samedi 24 février 2018

Agriculture : hausse de 13,6% du nombre de producteurs bio en 2017

6,5% de la surface agricole utile du pays sont cultivées en bio, a annoncé jeudi l'Agence bio.


Le nombre de producteurs bio a progressé de 13,6% en France en 2017 par rapport à 2016, portant les surfaces cultivées à 1,77 million d'hectares, soit 6,5% de la surface agricole utile du pays (+15% en un an), a annoncé l'Agence bio jeudi. Ces chiffres, publiés juste avant l'inauguration du salon de l'Agriculture samedi par le président de la République traduisent "une croissance très forte", notamment du nombre de nouveaux agriculteurs biologiques, a déclaré jeudi le président de l'Agence Bio, Florent Guhl lors d'une conférence de presse. Sur le plan régional, l'agence discerne deux grands phénomènes.

Surtout dans le sud. D'une part les trois régions sudistes championnes du bio confortent leur avance (Occitanie : 8.000 agriculteurs +13%, Auvergne-Rhône-Alpes: 5.375 exploitants, +12,7%, et Nouvelle Aquitaine: 5.316 fermes,+13,1%). D'autre part, les régions qui étaient jusqu'à présent les moins développées, sont celles qui affichent les taux de progression les plus élevés, rattrapant une petite partie du retard.

Ainsi, bonne dernière, l'Ile-de-France avec seulement 316 producteurs engagés dans le bio, affiche une progression de 23,4% en 2017 par rapport à l'année précédente. Ensuite viennent la Corse (396 exploitants en bio, +21,5%), l'Outre-mer (431 agriculteurs, +22,1%) et les Hauts-de-France (888 producteurs, +23,2%).

La viticulture bio s'étend. Sur le plan des productions, la viticulture bio s'étend fortement en Occitanie, Nouvelle Aquitaine, Provence Alpes Côte d'Azur et dans le Grand est, avec 650 nouveaux viticulteurs bio en 2017. "On n'en attendait pas forcément autant, étant donnée la difficulté" a commenté Florent Guhl. La production de fruits bio se développe essentiellement dans la moitié sud et en Normandie.

Côté viande, le nombre de producteurs de bovins bio passe à 3.283 fin 2017, soit +13%, celui de volaille et lapins fait un bond de 23% à 1.390. En ovins, le nombre d'exploitants s'élève à 1.206 (+8,8%) et en porcs, il est de seulement 305, une progression de 16,4% par rapport à fin 2016. 

Davantage d'entreprises bio. L'Agence bio a par ailleurs noté que hors exploitations agricoles, le nombre d'entreprises en bio avait augmenté à 17.726 en 2017, soit +16%, la croissance la plus forte touchant la distribution, avec plus de 250 magasins en bio ouverts l'an passé. Au total 4.752 distributeurs étaient engagés en bio fin 2017, soit 735 de plus en un an (+18% par rapport à fin 2016), une augmentation plus importante qu'en 2016 où sur la même période, 412 nouveaux distributeurs s'étaient engagés.

“Créer sa Monnaie Locale Complémentaire” !


Marginales il y a encore quelques années, les monnaies alternatives ont le vent en poupe. Relocalisation de l'économie, transition écologique... leurs vertus commencent à intéresser pouvoirs publics, commerçants, et citoyens ! 

Pendant près d'un an, nous sommes partis à la rencontres de femmes et d'hommes qui expérimentent au quotidien dans ce domaine. Avec eux, vous pourrez :
- Comprendre les solutions qu'apportent les monnaies locales aux problématiques économiques et environnementales des territoires,
- Construire votre projet de monnaie, 
- Vous lancer et piloter votre projet.

mardi 20 février 2018

Voici les fruits et légumes les plus les plus contaminés par les pesticides (et ceux qui sont épargnés)

Un rapport s'intéresse aux fruits et légumes non bio. Et le raisin et les clémentines sont en tête des fruits les plus affectés.


