samedi 30 juillet 2016

Gaz de couche à Divion : le projet d’exploration encore repoussé

Début 2015, l’exploration du gaz de couche à Avion et Divion, pourtant quasi bouclée, était reportée « dans deux, trois ans », dixit Nicolas Ricquart, le directeur de Gazonor. Un an et demi plus tard, Antoine Forcinal, son successeur, fait le point. Le bassin minier n’est pas près de voir arriver des foreuses.


Février 2015. Le projet d’exploration du gaz de couche dans le bassin minier, pourtant bien avancé, est ajourné « de deux ou trois ans », dixit Nicolas Ricquart, alors directeur de Gazonor, partenaire d’EGL dans l’opération. Depuis, il s’est passé beaucoup de choses.

EGL, société australienne spécialisée dans l’exploitation du gaz de charbon, puis rachetée par Julien Moulin en 2009, s’est transformée en Française de l’énergie (FDE) en juillet 2015.

Gazonor racheté
En novembre, Antoine Forcinal en est devenu le directeur général délégué, afin d’assurer son introduction en bourse : « On avait en tête l’acquisition de Gazonor », déjà dans le giron d’EGL de 2009 à 2011, puis revendue pour éponger les dettes de l’entreprise.

Le rachat, après une levée de fonds de 37,5M €, est officiel depuis le début du mois. Et Antoine Forcinal en est le nouveau directeur général. L’objectif ? Produire de l’électricité grâce au gaz de mine, « courant 2017, dans les quatre sites de Gazonor, à Lourches, Lens, Avion et Divion ». Pour ce dernier, situé à la fosse 5, les travaux de remise à niveau sont en cours : « Test des lignes, des puits… On prépare la plateforme. » Cette dernière fera un peu moins de 120 m², et presque 11 m de haut, et aura « 3 mégawatts de capacité. Ça reste très modeste dans le paysage français. » Gazonor revendra ensuite l’électricité produite à EDF. « À court et moyen terme, c’est tout ce que Gazonor va faire dans la région », conclut Antoine Forcinal. Et pour le gaz de couche, sujet controversé ?

« On a les réponses techniques, il faut qu’un dialogue s’établisse »
La réponse du directeur général délégué de la FDE est claire : « L’exploration du gaz de couche dans le Nord -Pas-de-Calais, ça ne se fera pas demain. Pas dans les trois ans à venir. » Car l’entreprise concentre tous ses efforts dans l’exploration du gaz de couche en Lorraine, où elle est basée. « Ça fait huit ans qu’on travaille ici, rappelle Antoine Forcinal. Aujourd’hui, on n’est absolument pas en mesure de faire dans le Nord -Pas-de-Calais ce qu’on fait en Lorraine. » Où la FDE a bon espoir de lancer un premier puits d’exploitation en 2017.

En attendant, Antoine Forcinal sait qu’ici, le projet rencontre une forte opposition. « Les craintes sont légitimes, mais on est capable d’y répondre. On a les réponses techniques. Il faut qu’un dialogue s’établisse (lire ci-dessous). » Jacky Lemoine, le maire divionnais, y est opposé ? « Je vais aller le voir. Probablement dès la rentrée. » Pour faire le point sur la future exploitation du gaz de mine. Quant au gaz de couche, même si ça n’est pas d’actualité, il entend « voir avec lui comment faire en sorte que les administrés aient les informations dont ils ont besoin. »

Une communication plus creusée
Début 2014, le projet d’exploration du gaz de couche à Divion arrive aux oreilles des habitants. Quelques mois plus tard, la municipalité, accusée par la population de ne pas l’avoir informée, perd les élections municipales. Si le gaz de couche n’explique pas tout, elle a sa part dans cette défaite. De son côté, EGL, devenue entre-temps la Française de l’énergie (FDE), bat aussi sa coulpe, en termes de communication, même si elle avait ses raisons, comme l’explique Antoine Fornical, son directeur général délégué. « Nos investisseurs, notamment des grandes familles françaises, tenaient à rester discrets. » Autre raison, plus concrète : « Nous n’avons pas de brevets. La seule protection que nous avons vis-à-vis de la concurrence, ce sont nos permis d’exploration. »

