Mardi 12 novembre, aux alentours de 23 heures, gonflée par les pluies, poussée par le sirocco, l’“acqua alta” a atteint à Venise le niveau exceptionnel de 1,87 mètre. Phénomène naturel ? Inexorable montée des eaux ? Incurie des hommes ? Expertise sombre de Maurizio Milan, ingénieur et enseignant à l’université d’architecture de Venise.
Venise, Place Saint Marc, 14 novembre 2019.
Désespérément, l’Histoire s’accélère. Depuis la fondation de cette ville-île littéralement plantée sur des pieux de chêne enfoncés dans la lagune, mais surtout depuis l’inondation catastrophique du 4 novembre 1966 quand l’eau monta à 1,94 mètre au-dessus du niveau de la mer. Celle du mardi 12 novembre a frôlé ce niveau historique en atteignant 1,87 mètre. Vénitiens, élus, amoureux, gouvernement italien, Europe, Unesco, tout le monde s’inquiète périodiquement de cette menace qui, « si on ne fait rien », engloutira à jamais la cité des Doges. À raison, les indicateurs sont tous au rouge. Le niveau de la mer, dont les eaux se réchauffent, monte régulièrement de 2 à 3 millimètres par an. Mais aussi la lagune, qui s’est enfoncée d’une trentaine de centimètres au cours du XXe siècle, sous l’effet d’une urbanisation galopante du côté de Mestre, des installations industrielles lourdes autour du port de Marghera, du passage des paquebots dans le canal de la Giudecca, ou encore de la pollution.
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