SANTÉ - Près de trois-quarts des fruits et 41% des légumes non bio portent des traces de pesticides quantifiables, les plus touchés étant le raisin et le céleri-branche, selon un rapport publié ce mardi 20 février par l'ONG Générations futures.




L’Increvable, une machine à laver conçue pour durer des décennies

Un jeune designer industriel affine le prototype d’un lave-linge écologique et durable qu’il cherche à commercialiser.


 En savoir plus sur LeMonde.fr.

samedi 17 février 2018

Maraîchers conventionnels, bio ou en permaculture, quelles différences


Maraîchers, vous avez dit maraîcher ? Mais en bio ou en conventionnel ? En agriculture raisonnée, en permaculture, en intensif ? Sous serre ou en plein champ ? Tellement de cases dans lesquelles on pourrait être rangés… et souvent plusieurs cases pour y mettre chaque ferme. Allons voir ce qui se cache derrière tous ces mots !

Projet de loi "Agriculture & Alimentation" : la montagne, la souris... et les colibris
Un sentiment de frustration pour les acteurs associatifs et professionnels du monde alimentaire, à la lecture du projet de loi agricole qui fait suite aux États Généraux de l'Alimentation.


Atelier Alimentation : lancement réussi !
Échanges très participatifs entre citoyens et chercheurs, forums de retours d’expériences, ciné-débat public, consultation... les premières rencontres de l’Agora ont été un joli succès !

Le Jardin d’Émerveille
Cours de jardinage naturel, permaculture, herboristerie... le Jardin d’Émerveille, dans le Tarn, est un lieu magique ! Rémi et Coline recherchent un cuisinier et un constructeur touche-à-tout.

vendredi 16 février 2018

Les aliments « ultratransformés » favoriseraient le cancer


Augmenter de 10 % sa consommation de nourriture contenant additifs alimentaires et conservateurs divers élèverait de 12 % le risque de développer une tumeur, selon une étude.

En savoir plus sur "LeMonde.fr".

« On a semé moins cette année et on a produit plus que l’année précédente »


Cyril Blanc et Jonathan Vericel sont les fondateurs de la ferme Flam’en Vert. Leur objectif est de faire connaître l’agriculture bio, pour encourager les agriculteurs qui s’installent et aussi favoriser le dialogue avec ceux qui n’ont pas choisi ce mode de production.

jeudi 15 février 2018

Allemagne : la gratuité des transports urbains envisagée contre la pollution


Le gouvernement allemand propose la gratuité des transports en commun afin de réduire la pollution dans les villes, sous la menace d'amendes de l'UE et alors que la justice pourrait bientôt interdire les véhicules diesel dans certaines métropoles.

Lire la suite dans Sciences et Avenir.

samedi 10 février 2018

Podcast de choix Sur France Culture : à Fos-sur-mer, on manque d’air

Une étude pointe un nombre alarmant de cancers dans cette région hyper industrialisée. Mais face à des autorités qui se dérobent, Pascale Pascariello a peiné à mener son enquête, finalement diffusée sur France Culture.


Les communes de Fos-sur-Mer et de Port-Saint-Louis-du-Rhône, dans les Bouches-du-Rhône, sont les plus indus­trialisées du sud de l’Europe, ce qui n’est pas sans conséquences sur la santé des riverains. En avril dernier, le rapport d’une étude Fos Epseal — dirigée par une chercheuse américaine — a livré des résultats alarmants : 14,5 % des femmes interrogées ont eu un cancer, soit presque trois fois plus que la moyenne nationale française. Pour Les pieds sur terre, sur France Culture, la documentariste Pascale Pascariello signe une enquête édifiante sur l’ampleur de ce désastre sanitaire.

La parole des victimes et des politiques a-t-elle été difficile à recueillir ?