Reprendre le dialogue
Depuis six mois, la FDE a revu sa communication. « On va reprendre le dialogue avec toutes les parties prenantes dans le Nord, comme on le fait en Lorraine, où on reçoit les collectifs, quels qu’ils soient », explique le directeur. Des opposants au projet font partie du comité de suivi des opérations de l’entreprise. « Visites des forages, accès aux données techniques, aux normes, très restrictives, que nous devons respecter », détaille-t-il. Avant de préciser : « Au niveau prévention des risques d’impact sur l’environnement, la technique est maîtrisée. Nous ne sommes pas des apprentis sorciers. On ne peut pas se permettre le moindre problème environnemental. »

Quant aux farouches opposants, Antoine Fornical est formel : « Tous ces collectifs n’ont pas démontré l’impact négatif de nos projets. » Les deux parties auront probablement l’occasion de faire valoir leurs arguments dans les mois qui viennent. R. V.

vendredi 29 juillet 2016

À l’hôpital d’Arras, les pelouses sont entretenues par... des moutons !

Le long du boulevard Besnier à Arras, les piétons s’arrêtent pour les regarder. L’écopâturage a, en plus de l’atout écologique, un certain capital sympathie. C’est la partie visible de l’iceberg. Le paquebot du Centre hospitalier d’Arras (CHA) est sur le pont, en vue d’obtenir, à long terme, une certification.


Mettre en œuvre une politique de développement durable à l’échelle d’un centre hospitalier, c’est comme dans une ville : il y a la technique, et les engagements humains. À la création du nouvel hôpital, un système de récupération des eaux pluviales a été intégré, sous le miroir d’eau (derrière les ascenseurs). Filtrées, elles sont rejetées dans la nappe phréatique. Au-delà du bâtiment, c’est tout le personnel qui s’engage dans la démarche écocitoyenne. « D’ici à vingt-quatre mois, mon ambition est d’obtenir une certification ou une labellisation », déclare Pierre Bertrand, le directeur.

Espaces verts
Pierre Bertrand a demandé à ce que les agents d’entretien des espaces verts n’utilisent plus d’agents polluants pour le désherbage. Ils opteront pour le désherbage thermique, comme le font déjà les employés municipaux. C’est dans cette logique également que les tontes de pelouses, sur le site du CHA et dans ses établissements annexes, sont faites en mulching, une technique qui a permis de réduire les bennes de 80 %. Depuis un mois, l’arrivée de quatre moutons complète la démarche, grâce à un marché passé avec la société Ecozoone. « Il n’y a pas des moutons pour mettre des moutons », précise bien Pierre Bertrand. Les animaux contribuent à entretenir les espaces verts en préservant l’environnement, à moindre coût. La superficie couverte est amenée à doubler, avec l’arrivée progressive d’autres moutons.


Recyclage
Par ailleurs, le recyclage des palettes, le tri des déchets (plastiques, papiers) sont effectifs, mais « on a encore un peu de marge », explique M. Pawletta, responsable des travaux. De même, en vue de réaliser des économies d’énergie, le système d’exploitation de la blanchisserie a été changé. L’éclairage LED est préféré aux ampoules, lors des changements de candélabres. Dans les bâtiments en travaux, des détecteurs de présence sont installés.

Dématérialisation
La dématérialisation des offres lors des passages de marchés publics est en œuvre, pour éviter le gaspillage du papier. Des clauses « développement durable » y sont par ailleurs systématiquement mentionnées, afin de réduire les volumes, le stockage...

Bornes pour véhicules électriques
Des bornes de rechargement pour les voitures électriques ont été installées sur le parking médecins (avenue Churchill), réservées aux utilisateurs identifiés. Le CHA ne possède pas de véhicules de ce type, mais l’idée sera étudiée selon les besoins de renouvellement du parc, qui compte environ soixante-dix véhicules.

Biquettes vs. renouée du Japon: buffet à volonté sur l’autoroute A2

Trente-deux solides quenottes, estomac ou cuir à toute épreuve et bonhomie légendaire. La DIR voit dans les biquettes d’Espoir les fossoyeuses (écolos) de l’invasive renouée du Japon. L’association d’Escautpont qui les chaperonne, un bel outil d’insertion. Désormais, quinze chèvres broutent l’échangeur 21 de Valenciennes.


