vendredi 31 mai 2019

Ce tabou à lever pour accélérer la transition écologique

Conditionner la transition écologique à l'orthodoxie budgétaire est une impasse. La transformation de notre économie en économie bas carbone suppose de réaliser des investissements massifs, et nous sommes déjà en retard.


La déception est grande après le Grand débat national, le président de la République n’ayant annoncé aucune mesure concrète en matière de transition écologique. Pour autant, la Convention Citoyenne qui devrait être réunie d’ici fin juin et travailler, pourrait être une opportunité d’en accélérer la remise sur le métier. Et d’éviter de perdre une année de plus. Mais c’est à ce jour sans compter sur les gardiens du temple qui veillent jalousement sur le dogme de l’orthodoxie budgétaire et comptent bien l’imposer aussi à nos concitoyens.

"Le bio, ça ne doit pas être industriel !" : un restaurateur vous explique pourquoi il ne faut pas manger de tomates bio en hiver

Des agriculteurs bio, des ONG, et des chefs, ont lancé une pétition contre "l'industrialisation du bio", symbolisée par les tomates cultivées hors saison.


Envie d'une salade tomates et mozarella en plein hiver ? Mauvaise idée. Des agriculteurs bio, des ONG, et des chefs, ont lancé une pétition contre "l'industrialisation du bio". Dans leur viseur : les serres chauffées (avec des énergies fossiles) qui commencent à se développer en France pour produire des tomates bio toute l’année. "Une aberration gustative, agronomique et environnementale !" selon les signataires du texte qui a reçu plus de 17 000 signatures en quelques jours. 

Parmi eux, on retrouve Xavier Denamur, restaurateur parisien en guerre contre l'industrialisation du bio depuis de longues années. "Le message, il n’est pas compliqué. On a des fruits qui sont normalement en bio et qui sont censés être de qualité. Si on les fait en serre toute l’année, les produits n’ont plus les mêmes goûts, la même qualité gustative, explique-t-il. La notion du bio, c'est de dire : on va suivre la saison, on va limiter notre empreinte carbone. Le bio, ça ne doit pas être industriel !"

jeudi 30 mai 2019

« Face à l’urgence climatique, les grandes villes doivent arrêter de se faire plaisir avec des projets expérimentaux »

Sébastien Maire, « responsable de la résilience », explique en quoi consiste cette activité créée dans les métropoles face au réchauffement climatique.

La cour de l’école de la rue Charles-Hermite (Paris, 18e). DR

Canicules à répétition, risques d’inondation ou au contraire d’étiage de la Seine, pollution de l’air… En septembre 2017, Paris a adopté une stratégie globale de résilience pour répondre à l’urgence climatique. Ce chantier est piloté par Sébastien Maire, délégué général à la transition écologique et à la résilience. Un nouveau métier qui a émergé dans les administrations des grandes villes du monde ces cinq dernières années.

Valenciennes Les lycéens de Watteau deviennent des youtubers écolos

Les résultats des élections européennes de dimanche le prouvent, l’écologie est une tendance forte chez les 18-24 ans. Au lycée Watteau, les élèves viennent de lancer une chaîne Youtube sur laquelle ils partagent des conseils écologiques.


« Les lycéens de Watteau deviennent écolos ! » C’est le titre de la première vidéo postée sur le nouveau compte Youtube de l’équipe de sciences du lycée, accompagnée par les profs de SVT (sciences et vie de la terre) et de physique-chimie. Une courte introduction d’environ deux minutes, pour présenter le projet : « c réer tous ensemble un futur confortable, plus juste et plus durable.

mercredi 29 mai 2019

Les coquelicots s’enracinent

La campagne visant l’interdiction de tous les pesticides de synthèse progresse irrésistiblement partout en France.


Les compteurs sont trompeurs. Celui qui additionne les ralliements à l’appel « Nous voulons des coquelicots » semble marquer le pas autour de 650 000 signatures. Effet d’optique, généré par les grands nombres. Certes, après un lancement foudroyant en septembre dernier, la progression de la campagne, qui demande l’interdiction de tous les pesticides de synthèse, est désormais moins soutenue. Mais le régime de croisière est impressionnant...

Passage de l'Arctique : la ruée vers l'abîme

La fonte des glaces au pôle Nord, causée par le réchauffement climatique, ouvre de nouvelles voies de passage et des perspectives d'exploitation des ressources en hydrocarbures.