La publication des résultats de cette étude étant encore dans les esprits lors de mon enquête, ce contexte a facilité la prise de parole de certains habitants. Il m’est apparu particulièrement pertinent de faire entendre la position du maire de Fos, René Raimondi. Il a été l’un des rares à avoir la franchise de s’exprimer. Il explique clairement le combat qu’il a dû mener en tant qu’élu pour demander à l’Etat de réaliser des études afin que la vérité soit connue, mais en vain…

Chroniques écolos Sur YouTube, alerte au réchauffement zygomatique avec le Pr Feuillage

L’humour potache de Mathieu Duméry et Lénie Chérino n’altère en rien la qualité de leurs “leçons”. Ces deux militants cartonnent sur YouTube avec leurs vidéos écolos.


Parler écologie sans être anxiogène. C’est le défi réussi du couple de youtubeurs déjantés Mathieu Duméry et Lénie Chérino. Passionnés de nature, les deux militants écolos vulgarisent avec un humour cru les grands enjeux environnementaux (gaz de schiste, déforestation, déclin des abeilles…) dans des vidéos qui recrutent de plus en plus de fans (quatre-vingt-dix mille abonnés).

Lunettes vissées sur le nez, nœud papillon propret et costume chic (déniché à Emmaüs), le Pr Feuillage, sorte de savant fou cynique et arrogant, rêve d’un monde plus vert aux côtés de sa charmante assistante, Sophie. Apostrophant les internautes par un surnom affectueux, « bande de petits chasseurs-cueilleurs », le duo veut sensibiliser les jeunes citoyens aux problématiques environnementales. Mais, pour semer au mieux les graines de conscience écolo, le tandem ne recule devant rien, et surtout pas le mauvais goût, en enrobant leur leçon pédago de blagues irrévérencieuses.

Version trash de Jamy

Si certains internautes leur reprochent de confondre vulgarisation avec vulgarité, la recette fonctionne pourtant assez bien grâce à une certaine exigence formelle, des vidéos longues qui leur permettent d’embrasser dans leur globalité des sujets complexes, et surtout une « recherche de fond qui s’éloigne de Wikipédia », comme le revendique Mathieu. Pour la préparation d’un épisode, l’ancien journaliste enquête auprès d’experts, refusant de se fier à Internet, « une poubelle en termes d’informations ». Lors d’une recherche sur le thorium, le fameux métal radioactif supposé utile dans l’industrie nucléaire, « 70 % des informations trouvées sur le Web à son sujet se sont révélées fausses », s’agace-t-il.

Nucléaire. Les microfissures menacent de nombreux réacteurs

Jusqu’à présent EDF n’inspectait que la surface des cuves de combustible. Et surveillait de près les rares fissures perpendiculaires. Un livre-enquête, "Nucléaire, danger immédiat", alerte sur d’autres fissures, à l’intérieur de l’acier, en partie provoquées par l’eau contenue dans les cuves. Ce serait un vrai problème pour EDF qui souhaite prolonger la durée de vie de ses centrales.


Le Journal du dimanche publie ce dimanche des extraits d'un livre enquête à paraître mercredi sur les dangers des centrales nucléaires françaises. « Nucléaire, danger immédiat » pointe des défauts insoupçonnés et, semble-t-il, largement répandus. Problématique pour EDF qui souhaite prolonger ses centrales au-delà de 40 ans.

vendredi 9 février 2018

La ferme collective de la Condamine cultive l’entraide et la sobriété

En périphérie de Montpellier, un collectif fait vivre la Ferme urbaine collective de la Condamine, où se nourrissent agriculture biologique et activités pédagogiques et culturelles.


Le 25 juillet 2017, la caravane de l’AlterTour [1], après un passage par le bord de mer et une remontée le long du Lez, traversait Montpellier du sud au nord et rejoignait la Ferme urbaine collective de la Condamine pour une journée de repos bien méritée.

Depuis avril 2017, sept personnes vivent dans cette ferme située en bordure de la ville, avec le projet de produire des légumes et des fruits biologiques et d’en assurer la diffusion localement.