Attaché à un piquet, King Kong se la coule douce. Le « bébé » de l’association Espoir porte aujourd’hui la longue barbe des grands boucs. Ce mercredi matin, papa surveille la famille, une douzaine de concubines et rejetons qui mastiquent tranquillement leur plat favori : la renouée du Japon. La vilaine plante grasse, invasive, est autant le cauchemar des collectivités que la madeleine des caprins. « Un vrai bonbon », confirme Patrick Carlier, berger en chef des Biquettes de l’espoir, le dernier atelier chantier d’insertion (ACI) de l’association Espoir. On comprend donc que les Poitevines – une race rustique protégée – mettent du cœur à l’ouvrage. Bords à canaux, chemins forestiers, pâtures privées ou publiques… Rien n’échappe, depuis mai 2015, à leurs vigoureuses quenottes. Ni à King Kong. Côté vigueur, le mâle se défend : l’équipe familiale s’est considérablement étoffée. La bergerie de Mortagne-du-Nord accueille désormais quarante bêtes (sept, au départ).


La grande bouffe
Un joli cheptel qui joue désormais… sur l’autoroute. Depuis la semaine dernière, en plus de leurs traditionnels garde-manger (le domaine fluvial des berges de l’Escaut, les espaces verts d’entreprises ou de collectivités), les tondeuses écolos bâfrent sur l’échangeur 21 de l’A2 (celui qui mène à Valenciennes centre). Un buffet à volonté de huit à dix heures, dès 6h 30. Douze à quinze chèvres en profitent : surveillées par deux bergers, elles se relaient pour gober l’envahisseur asiatique.

L’aboutissement d’une première phase de test avec la DIR Nord, en 2015, complétée par les sérieuses analyses du CEREMA. Le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement confirme l’efficacité de ces ruminants. Elles ratiboisent à moindres frais et sans polluer. Lorsque les bergers ont estimé qu’elles ont fini leur assiette, les chèvres sont autorisées à avancer dans leur enclos. Reste aux bipèdes d’Espoir – quatorze courageux bergers de l’ACI qui les dorlotent après chaque gueuleton – de finir à la faux traditionnelle le génocide des renouées.

Aucun risque de chômage technique pour les caprins : la tonte devrait s’étaler sur trois à quatre ans, de mai à septembre, pour épuiser la plante tenace. Ce qui permettra aux autochtones, écartés par l’exclusive renouée du Japon, de se réinstaller. Ajoutez à cela un crottin qui séduit les insectes, eux-mêmes friandises des oiseaux, et c’est tout un écosystème qui pourrait revenir, dit-on, à proximité des voies rapides.


Bêêêêêêlle
Des bâches (insuffisantes) pour limiter leur croissance ; un fauchage intensif (six à huit fois au lieu de deux) qui gêne les usagers, gourmand en temps et en carburant… Et une politique zéro produits phytosanitaires. Contre l’invasive Renouée du Japon, la DIR ne trouvait pas ses armes. Ce pourrait enfin être le cas, si cette première expérience d’écopâturage avec les Biquettes de l’espoir s’avère concluante. Sur le papier, c’est déjà gagné : pas de risque d’exporter la plante ni de pollution, économies de temps et d’énergie, retour de la flore locale… Les caprins ont tout pour eux, abonde Michael Langlet, responsable de ce district de la DIR.

D’autre part, l’atelier chantier d’insertion sollicité, celui de l’association Espoir, offre une belle première marche vers l’emploi à quatorze personnes. Depuis 2015, grâce à ce support d’insertion, quinze bénéficiaires ont retrouvé un emploi et douze ont poursuivi en formation.

mercredi 27 juillet 2016

MÉTHANISATION : ENJEUX ET PERSPECTIVES POUR LA RÉGION HAUTS-DE-FRANCE


Depuis deux ans nous travaillons à faire des Hauts-de-France la première région européenne productrice de biométhane injecté, retour sur les avancées …
Rendez-vous le
Mardi 20 septembre de 8H30 à 13H CCI ARTOIS, agence d'Arras


Pré-programme
  • Retour d’expérience des unités de méthanisation, qui injecte ?
    Témoignages d'exploitants d'unités et porteurs de projet de méthanisation - entreprises et territoires 
  • Filière industrielle de la méthanisation en région : les avancées du groupement Méthania
  • Grands dossiers régionaux :
    - technocentre 

    - projet collectif méthanisation sur le périmètre Métaleurop
    - réseau régional de stations bio-GNC
  • Actualités :
    - financement
    - dossier administratif
    - accompagnement et communication
En présence de :
Philippe RAPENEAU, vice-président délégué au développement durable, à la Troisième révolution industrielle et à la transition énergétique de la région Hauts-de-France. Président de la Communauté Urbaine d'Arras.
Philippe VASSEUR,
 commissaire spécial pour la revitalisation et la ré-industrialisation des Hauts-de-France.

