Le Parlement a adopté un amendement qui rétablit l’avantage fiscal sur l’huile de palme en tant que biocarburant jusqu’en 2026. Une décision qui ravit le groupe pétrolier Total, beaucoup moins les associations de défense de l’environnement.
Greenpece bloque l’entrée de l’usine Total La mède le 29 octobre 2019 afin de dénoncer ar Total d'huile de palme en provenance d'Asie du Sud Est de manière illégale et créant de la déforestation. Ils ont été délogés par les autorités dans la journée. Théo Giacometti / hans Lucas
La défense de l’environnement a ses raisons que le business ignore. L’an dernier, le Parlement avait voté la suppression de l’avantage fiscal sur l’huile de palme en qualité de biocarburant. Une décision qui faisait le malheur de Total, producteur de ce type de carburant dans son usine de La Mède (Bouches-du-Rhône). On pensait toutefois l’affaire entendue après que l’appel du groupe pétrolier a été débouté le 11 octobre 2019 par le Conseil constitutionnel. Mais c’était compter sans la puissance du lobbying… La nuit dernière, en catimini, l’Assemblée nationale a adopté un amendement – sans débat contradictoire mais avec un avis favorable du gouvernement – proposé par sept députés MoDem, LREM et LR, qui repousse la suppression de l’avantage fiscal à 2026 – vingt jours après que le pdg de Total a indiqué au JDD qu’il souhaitait exactement le même délai… Un revirement qui sonne comme un joli cadeau fiscal à l’entreprise, estimé par l’association écologiste Les Amis de la Terre « entre 70 et 80 millions d’euros ». Mais il s’agit surtout d’un nouveau coup porté à notre planète, la production d’huile de palme étant responsable d’une « déforestation massive » selon Grenpeace, et par conséquent de la destruction de l’habitat de nombreuses espèces animales, de l’augmentation des températures, ou encore de la hausse du nombre de feux de forêts. « Le sens de l’histoire, c’est bien de réduire les importations d’huile de palme », expliquait pourtant, en août dernier, la ministre de la Transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne. Il semble que la majorité a donc changé d’avis. Et ça baigne pour Total..
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