La route de l’Arctique attise de plus en plus de convoitises avec l’accélération de la fonte des glaces. Un espace particulièrement stratégique puisque le réchauffement climatique, deux fois plus rapide aux pôles, y ouvre de nouvelles voies pour la navigation. Un passage désormais praticable tout au long de l’année et qui permet de réduire considérablement les trajets. Près de vingt jours de moins pour les navires reliant l’Asie à l’Europe, obligés jusqu’à présent, de passer par le Canal de Panama.

Un fongicide dangereux pour l’homme retiré du marché en France

L’agence sanitaire Anses considère que l’époxiconazole est « un perturbateur endocrinien » qui « présente un danger préoccupant pour l’homme et l’environnement ».


L’agence sanitaire Anses a retiré, mardi 28 mai, l’autorisation de mise sur le marché de tous les produits à base d’époxiconazole, fongicide largement utilisé dans l’agriculture. La substance en question est, selon l’Anses, « un perturbateur endocrinien pour l’être humain (…) et présente un danger préoccupant pour l’homme et l’environnement ».

mardi 28 mai 2019

Haro sur « l’industrialisation » du bio

Dans une pétition, des agriculteurs bio, appuyés par des ONG et des chefs cuisiniers, dénoncent un risque d’« industrialisation » de l’agriculture bio.

Tomates bio chez Gwénolé LEROY, agriculteur à Plouescat, dans le Finistère. FRED TANNEAU / AFP

Les agriculteurs bio, appuyés par des ONG et des chefs cuisiniers, dénoncent un risque d’« industrialisation » de l’agriculture bio, notamment pour les fruits et légumes, et ont lancé la pétition « Non à l’industrialisation de la bio ! Pas de tomate bio en hiver ». Lancée comme un cri d’alarme par des agriculteurs bio et des cuisiniers et publiée mercredi 29 mai sur le site de Libération, elle demande l’interdiction du recours en France à des serres chauffées pour produire des fruits et légumes bio.

L’objet de cette colère, le développement « de projets de grande ampleur de légumes bio produits sous serre chauffée », qui se font jour, en particulier en Bretagne et dans les Pays de la Loire, qui entraînerait la production de fruits et légumes hors saison, expliquent la Fédération nationale des agriculteurs biologiques (FNAB), la Fondation Nicolas Hulot (FNH), Greenpeace, le Réseau Action Climat et plusieurs chefs, dont certains étoilés.

Les particules plastiques dans vos vêtements deviennent un gros problème

Les microfibres des vêtements synthétiques peuvent se retrouver dans les fruits de mer et l’eau potable chaque fois que les vêtements sont lavés.


Les fabricants de vêtements de sport et de vestes en laine polaire tentent de répondre aux préoccupations concernant les minuscules particules de plastique des vêtements synthétiques qui se retrouvent dans les fruits de mer et l’eau potable. Alors que les mouvements contre le plastique se sont concentrés sur les produits à usage unique comme les pailles, les bouteilles et les tasses à café, les vêtements synthétiques attirent de plus en plus l’attention parce que qu’ils perdent du plastique chaque fois qu’ils sont lavés.

Chaque année, plus d’un demi-million de tonnes métriques de microfibres - l’équivalent de 50 milliards de bouteilles d’eau en plastique - sont rejetées dans l’océan lors du lavage de textiles synthétiques, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources, un groupe suisse qui compte parmi ses membres des gouvernements, des organisations à but non lucratif et des organismes de bienfaisance.

Alors que tous les vêtements perdent leurs fibres lorsqu’ils sont lavés, les particules synthétiques - contrairement à la laine et au coton - ne sont pas biodégradables. La plupart des filtres de machines à laver conventionnels ne sont pas conçus pour piéger des particules aussi minuscules, et bien que les stations d’épuration des eaux usées capturent une grosse tranche, elles ne piégent pas tout. Le problème est pire dans les pays qui utilisent beaucoup de vêtements synthétiques et ont moins de stations d’épuration.

« Avec l’industrialisation de l’alimentation, nous avons probablement perdu en qualité »

Le professeur Matthieu Allez, chef du service de gastro-entérologie à l’hôpital Saint-Louis (APHP) explique comment les nutriments agissent sur notre organisme.