Paysagiste, maraîchère, cuisinier, animatrice, naturaliste, éducatrice, architecte paysager… C’est dans le réseau des colocations montpelliéraines qu’ils-elles se sont rencontré·es. « Un premier jardin collectif est né d’envies d’expérimentations maraîchères, sur un petit terrain aux abords de Montpellier. Petit à petit a germé l’idée d’un projet mêlant les activités des un·es et des autres. L’association Les Jardiniers toqués s’est alors créée, permettant de commencer à développer une activité de restauration végétarienne et d’animation culturelle et pédagogique. »

Une « ceinture nourricière en agroécologie » pour améliorer la résilience de la ville

La recherche de terrains amène le groupe à répondre à un appel à projets de la métropole Montpellier-Méditerranée, dont la politique agroalimentaire a prévu de favoriser la mise en place d’une « ceinture nourricière en agroécologie » pour améliorer la résilience de la ville.

D’anciens maraîchages, préemptés par la métropole pour des projets d’urbanisation, sont ainsi remis en culture. Le statut associatif ne permettant pas de répondre à cet appel à projets, six volontaires entrent alors au sein de Terra Coopa, une coopérative agricole qui leur permet de suivre un contrat d’aide professionnel [2]. Ils et elles bénéficient ainsi du revenu de solidarité active, le temps de démarrer leurs activités. La septième personne gère l’association liée à la ferme.



https://reporterre.net/La-ferme-collective-de-la-Condamine-cultive-l-entraide-et-la-sobriete?var_mode=calcul

mercredi 7 février 2018

Lettre d'informations du Parc naturel régional de l’Avesnois


Assemblée générale et vœux du Parc

Calendrier des marchés bio 2018

Formez-vous gratuitement à la taille des arbres fruitiers

Et beaucoup d'autres infos !

Toutes les infos du Parc sont ici.

samedi 3 février 2018

Après Notre-Dame-des-Landes, il est temps d'atterrir

Télérama - Penser autrement - Weronika Zarachowicz - Publié le 01/02/2018.

Le projet d’aéroport est abandonné à Notre-Dame-des-Landes… Mais tout reste à faire et à penser en matière de projets d’aménagement et de transports, souligne le politologue Luc Semal, spécialiste des questions d’écologie.


Ainsi donc, l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ne verra pas le jour. Déni de démocratie pour les uns, victoire de l’intérêt général pour les autres… : retour sur une bataille de cinquante ans, avec le chercheur Luc Semal.
Un bilan mi figue-mi raisin selon ce spécialiste de la pensée écologiste, pour qui la question climatique et la mise en question du transport aérien sont les oubliés de la décision gouvernementale. 

Comment réagissez-vous à cette annonce de l’abandon de l’aéroport ?

De telles victoires sont rarissimes dans l’histoire de l’écologie politique ! Il y a eu la défense du parc national de la Vanoise en 1971, le Larzac et la mobilisation contre l’installation d’une centrale nucléaire à Plogoff en 1981, la bataille pour la fermeture de Fessenheim — même si ce n’est pas encore fait — et quelques autres projets arrêtés alors qu’ils étaient moins avancés, comme la centrale nucléaire du Pellerin (sur l’estuaire de la Loire)… Mais la plupart de ces victoires sont inconnues du grand public, hormis celle du Larzac. Notre-Dame-des-Landes, c’est l’histoire d’une cristallisation d’oppositions locales et nationales, d’acteurs extrêmement hétérogènes, y compris non écologistes. Des agriculteurs, des anarchistes, des représentants de la gauche radicale, des adeptes de la décroissance qui permettent cette victoire importante, en termes symboliques et historiques, mais surtout la préservation d’hectares écologiquement exceptionnels, sauvés de l’artificialisation des sols.  Cela dit, même si le feuilleton a commencé il y a une cinquantaine d’années, la cristallisation ne s’est faite que récemment, au cours des six dernières années.