La matinée s’inscrit dans un programme de rencontres autour de la méthanisation, organisé par le Comité d’Orientation Régional Biométhane Injecté (CORBI)Attention, nombre de places limité. Inscrivez-vous vite !


mardi 26 juillet 2016

Dans le parc Scarpe-Escaut, de moins en moins d’hirondelles: un observatoire confirme

Depuis 2003, un observatoire des hirondelles enregistre chaque année les variations de population d’hirondelles rustiques et de fenêtre dans la plaine de la Scarpe et de l’Escaut. Ce travail est fait par Christophe Ancelet, du groupe ornithologique et naturaliste du Nord, travaillant au parc régional.


L’Amandinois mangé par les moustiques… C’était dans notre dernière édition. Mais quid des prédateurs ? Parmi eux, l’hirondelle est l’un des principaux dévoreurs d’insectes volants. Or, rares sont ceux qui peuvent encore se réjouir d’avoir une nichée d’hirondelles de fenêtre ou d’Hirundo rustica, à l’intérieur d’un bâtiment. C’est en partant de ce constat que Christophe Ancelet a eu l’idée de créer un observatoire. Il s’est appuyé sur le Parc Scarpe-Escaut et ses exploitants agricoles pour démarrer le comptage.

La méthode
L’étude couvre les 60 communes du PNR soit 480 km². L’ensemble des agriculteurs du territoire est interrogé sur la présence ou non d’hirondelles dans les exploitations. Sur les 570 questionnaires envoyés en 2015, l’observatoire a rentré 188 participants. Si le nombre de fermes en activité ne cesse de baisser, les particuliers qui s’impliquent dans ce comptage eux, sont en augmentation constante depuis le lancement de l’observatoire. Il est passé de 1 à 30 en 13 ans. Christophe Ancelet leur demande à tous de communiquer le nombre de nids occupés par les hirondelles rustiques et par celle dites de fenêtre. Ils doivent également préciser si les conditions d’accueil ont changé d’une année sur l’autre : bâtiments fermés ou démolis, etc.

L’occupation
Elle varie bien sûr : en 2006 par exemple, les chiffres avaient connu un bond en avant. Sur une base 100 en 2003, ils avaient grimpé à 132,67 pour la rustique et à 139,83 pour celle de fenêtre. Une bonne nouvelle confirmée en 2007, avant d’entamer une descente à peine contrariée par l’année 2010.

Dans l’ensemble donc, les hirondelles disparaissent, un constat qui s’applique à toute la France. D’ailleurs, les courbes du programme national Stoc et celle de l’observatoire local ont une évolution semblable, ce qui confirme les données recueillies par Christophe Ancelet. Entre 2003 et 2015, le nombre d’hirondelles rustiques a chuté de 5,4 % et celui des Delichon urbica de 39 %.

En chiffres

18 grammes : le poids moyen d’une hirondelle de fenêtre. La rustique peut atteindre les 25 grammes. 

26 à 29 cm d’envergure pour la première citée ; 32 à 34 cm pour la seconde.

2 à 4 ans : la longévité moyenne de l’oiseau. Elle est courte en raison des risques liés à la migration. Une hirondelle de 15 ans avait été suivie et étudiée en Angleterre.

– 42 % : c’est le déclin de l’hirondelle rustique en France depuis 1989.
Depuis 2001, ce chiffre s’est modéré : – 31 %. Mais sur les 10 dernières années, il est tout de même de – 41 %.

 – 39 % : c’est le déclin de l’hirondelle de fenêtre, avec des tendances identiques : – 28 % depuis 2001 mais – 33 % depuis 2005. 2002 avait été l’année la plus basse en nombre d’hirondelles comptabilisées depuis l’après-guerre.

89,44 en 2015 : l’indice de variation des effectifs de l’hirundo rustica par rapport à une base 100 en 2003
56,24 ce même indice pour les hirondelles de fenêtre, toujours par rapport à une base 100 en 2003. 
9,5 % des réponses venaient de particuliers en 2008, contre 16 % en 2015.