Plusieurs études mettent en évidence les bénéfices des aliments bruts ou peu transformés.
Maximilian Stock Ltd / Photononstop

Le professeur Matthieu Allez est chef du service de gastro-entérologie à l’hôpital Saint-Louis (APHP). Selon lui, de nombreuses substances contenues dans l’alimentation moderne, tels qu’émulsifiants, pesticides, perturbateurs endocriniens, pourraient avoir un effet néfaste sur le microbiote intestinal.

Quel est l’impact de l’alimentation sur notre organisme ?

Les aliments font partie du vivant et ont un impact important sur notre santé, c’est une évidence. Ils apportent des nutriments essentiels, d’où l’intérêt d’adopter un régime diversifié. Rappelons en quelques mots comment ça marche. Après avoir été mastiqués, les aliments sont mélangés, transformés par les sucs et les enzymes présents dans la salive et l’estomac. Ils progressent alors dans l’intestin grêle. Une partie de ces nutriments est absorbée à travers la paroi de l’intestin, l’autre est évacuée par les selles. Les aliments qui ne sont pas absorbés vont entrer en contact avec les quelque 100 000 milliards de bactéries que compte notre microbiote, c’est-à-dire notre flore intestinale, et vraisemblablement influencer leur fonction et leur composition.

La Région Hauts-de-France promet 10 % de produits bio dans les cantines des lycées


Pour les élus, développer les produits locaux et bio dans les cantines est devenue une priorité. C’est en tout cas l’objectif que s’est fixé la Région Hauts-de-France dans les cantines de lycée dont la collectivité à la charge. Or cette perspective pose de nombreux problèmes d’organisation. Le défi est que les chefs de cuisine changent leur pratique en lien avec le proviseur. C’est loin d’être simple. À l’horizon 2021, l’ensemble des restaurants scolaires des lycées de la région devront proposer au minimum 70 % de produits locaux, dont 10 % de produits bio.

Nouvelles filières

Les produits locaux ciblés en priorité sont la viande, les produits laitiers, les ovo produits (à base d’œufs) et les produits issus de l’agriculture biologique régionale. La Région veut faciliter le travail des chefs de cuisine. Dès 2017, ils pourront suivre une formation « cuisiner brut, local et durable en restauration scolaire ». « On veut développer l’approvisionnement local, confirme Frédéric Nihous, conseiller régional. C’est aussi dans le but de développer de nouvelles filières et de soutenir nos agriculteurs. Le Douaisis montre la voie, tout le monde doit s’y mettre. »

samedi 25 mai 2019

Comment agir pour rendre ma cantine scolaire plus verte ?

Cette plateforme permet d'agir au plus proche de chez vous.

J'AGIS DE 2 MANIÈRES

1. Je rejoins une campagne locale pour demander aux décideurs locaux de mettre en place plus de menus végétariens et plus de bio dans les cantines scolaires.

2. Je crée une campagne locale et j'en deviens le/la responsable (attention utiliser avant la barre de recherche pour vérifier s'il n'existe pas déjà une campagne).

L'exécution d'une campagne réussie prend un peu de temps mais pas d'inquiétude, c'est à la portée de tou.te.s. Nous vous proposons un texte de pétition générique à adapter selon vos réalités locales et nous serons là pour vous aider à faire vivre la campagne.


Avant de vous lancer, il est important de consulter le Kit de Mobilisation - Cantine Verte : J'AGIS ! Il vous expliquera le fonctionnement d'une campagne de A à Z.

La 9ème fête du jardin communautaire c'est le samedi 15 juin !

Vous êtes tous les bienvenus.


88,5 % du fret en France utilise la route

Passagers, marchandises, tonnages, économie de transports : comme chaque année, le service statistique du ministère chargé des Transports a rassemblé en un seul document les chiffres-clés du transport en France. Selon l'édition 2019, la reste prédominante.

Sur les 348 md de tkm de marchandises transportées, 1,9 % l’ont été en transport fluvial © F. Zvardon

352,5 millions de tonnes de marchandises traitées dans les ports métropolitains, 17.000 emplois créés en 2018 dans l’ensemble du secteur des transports, qui, avec 347,8 milliards de tonnes-kilomètres, émet 30 % des gaz à effet de serre. Voici quelques-uns des chiffres qu’on peut trouver dans les "Chiffres-clés du transport", document du service statistique du ministère de la Transition écologique et solidaire, dont l’édition 2019 vient de paraître.

mercredi 22 mai 2019

Lettre d'information du Parc naturel régional Scarpe-Escaut



Spéciale "Week-end portes ouvertes Citoyens en action"les 25 & 26 Mai 2019.