“Une fois de plus, le débat est restreint à des questions techniques et locales. C’est la face frustrante de cette victoire.”

Avec l’apparition de la ZAD (1) ?
La ZAD apparaît en 2009, mais c’est l’élection de François Hollande et la nomination de Jean-Marc Ayrault comme Premier ministre, en 2012, qui donnent une visibilité nationale à cette controverse et la font sortir des seuls milieux écologistes. On assiste alors à la naissance d’un conflit très fort, qui perdure aujourd’hui, entre d’une part un gouvernement qui essaie de réduire NDDL à une question locale (un projet d’aménagement local, soutenu par les élus locaux, pour lequel on organise un référendum local) et d’autre part des mobilisations qui veulent élargir le débat en ouvrant toutes les boîtes que l’écologie essaie d’ouvrir depuis quarante ans : biodiversité, climat, aménagement du territoire et artificialisation des terres (autrement dit le changement complet et souvent irréversible de l’usage des sols, sous l’effet de l’urbanisation)… Quant au rapport des médiateurs de décembre dernier, qui est un excellent travail, il répond aussi à une demande très cadrée du gouvernement Philippe : quelle est la solution pour accueillir le transport aérien dans cette Région ? Une fois de plus, le débat est restreint à des questions techniques et locales. C’est la face frustrante de cette victoire.


Pourtant l’un des slogans de cette mobilisation était « agir local, penser global » ?

Oui, et les militants ont clairement dépassé la mobilisation de type « nimby » (not in my backyard, soit en français « pas dans mon jardin »), en lançant une réflexion collective sur les conséquences de nos décisions à l’échelle globale. Car nous sommes tous concernés. En tant qu’habitant du Nord-Pas-de-Calais, vivant près de la centrale nucléaire de Gravelines, je suis intéressé par la montée des eaux, qui est liée au réchauffement climatique et donc à l’accroissement du transport aérien, entre autres facteurs. Je ne sais pas si ma ville sera encore habitable en 2040, en 2080, en 2100… Nous sommes confrontés à des interactions complexes à modéliser, qui démultiplient les problèmes de gestion, et exigent un effort intellectuel de projection que ne font pas souvent les pouvoirs publics.

“Le débat sur les enjeux globaux, de long terme, qui est au cœur d’une démocratie écologique n’a pas été ouvert.”

Edouard Philippe a tout de même dit que la préservation de ces zones humides allait contribuer à stocker du carbone, donc à limiter le réchauffement…

Mais c’est totalement marginal face à nos objectifs de réduction des gaz à effet de serre ! Le débat sur les enjeux globaux, de long terme, qui est au cœur d’une démocratie écologique n’a pas été ouvert. La décision d’abandonner l’aéroport apparaît comme une concession du gouvernement : OK, pas ces 2 000 hectares-là. Mais il n’y a pas le début d’une réflexion sur le devenir des grands projets, sur les limites de l’aménagement dans un territoire disponible limité. Chaque décennie, l’équivalent d’un département est artificialisé sous l’effet des grands et surtout des petits projets d’aménagement. NDDL a donné une visibilité inédite à ces enjeux… mais le gouvernement n’a pas rebondi. Edouard Philippe n’a pas annoncé une grande loi pour lutter contre l’artificialisation des sols. Quant à la question du réchauffement climatique, elle est passée à l’arrière-plan ! On abandonne le projet de NDDL mais on agrandit les deux aéroports existants, Nantes-Atlantique et Rennes-Saint-Jacques. Comme dit le Premier ministre, il s’agit d’« accompagner la hausse du trafic aérien ».

