mardi 22 décembre 2015

Interview de Maria Sperring, permacultrice de 25 ans d’expérience…

Dans cette interview, nous souhaitions mettre en avant le témoignage d’une amie : Maria Sperring.
Elle façonne, avec la nature, son lieu : le Blé en herbe, depuis maintenant plus de 25 ans, date de sa rencontre avec la permaculture. Elle témoigne de son aventure, de son histoire et expérience, de sa compréhension du concept de permaculture, à travers une vingtaine de minutes qui lui ressemble…
Vous retrouverez Maria au Blé en herbe, ou sur nos cours de design en permaculture de 72 heures, et bientôt chez elle, lors de sessions d’introduction à la permaculture…Nous laissons la parole à Maria !

dimanche 13 décembre 2015

Cop 21 : à Aulnoy, la troisième révolution industrielle est en marche

La Voix du Nord publié le 12/12/2015 par François Gérin

Le rideau est tombé, ce samedi, sur la conférence internationale sur le climat. Dans le Valenciennois, des projets autour du développement durable sont déjà lancés. Certains mettront en œuvre des techniques peu utilisées, comme à Aulnoy-lez-Valenciennes, à l’école Jules-Ferry ; voire inédites, comme dans l’écoquartier.


Dans l’arrondissement, la cité des Aulnes va prendre un temps d’avance dans la réduction des gaz à effet de serre, qui vient d’être au cœur des discussions de la COP 21. Les travaux de rénovation et d’extension du groupe scolaire Jules-Ferry – qui débuteront après les vacances de Noël – feront la part belle « à la transition énergétique par le bois, la paille, le solaire, l’eau pluviale et la ventilation naturelle activée », résume Jean-Luc Collet. L’idée est de réutiliser au mieux l’existant et de l’optimiser, car « le fait de ne pas trop démolir fait aussi partie du développement durable ».

L’isolation thermique des murs se fera ainsi par l’extérieur, via des ballots de paille. Sur le pignon, orienté plein sud, du bâtiment existant, 85 m² de capteurs solaires aérothermiques seront installés. Ils fonctionneront à l’air, et non à l’eau, ce qui favorisera un rendement calorique plus rapide et plus adapté aux caractéristiques climatiques de la région. Juste à côté, l’escalier de secours, installé à l’époque « où l’on ne souciait guère des ponts thermiques », se transformera en une sorte de véranda. Et l’inertie du béton armé permettra une montée rapide en température l’hiver.

Outre ces innovations « immédiates », les salles de classe bénéficieront de vitrages pariétaux dynamiques – « l’air extérieur n’entrera pas par les habituelles grilles d’aération mais passera entre les vitres », précise l’architecte urbaniste valenciennois.

Ce dispositif participera à la ventilation naturelle activée, qui récupérera aussi les calories produites par les enfants (environ 100 W chacun) et de chauffer les classes par un échange air-eau. « Les vitres seront, en fait, de véritables radiateurs », indique Jean-Luc Collet. L’hiver, car l’été, ce dispositif permettra de rafraîchir plus efficacement les pièces, en s’appuyant également sur les 500 m3 des « réservoirs de fraîcheur » de la zone humide, installée en bas du terrain, pour récupérer les eaux pluviales.

L’écoquartier sera «en avance» sur la COP 21

Alors que les techniques qui seront mises en œuvre au fil de la rénovation du groupe scolaire Jules-Ferry ne sont pas totalement inédites, tout ce qui va se faire dans le quartier durable Les Hauts d’Aulnoy sera marqué du sceau de l’innovation. Les aménagements qui seront réalisés sur une emprise de cinq hectares, marqueront l’aboutissement de plusieurs années d’études en matière d’économies d’énergie, à la faveur d’un dossier déposé en 2008 auprès de l’Agence nationale de la recherche. Là, entre la ZAC et le Vieil Aulnoy, seront déployés nombre de « principes du développement durable, en empruntant d’abord les voies énergétiques, pour générer ensuite les volets économique et social évoqués aussi lors de la COP 21 », relève Jean-Luc Collet.

Le projet – pour lequel le permis d’aménager a été délivré le 9 octobre – visera à l’autonomie énergétique de tout ce quartier, où, au final, seront installés quatre cents logements. « Chaque ensemble immobilier sera ainsi raccordé à un réseau de chaleur intelligent et contribuera à la chaîne énergétique », résume l’architecte-urbaniste. Le réseau de chaleur sera ainsi collectif, et isolé sous la voirie. Comme le précise déjà un premier dossier de présentation, les calories seront puisées soit à la température naturelle de la nappe aquifère, « une boucle d’eau basse température à 12º », pour assurer la climatisation l’été ; soit à la température de stockage estival de 16º ; soit à la température de ressource solaire indirecte des serres à 20 %. Sur cette dernière source de chaleur, l’aspect social de la COP 21 prendra alors tout son sens.

Plusieurs récoltes par an

Les particuliers qui, aujourd’hui, exploitent les parcelles des jardins familiaux pourront, en effet, faire pousser leurs légumes dans des serres, qui chaufferont aussi les logements ; à parts égales. Les récoltes se feront alors plusieurs fois dans l’année. « Les jardiniers produiront d’abord pour leur consommation personnelle. Et s’ils produisent au-delà, ils deviendront de vrais producteurs, ce qui permettra à certains de quitter leur statut de demandeurs d’emploi », se réjouit Jean-Luc Collet. La mise en pratique de ce projet très innovant - dont la faisabilité a reçu l’aval d’experts au niveau international -, se fera donc ici, « grâce au courage politique » de l’équipe municipale. Avec cet écoquartier des Hauts d’Aulnoy, la commune « sera en avance sur les engagements de la COP 21 », résume Jean-Luc Collet. Aucun doute : ce projet au long cours sera suivi de près par de nombreuses collectivités locales françaises. Et européennes. Laurent Depagne, le maire, et l’architecte valenciennois, peuvent se préparer à accueillir du monde.