Déchets nucléaires : ça déborde !

Où et comment sont entreposés les déchets nucléaires dans le Nord ? Où vont les produits radioactifs une fois sortis des réacteurs de la centrale de Gravelines ? Par où transitent-ils ? Quels sont les risques ?


Autant de questions qu’il est légitime de se poser, alors qu’un débat public officiel sur les déchets nucléaires, encadré par la Commission nationale du débat public, fait étape à Lille mardi 28 mai.

dimanche 19 mai 2019

« Nos enfants grandissent exposés à un cocktail toxique d’herbicides, d’insecticides et de fongicides »

L’inquiétude est particulièrement grande en ce qui concerne les enfants : entre 40 et 62 molécules chimiques ont été détectées chez chacun d’eux.


Cocktail toxique

Dans sa tribune « Faites passer la santé de nos enfants d’abord » publiée par Le Monde en novembre 2017, Baskut Tuncak, scientifique et rapporteur spécial des Nations unies sur les produits et déchets dangereux, tirait la sonnette d’alarme.

Un test permettant de détecter 1 800 polluants organiques et 40 métaux lourds à partir d’une analyse de cheveux apporte à présent une preuve à ses propos. ToxSeek vient d’être mis à la disposition du public, et parmi les personnes déjà examinées, le constat est sans appel. Les molécules toxiques sont extrêmement présentes dans l’organisme.

Les transports en commun gratuits, ça roule !

L’idée de transports collectifs gratuits pour tous fait son chemin. Alors qu’une mission du Sénat s’intéresse à la question et que la loi sur les mobilités arrive au Parlement, Reporterre a observé les expériences de Dunkerque et d’Aubagne : bilan positif.


Et si la gratuité était un outil permettant le report modal de la voiture aux transports en commun et donc favorisant la transition écologique et améliorant la santé publique (par réduction d’émissions de particules fines notamment) ? Des collectivités locales se posent la question, d’autant plus que la gratuité des transports favorise une mobilité équitable entre tous les habitants. Cependant, aujourd’hui en France, seuls 2 % de la population desservie par des transports en commun bénéficient de la gratuité totale.

La suite de L’Affaire du Siècle s’écrit avec nos soutiens

En mai 2019, les 4 organisations co-requérantes de L’Affaire du Siècle – Notre Affaire à Tous, la Fondation Nicolas Hulot, Greenpeace France et Oxfam France, sollicitent leurs soutiens pour répondre à un sondage.


Pourquoi

Comment porter la voix de plus de 2 millions de soutiens, sans les connaître, les entendre et les comprendre ? Nous avons besoin de savoir qui ils sont, quelles sont leurs attentes, motivations et revendications pour construire ensemble les leviers qui nous permettront de mettre fin à l’inaction climatique. Si nous montrons que le changement de cap est attendu par des franges de la population diverses, ce sera un argument important pour faire pression auprès des pouvoirs publics, et in fine, sur l’Etat et ses représentants.

Savoir qui sont nos soutiens, c’est pouvoir montrer et porter haut les envies et les idées de nos soutiens pour faire face à l’urgence climatique !

L'agriculture biologique : priorité nationale ou alibi ?

En renonçant à soutenir fortement le secteur, les décideurs politiques français et européens créent les conditions d'une insécurité économique pour les futurs candidats à la transition agro-environnementale.

Salades bio sur un marché de Caen. Photo Mychele Daniau. AFP.

L'agriculture biologique : priorité nationale ou alibi ? Tribune. L’agriculture biologique est bien plus ambitieuse qu’une «agriculture sans chimie de synthèse» ; il s’agit d’une transformation profonde des bases de l’agronomie. Mise en œuvre depuis des décennies par des millions de paysans et de paysannes à travers le monde, parfois sous le terme «d’agroécologie paysanne», elle réconcilie sociétés, paysans, environnement, animaux et territoires, et a depuis longtemps fait la preuve de ses performances. Comme l’attestent de récentes études, elle pourra sans aucune difficulté nourrir l’humanité en 2050 (1), et d’ailleurs bien mieux que n’y parvient l’actuelle agriculture conventionnelle qui laisse tous les ans 15% de l’humanité souffrir de la faim.

samedi 18 mai 2019

Les blaireaux s’apprêtent à vivre neuf mois et demi d’enfer !

Depuis le 15 mai, la chasse la plus cruelle d’Europe ouvre pour 9 mois et demi d’enfer!