Depuis son élection, Emmanuel Macron a pourtant lancé le hashtag #makeourplanetgreatagain et multiplié les plaidoyers climatiques…

C’est tout le décalage entre le discours et les actes. La France s’est engagée à diviser par quatre, voire cinq ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050. Mais « en même temps », pour reprendre une expression du président, le trafic aérien n’en finit pas d’augmenter. En 2011 déjà, le trafic international transitant par la France comptait pour plus de 5 % dans nos émissions nationales. Il poursuit sa croissance effrénée. Mais cela reste « invisible » puisque les vols internationaux ne sont pas inclus dans le calcul de notre empreinte carbone nationale ! A Nantes-Atlantique, le trafic a lui aussi explosé. Au début des années 90, il y avait 1 million de passagers par an. On est passé à 5,4 millions en 2017, soit une hausse de 440 %. Pour 2040, on prévoit 9 millions de passagers, soit plus 800 %… et c’est censé être compatible avec notre objectif de réduction de 75 % des émissions ! 800 %, le chiffre est si vertigineux qu’on ne veut pas le voir. Même des opposants notoires à l’aéroport, comme François de Rugy (ex-EELV, rallié à LREM), n’y trouvent rien à redire : cette décision, selon lui, « démontre qu’il est possible de concilier la croissance du trafic aérien et le respect des grands enjeux écologiques ». Eh bien non, c’est impossible.


Cette décision est pourtant une victoire. N’êtes-vous pas rabat-joie ?

Les militants ont fait le meilleur travail possible ! Ils ont eu un courage physique exemplaire, fait des choix de vie importants, ce qui est rare dans les mobilisations. Mais cinquante ans, même dix ans de lutte, c’est très long. Pour tenir, il faut aussi une dose de pragmatisme. Et pour trouver des alliances, il faut parfois insister sur les points susceptibles de produire du consensus — le côté aberrant d’un aéroport construit sur des terres fertiles, écologiquement riches —, et atténuer les aspects plus polémiques — la question de la décroissance du transport aérien. Une partie des opposants ont tenté d’en débattre, mais avec un succès limité. Car s’interroger sur l’avenir de la mobilité, c’est poser la question des limites dans tout ce qu’elle a de plus gênant, de plus dissonant pour nos sociétés.

“On affirme que grâce au low cost tout le monde prend l’avion, mais ce n’est pas vrai : ce sont les riches et la classe moyenne internationalisée qui y ont recours.”

Pourquoi ?

C’est un tabou. Presque personne n’ose mettre en question la banalisation du transport aérien au sein des classes moyennes et supérieures. On affirme que grâce au low cost tout le monde prend l’avion, mais ce n’est pas vrai : ce sont les riches et la classe moyenne internationalisée qui y ont recours, dans le travail et surtout pour leurs loisirs. C’est une question de mode de vie, de délassement, d’insouciance. Mais il est extrêmement difficile — presque inconvenant — de l’évoquer. J’ai interviewé beaucoup de militants de la décroissance et du mouvement des villes en transition, et le renoncement à l’avion constitue une importante source de conflit au sein des familles : « Tu nous prives de nos vacances, de quel droit ? » Le coût social et professionnel de ce renoncement est lourd. Si vous êtes cadre, essayez de vous faire embaucher en disant que vous ne prenez pas l’avion ! On est encore loin d’une reconnaissance de « l’objection d’aviation »…

Vous prenez l’avion ?

Il ne faut jamais dire jamais mais, de fait, je ne l’ai plus pris depuis dix ans. Chaque trajet a un tel poids écologique que cela ne me fait plus envie. Cela dit, la question importante n’est pas celle du choix individuel d’un tel ou un tel, mais plutôt la capacité ou non de notre société à envisager une trajectoire collective de réduction du trafic aérien. Si nous sommes réellement engagés dans une logique de transition écologique, peut-on envisager de coordonner intelligemment une diminution de la place de l’avion dans nos vies ? Malheureusement, l’espace démocratique pour en discuter n’existe pas vraiment. Ce sont pourtant des questions politiques essentielles, sous-tendues par de fortes divergences idéologiques.

