez les agriculteurs. Cela n'interviendra qu'avec le décret du 4 mai 2012 pour les agriculteurs ayant réalisé au moins pendant 10 ans des travaux "exposant habituellement aux pesticides".
Des pesticides, Albert en a épandu beaucoup, notamment du lindane, un insecticide interdit en France en 1998, se rappelle-t-il. Après certains épandages, "j'avais les mains toutes jaunes, c'était impossible d'enlever ça. Je ne savais pas quel produit c'était", raconte-t-il.
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