C’est à la demande des fédérations de chasse que les préfets de 74 départements français autorisent cette chasse scandaleuse. Les blaireaux en font les frais alors qu’ils sont encore en pleine période de reproduction et d’élevage des jeunes! Cela, pour permettre à de plus en plus de chasseurs français de pratiquer cette chasse interdite dans tous les autres pays d’Europe: la vénerie sous terre, ou déterrage!


En France, les blaireaux ont le triste privilège d’être classés « espèce gibier avec période complémentaire ». Ce statut, unique en France, a été fait sur mesure pour permettre la pratique de la « vénerie sous terre » alors que tous les autres modes de chasse sont fermés jusqu’à septembre. Ce statut est en fait pire que celui d’espèces dites nuisibles, car les pouvoirs publics n’ont même pas à justifier du moindre dégât pour sacrifier des milliers de blaireaux aux chasseurs en mal de partie de chasse pendant le printemps et l’été.

Pour pratiquer le déterrage, les chasseurs se réunissent en « équipage ». Ils bouchent l’ensemble des entrées de la blaireautière afin que le ou les blaireaux ne puissent s’en échapper, ne conservant qu’une seule ouverture, par laquelle ils font entrer leurs chiens de terrier pour harceler l’animal dans la galerie.

La France n’est pas préparée au « choc climatique » qu’elle subira d’ici à 2050

Vagues de chaleur, sécheresses, submersions : l’Hexagone doit anticiper les effets du réchauffement, en adaptant l’agriculture, le bâti ou les territoires vulnérables.

Inondations dans le Var en novembre 2018. YANN COATSALIOU / AFP

Un climat méditerranéen sur la moitié de l’Hexagone, des sécheresses des sols intenses et longues, des phénomènes de submersions marines plus fréquents. D’ici à 2050, la France devra absorber un « choc climatique inévitable ». Comment y faire face ? Avec quels outils et quels moyens ? C’est l’objet d’un vaste rapport rédigé par les sénateurs Ronan Dantec (écologiste, Loire-Atlantique) et Jean-Yves Roux (divers gauche, Alpes-de-Haute-Provence) sur l’adaptation de notre pays aux dérèglements climatiques au mitan du siècle, publié jeudi 16 mai. Ce travail, le plus complet jamais réalisé sur le sujet, conclut en substance que la France n’est pas préparée.

Dans ce document de 150 pages, commandé et adopté par la délégation à la prospective du Sénat et rédigé à l’issue de l’audition de 36 experts, les sénateurs avancent une trentaine de propositions pour « enclencher une véritable mutation de la société », telles que la mise en place d’un plan national d’adaptation de l’agriculture, le développement de normes de construction anti-inondations ou la mise en open source (accès libre) des données climatiques.

Et si l’Andalousie devenait un désert ?

Les serres des plaines andalouses d’Almería abritent le potager de l’Europe. Sur les côteaux escarpés bordant ce paysage de plastique s’étalent des oliveraies. Six millions d’arbres plantés serrés qui ont vidé les réserves d’eau souterraine. La région s’assèche à grande vitesse.


C’est l’un des rares potagers visibles depuis l’espace, facilement repérable sur Google Earth. Une vaste étendue blanche à l’extrême sud de l’Espagne, entre les montagnes désertiques d’un côté, la Méditerranée de l’autre. De la route, on dirait une mer de glace ou de sel. Mais elle est née de la main d’ingénieurs agronomes, et formée de kilomètres de bâches en plastique blanchâtre qui s’étendent à perte de vue et recouvrent les serres de la plaine d’Almería.

Depuis que l’Espagne s’est ouverte à l’Europe il y a trois décennies, elle en a fait son giga-potager, industriel et standardisé, où tomates, poivrons, courgettes mûrissent hors-sol, insensibles aux saisons, avant d’approvisionner les supermarchés français, allemands ou polonais à des prix hors compétition. Entre les serres, quelques usines de conditionnement, de plastique ou d’engrais, mais aucun arbre pour rompre la monotonie de l’interminable linceul. Pour retrouver la nature, il faut quitter la plaine et grimper vers les hauteurs. Et, peu à peu, c’est un autre panorama façonné par la main de l’homme qui se déploie le long des coteaux escarpés et pierreux : des hectares et des hectares d’oliveraies.