“Il existe une idéologie écologiste qui, depuis cinquante ans, se construit comme une pensée des limites. Elle affirme que dans un monde fini il est impossible de rêver d’une croissance infinie.” 

Prendre l’avion, c’est idéologique ?

Disons plutôt que c’est l’occasion de réfléchir à l’influence des idéologies sur nos modes de vie. L’idéologie n’est pas un gros mot, c’est un prisme de lecture politique du monde, explicite ou implicite. Pourquoi certains trouvaient-ils ce projet d’aéroport scandaleux, et d’autres non ? On peut dire qu’il existe une idéologie écologiste qui, depuis cinquante ans, se construit comme une pensée des limites, atypique et subversive dans le champ politique. Elle affirme que dans un monde fini il est impossible de rêver d’une croissance infinie, qu’il s’agisse d’économie, d’artificialisation des sols ou de mobilité.

Alors peut-on essayer de piloter les descentes énergétiques, de répartir équitablement les efforts de réduction tant des émissions de gaz à effet de serre que de la consommation ? Voilà l’enjeu de l’écologie politique : gérer ce basculement vers l’après-croissance, de manière démocratique et pacifique, dans un temps qui lui non plus n’est pas infini. Quand Edouard Philippe annonce que le gouvernement va accompagner la hausse du trafic aérien, il affiche un prisme idéologique diamétralement opposé, non pas écologiste mais productiviste. Pour l’instant, on en est là. Malgré le « verdissement » de notre société sur certains points, l’idéologie écologiste reste minoritaire et les idéologies productivistes, dominantes. On accepte l’idée de la crise écologique, mais pas celle des limites, et on espère résoudre le problème par un alliage volontariste de croissance verte et de progrès technique. Les minorités actives, comme dans le cas de NDDL, n’ont sans doute pas la possibilité d’y remédier par la seule force de leur discours. Mais elles nous poussent à nous questionner à ce sujet, et c’est déjà énorme.­

(1) Zone à défendre, acronyme dérivé de zone d’aménagement différé.

Luc Semal
1982. Naissance.
2010. Enseignant à Sciences po Lille et Sciences po Paris.
2011. Cofondateur du think tank Institut Momentum.
2012. Thèse de doctorat, Militer à l’ombre des catastrophes, Université Lille2.
2013. Chercheur au Museum d’histoire naturelle.

vendredi 2 février 2018

Plongée au cœur des villes durables


« Ce documentaire positif, qui montre que des élus de tous bords politiques peuvent faire de réels choix, permettant concrètement de protéger la santé de leurs concitoyens et leur environnement quel que soit la taille de leur commune. » Photo : Amétis / Dahu Production

Avec Zéro phyto 100 % bio, qui sort ce mercredi en salle, Guillaume Bodin effectue un tour de France de ces communes pionnières en matière de développement durable. Un documentaire d’utilité publique.

Alors que le Conseil des ministres examine ce mercredi la proposition de loi relative à l’alimentation et à l’agriculture sort en salle le documentaire Zéro phyto 100 % bio, du réalisateur Guillaume Bodin. Imaginée comme un tour de France des initiatives locales vertueuses, cette enquête part à la rencontre de ces communes qui n’ont pas attendu l’entrée en vigueur, le 1er janvier 2017, de la loi Labbé interdisant l’utilisation des pesticides dans les espaces publics pour changer leurs pratiques. Et met en avant les pionniers de la restauration collective biologique.

Conscients de leurs responsabilités en termes de santé publique et d’environnement, les acteurs de terrain ne livrent pas de solutions toutes prêtes, mais décrivent plutôt les étapes qu’ils ont franchies pour mener à bien leurs projets. Le film montre d’ailleurs la nécessité d’adapter l’expérience au contexte locale. Comme l’explique Antoine Jacobsohn, le directeur du potager du Roi à Versailles, « une solution dans un endroit n’est pas forcément la solution ailleurs ».