Le glyphosate « pas cancérogène » : le sénateur Médevielle crée du doute, puis se fait rappeler à l’ordre

Le sénateur Pierre Médevielle a annoncé la sortie jeudi prochain d’un rapport sur le glyphosate. Dans une interview accordée à La Dépêche, il affirme que ce dernier n’est pas cancérogène. Les travaux de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) auraient été, dit-il, approuvés par l’Anses. Un rétropédalage inquiétant, digne des lobbies.


Ce rapport « explosif » selon les médias a été réalisé par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), un organe composé de députés et sénateurs dont on avait peu entendu parler jusqu’alors. Ce document n’est pas encore encore public mais, déjà, l’un de ses co-auteurs, le sénateur Pierre Médevielle, tente de semer le doute. Dans les colonnes de La Dépêche, M. Médevielle réclame les preuves de la nocivité du glyphosate. Il se cache ainsi derrière les mêmes arguments maintes fois ressassés par les lobbies ces dernières années pour empêcher l’interdiction du glyphosate.

vendredi 17 mai 2019

D’abord menacé, le train de primeurs Perpignan-Rungis survivra

La ligne avait été mise en péril du fait de la vétusté des wagons employés et des coûts qu’aurait occasionnés leur remplacement.


La décision d’interrompre la liaison ferroviaire de primeurs entre Perpignan et le marché de Rungis avait provoqué un tollé. Vendredi 17 mai, le ministère des transports a annoncé y avoir renoncé. Le train transportant des fruits et légumes – qui devait être remplacé par des camions, beaucoup plus polluants – sera finalement maintenu au-delà du mois de juin.

L’annonce a été faite à la suite d’une réunion entre la SNCF, les principaux clients de la ligne, les plates-formes de Rungis et de Perpignan, les conseils régionaux d’Ile-de-France et d’Occitanie, les conseils départementaux des Pyrénées-Orientales et du Val-de-Marne, ainsi que l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. « Alors que le report modal de la route vers le rail constitue une priorité du gouvernement, une telle perspective ne peut pas être acceptable », a souligné le ministère des transports.

mercredi 15 mai 2019

Des dizaines de milliers de tonnes de plomb dans la nature : le cadeau empoisonné des chasseurs

Un rapport de l’Agence européenne des produits chimiques pointe du doigt l’impact nocif des munitions de chasse sur la nature, les animaux et la santé publique (12/09/2018). La France – qui compte un quart des 5,2 millions de chasseurs européens – a une lourde responsabilité dans ce désastre écologique et sanitaire dont les responsables sont très précisément ceux qui s’autoproclament « premiers écologistes » de l’hexagone… 30millionsdamis.fr revient sur ce paradoxe !


Les chiffres donnent la nausée : près de 5 000 tonnes de plomb sont actuellement dispersées dans les zones humides à cause de la chasse, 14 000 tonnes dans les zones non-humides. A cela s’ajoutent entre 10 000 et 20 000 tonnes utilisées dans les activités de tir sportif… C’est le funeste héritage abandonné en pleine nature par ceux qui se prétendent « premiers écologistes de France » et leurs homologues européens. Leurs principales victimes : l’environnement, la faune sauvage et la santé humaine.

mardi 14 mai 2019

Les sacs « biodégradables » le sont-ils vraiment ?

VIDÉO Des chercheurs britanniques viennent de montrer que même après plusieurs années passées dans la nature, ces sacs plastique ne changent que peu d’état.


L’Europe divisée face à l’urgence climatique

Les Vingt-Huit ont perdu leur leadership, alors qu’une mobilisation citoyenne inédite exige des actions immédiates en faveur du climat et de l’environnement.

La jeune activiste Greta Thunberg, lors de son intervention devant les eurodéptutés à Strastourg, le 16 avril.
FREDERICK FLORIN / AFP

C’est une Greta Thunberg submergée par l’émotion qui a supplié le Parlement européen d’agir pour le climat. « Sous peu, nous ne pourrons plus inverser la tendance actuelle. Lors de cette élection, vous voterez pour les futures conditions de vie de l’humanité », a lancé, en larmes, la jeune Suédoise, devenue une icône de la lutte contre le changement climatique, devant l’assemblée des eurodéputés, mi-avril. Elle n’est pas seule. A dix jours du scrutin européen, qui se tiendra du 23 au 26 mai, les appels se multiplient pour inciter l’Europe à accélérer les efforts contre le réchauffement et reprendre un leadership qu’elle a délaissé ces dernières années.

Le 7 mai, les maires de 210 villes européennes (Paris, Milan, Londres, Séville, Stockholm, Amsterdam, Athènes, etc.) ont exhorté l’UE à stopper la hausse des émissions d’ici à 2020 et à adopter un objectif de neutralité carbone pour 2050. « Les milliers de jeunes manifestant chaque semaine nous rappellent l’inadéquation de notre réponse au changement climatique », écrivent-ils dans une lettre ouverte. Ils s’inscrivent dans une large coalition paneuropéenne, regroupant des entreprises, des villes, des régions, des organisations religieuses et des ONG qui appellent à l’action.

Sites classés : le gouvernement veut ouvrir la voie au béton

Un projet de décret - dont Reporterre révèle le contenu - pourrait faciliter grandement les travaux dans les « sites classés », les zones parmi les plus protégées et riches en biodiversité du territoire français. Une nouvelle contradiction entre les actions du gouvernement et les annonces faites lundi 6 mai par Emmanuel Macron en faveur de la protection de la biodiversité.


En même temps qu’Emmanuel Macron annonçait lundi dernier des mesures en faveur de la biodiversité, son gouvernement préparait un décret qui pourrait laisser libre cours aux appétits des bétonneurs dans les sites les plus préservés de France.

Ces « sites classés » sont par exemple la dune du Pilat, les calanques de Marseille, le massif du Mont-Blanc, les gorges du Tarn, les plages du Débarquement, etc. Ces lieux exceptionnels doivent présenter « un intérêt général au point de vue artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque » pour être ajoutés à la liste des sites classés. Il y en a désormais 2.700, couvrant environ 2 % du territoire national.

lundi 13 mai 2019

Il y a trente ans, le monde aurait pu sauver le climat

Dans une accablante enquête, Nathaniel Rich raconte comment les Etats-Unis, conscients de longue date du changement climatique, ont fait capoter un accord mondial pour limiter les émissions en 1989.


Le livre. C’est une histoire funeste, celle de comment l’humanité a échoué à se sauver. En 1979, nous savions déjà presque tout du changement climatique. Dix ans plus tard, en 1989, les principales puissances mondiales étaient à deux doigts de signer le premier traité international juridiquement contraignant pour imposer une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais au tout dernier moment, les Etats-Unis firent capoter l’accord.

Dans une passionnante et accablante enquête, réalisée après deux ans d’investigation et une centaine d’entretiens, le journaliste du New York Times Nathaniel Rich raconte de quelle manière cette décennie de cris d’alarme, d’avancées mais aussi d’atermoiements et de renoncements a débouché sur une occasion historique manquée. Et comment, depuis, nous restons incapables d’agir à la hauteur d’un péril qui menace notre survie. L’auteur en a tiré un long article, paru dans le quotidien de référence américain en août 2018, puis un livre, Perdre la Terre, qui vient de sortir en France.

Climat : une étude de la Commission européenne propose de taxer le kérosène des avions

Une étude que « Le Monde » s’est procurée évalue qu’une taxation de 33 centimes d’euros par litre de carburant diminuerait de 10 % les émissions de CO2 du secteur aérien.

Les prévisions de trafic tablent sur un doublement du trafic aérien d’ici à 2037 pour atteindre 8,2 milliards de passagers dans le monde contre 4,1 milliards en 2017. TPG / Photononstop

Voilà une étude qui devrait fournir de solides arguments à tous ceux qui réclament une taxe carbone sur les avions au nom de la lutte contre le réchauffement climatique. Commandée par la direction générale des transports de la Commission européenne en avril 2017, elle devait initialement être rendue en mai 2018. Un an plus tard, elle est toujours dans les cartons de la Commission. Le Monde a pu se procurer ce document de 66 pages qui dresse un inventaire des politiques fiscales (ou plutôt de leurs faiblesses) vis-à-vis du secteur aérien au sein de l’Union européenne. Ses conclusions appellent à une petite révolution avec la mise en place d’une taxe sur le kérosène.