Ainsi, à Miramas (Bouches-du-Rhône), Cyrille Casals, le responsable des espaces verts, explique comment ils ont réintroduit en ville des plantes méditerranéennes et des graminées moins consommatrices d’eau, qu’il a fallu se réapproprier, en même temps qu’ils arrêtaient l’usage des pesticides. Et comment dans le même temps, il a fallu sensibiliser la population aux pousses sauvages en ville, eux qui n’y voyaient que de la « saleté ». A Versailles, Cathy Biass Morin, responsable des espaces verts, raconte pour sa part que la préoccupation de la ville a d’abord été la protection de la santé des personnels municipaux qui étaient en première ligne. Et comment elle a travaillé avec des PME à la réalisation de matériel alternatif mécanique pour lutter contre la prolifération des mauvaises herbes. Tout en devant faire face à la pression des lobbies phytosanitaires…

Grande Synthe est devenue un modèle de ville durable en transition

Autres lieux, autres exemples : à Grande Synthe (Nord), ville industrielle sinistrée par le chômage, le maire EELV Damien Carême multiplie les initiatives écologiques pour le bien-être des habitants. Cantines 100% bio, développement des énergies renouvelables, des transports non-polluants et bientôt gratuits, création de vergers bio dans la ville, de jardins partagés, mise en place d’une mutuelle pour tous, construction d’éco-quartiers… En quelques années, cette ville moyenne est devenue un modèle de ville durable en transition. Guillaume Bodin s’arrête aussi à Barjac, petite commune du Gard engagée dans une démarche environnementale, gérée par le communiste Edouard Chaulet, pionnier du bio dans les cantines depuis 2006. D’autres municipalités ont choisi de tisser un réseau pour partager leurs expériences et bonnes pratiques, comme en Bretagne avec le réseau Bruded.

« Ce documentaire positif, qui montre que des élus de tous bords politiques peuvent faire de réels choix, permettant concrètement de protéger la santé de leurs concitoyens et leur environnement quel que soit la taille de leur commune. Ce film est également un très bon outil pour susciter le débat public au niveau local et montrer que les cantines bio peuvent être un vrai levier de développement de l’agriculture biologique », estime Sophie Bordères, chargée de mission Alternatives aux pesticides au sein de l’ONG Générations Futures, co-producteur du documentaire.

Un documentaire sans prétention mais aux effets salutaires, qui a pour mérite de réveiller les consciences à l’heure où les scandales alimentaires secouent régulièrement le pays.

ZÉRO PHYTO, 100 % BIO EN SALLE LE 31 JANVIER !


Allez-voir Zéro phyto 100% bio dès le 31 janvier 2018 !

Découvrez les alternatives aux pesticides dans vos communes et les exemples de villes qui s’engagent pour une alimentation bio dans leurs cantines.
Bio Consom'acteurs, est partenaire et partie prenante du nouveau documentaire de Guillaume Bodin, Zéro phyto 100% bio, qui sort en salles mercredi 31 janvier 2018.

A partager sans modération !

Bio Consom'acteurs.

Concevoir une Oasis


Créé en 2016, le MOOC "Concevoir une Oasis" a été suivi par près de 32 000 personnes. Ce fut le lancement de l'Université des colibris et une occasion de donner une nouvelle dimension au projet Oasis : des centaines de projets ont émergé, et beaucoup sont en train de se concrétiser !

Vous avez été nombreux à nous demander de rendre disponible les contenus. Nous vous proposons donc 3 parcours, pour faciliter l'accès aux différentes parties. Ils resteront ouverts en permanence ! 
Concevoir une oasis, 
partie 1 - L’émergence Concevoir une oasis,
partie 2 - La création du collectif Concevoir une oasis,
partie 3 - Le montage technique du projet

Si les trois parcours forment une progression cohérente, il est possible de naviguer librement entre les différentes parties. Le wiki reste à la disposition des participants pour permettre échanges et rencontres !