L’étude recommande en effet d’introduire un prélèvement à hauteur de 33 centimes d’euros par litre de carburant, qui aurait pour effet de réduire de 10 % les émissions de dioxyde de carbone (CO2). Ce montant correspond au taux minimum prévu par la directive sur la taxation de l’énergie. Le mécanisme est simple, détaille le document : la hausse du prix du carburant se répercute sur le prix des billets (environ 10 %), entraînant une baisse de la demande et des vols du même ordre. Cette taxe de 33 centimes par litre de kérosène permettrait de réduire une autre nuisance liée au trafic aérien, le bruit, dans les mêmes proportions. Et tout cela, sans porter atteinte au secteur en termes d’emplois, précise l’étude.

lundi 6 mai 2019

Permaculture V.S Monsanto

Jeudi 11 avril, l'agriculteur Paul François remporte une nouvelle et troisième victoire contre le géant des pesticides Monsanto (Bayer), après douze années passées devant les tribunaux pour faire reconnaître la responsabilité de la multinationale dans son intoxication à un herbicide.

dimanche 5 mai 2019

Ecologique et économique, mobilisation citoyenne pour le train de nuit

« On a conscience que le redéploiement du train de nuit constitue une dépense, c’est pour cela qu’on propose de taxer l’aviation pour le financer. Aujourd’hui, c’est un non-sens écologique et économique que l’avion soit moins cher que le train. Il faut taxer l’aviation et utiliser cet argent pour permettre aux gens de se déplacer autrement. » Nicolas Forien, co-fondateur du collectif « oui au train de nuit »


Le train de nuit à la rescousse pour des mobilités plus faciles et écolo ? C’est le pari du collectif « oui au train de nuit » dont la pétition a récolté plus de 115 000 signatures. Face à l’engouement citoyen, plusieurs sénateurs proposent des amendements en ce sens sur la future Loi d’Orientation des Mobilités (LOM).

Suite à un travail d’investigation de trois ans, « oui au train de nuit » a développé plusieurs propositions pour désenclaver les territoires ruraux ayant peu accès à la Grande Vitesse, et réduire l’impact écologique des déplacements longue distance. Le collectif promeut l’investissement d’1.5 Milliard d’euros d’ici 2030 pour avoir 600 voitures couchettes neuves, et rénover 150 voitures corail.

vendredi 3 mai 2019

En France, le nucléaire produit des déchets qui resteront dangereux pendant des millénaires

La filière assure que 96 % du combustible utilisé dans les réacteurs est valorisable. Mais seul 1 % est recyclé.

Un ouvrier surveille le combustible nucléaire irradié dans une piscine de stockage du site Orano (ex-Areva) de La Hague (Manche), le 4 avril.

« Que léguerons-nous à nos enfants ? » Tel était le sujet de réflexion soumis à un « café philo », mercredi 24 avril, à Caen. Il s’agissait de la première de la vingtaine de rencontres organisées en France, dans le cadre du débat public sur le Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR), qui s’achèvera le 25 septembre. La question résume, sous une forme lapidaire, l’enjeu essentiel d’une consultation aux multiples facettes, technique, économique, politique, sociétale, mais aussi éthique.

Voilà comment, petit à petit, on tue le voyage en train

La gare de Roscoff (Finistère) est un joli bâtiment blanc, derrière lequel se cachent trois voies de chemin de fer et le béton fissuré d’un quai oublié. Mais cette gare ne sert plus à rien.


Le 4 juin 2018, un violent orage a déclenché une coulée de boue qui a endommagé les voies reliant Roscoff (3300 habitants) à Morlaix (15000 habitants). La ligne, 25 km de long, a été suspendue. Ce sont désormais des autocars affrétés par la région Bretagne qui assurent le trajet. Et on ne vend plus de billets pour Roscoff au guichet de la gare de Morlaix.

De nombreux passagers empruntaient cette ligne régulièrement : salariés, étudiants, touristes débarqués du TGV et séjournant à Roscoff ou sur l’île de Batz, passagers du ferry pour Plymouth, cyclotouristes désireux de parcourir dans son intégralité la véloroute européenne Roscoff-Hendaye.

Rungis : le dernier train des primeurs risque de disparaître… au profit des camions

La liaison qui relie Perpignan au marché tous les jours depuis 2007 pourrait s’arrêter. Le président du MIN « regrette » cette situation et cherche des solutions.
L’enjeu ? 25 000 camions de plus sur les routes par an.

Le train des primeurs en direction de Perpignan arrive tous les jours en gare du MIN de Rungis pour approvisionner le marché.

Il convoie plus de 400 000 tonnes de fruits et légumes par an à Rungis. Mais il pourrait bien disparaître. Le dernier train des primeurs reliant Perpignan (Pyrénées-Orientales) à Rungis, qui approvisionne le MIN tous les jours depuis 2007, est sur la sellette.