Nourriture et migrations en cause
Déjà en 2002, Christophe Ancelet avait été frappé par la disparition de ces messagères du printemps considérées comme des porte-bonheur. Elles ne sont pas les seules à périr d’ailleurs dans les campagnes. Le moineau y est de moins en moins présent, pour les mêmes raisons en grande partie.
« C’est essentiellement dû à l’appauvrissement du milieu » résume la cheville ouvrière de l’observatoire des hirondelles. Les pesticides d’abord tuent les insectes dont elles se nourrissent.
Par ailleurs la suppression des bois et du bocage engendre aussi une diminution des insectes.
« En dehors de la ceinture verte des villages, c’est pauvre » constate l’ornithologue qui invite les particuliers à faire des jardins, planter des vergers et à bannir les pesticides de leur environnement. Il propose même « de ne pas faire trop propre » ou du moins « de laisser une zone de friche non tondue jusqu’à la fin du mois d’août ».

C’est la diversité qui fait la nature.
Bien sûr, la migration vers l‘Afrique centrale a un rôle dans la mortalité des hirondelles. « Si on a une année sèche au Sahel, c’est plus dur pour elles. », Et chez nous, les conditions météo jouent sur la santé des parents et de leurs petits : « Cette année n’est pas terrible. Il y a eu beaucoup de pluie et donc moins d’insectes. » Les parents ont plus de mal à nourrir leurs jeunes, par ailleurs plus sensibles au froid… Le comptage nous dira.

La Voix du Nord 26/07/2016

Vers une société d'abondance frugale

Les uns ne jurent que par elle quand les autres s’offensent que le mot soit prononcé. Que recouvre l’idée de décroissance, qui ne semble pas être la même pour les uns et les autres ? Surtout, elle charrie son lot de contresens et de controverses. Nombreux sont les opposants à cette idée, qui utilisent des arguments de plus ou moins mauvaise foi.

À droite comme à gauche, les critiques fusent : comment éliminer la misère dans nos contrées sans croissance ? Quel sens peut bien avoir la décroissance dans les pays du Sud ? Qui va soutenir un tel projet : les ouvriers, les classes moyennes ? Et si la croissance se résumait à la production de services ? À la valeur marchande ?

Serge Latouche liste toutes les interrogations, mêlant préoccupations réelles et idées fausses en circulation, pour leur apporter des réponses précises et argumentées qui mettent un terme aux inquiétudes fantasmagoriques qui l’entourent. Non, la décroissance n’est pas synonyme de croissance zéro ; non, elle n’est pas technophobe. Ce n’est ni un projet antimoderne destiné à nous renvoyer vivre dans des cavernes, ni un programme visant à restaurer un ordre patriarcal communautaire, ni l’instrument qui ferait de nous des chômeurs. S’il fallait le dire autrement, Serge Latouche parlerait de société d’abondance frugale : voilà la transition économique et politique qu’il nous propose.

Professeur émérite d'économie, Serge Latouche est notamment l'auteur du Pari de la décroissance (Fayard, 2006).


dimanche 24 juillet 2016

A La Gacilly, la photo, c’est tout naturel

Yves Rocher avait fait de ce village du Morbihan son jardin botanique. Depuis treize ans, La Gacilly accueille un festival photo en pleine nature. Invité d’honneur, cette année, le Japon.


L'histoire est belle. Avant de venir ici, à La Gacilly, à une heure de route de Vannes, on ne la connaissait pas. Depuis treize ans, ce petit village du Morbihan organise un festival photo en plein air et, allez savoir pourquoi, on était convaincu qu'il n'était qu'un prétexte à vanter les cosmétiques de son sponsor : la Fondation Yves-Rocher. Mais cette année le programme sur le Japon et les océans était si alléchant qu'on s'est décidé à venir, pour voir, comme on dit au poker. Et le gros bourg possède une sacrée main, une poignée d'atouts maîtres. Le temps de descendre l'artère centrale qui ménage ses effets pour rejoindre les bords de la rivière Aff, nos préoccupations de critique se sont envolées. Bien sûr, il y a ces images géantes du mont Fuji, de Yukio Ohyama, ou ces ours polaires nageant sous la banquise, du Canadien Paul Nicklen, recouvrant les façades, qui projettent le visiteur à des milliers de kilomètres. Mais le vrai voyage commence là, dans ce lieu totalement dépaysant, qui fait aussitôt l'effet de résister à la morosité ambiante. Où est-on tombé ?

A La Gacilly, on ne s’étonne plus de rien
Dans un village fleuri, pas de doute, mais qui a pactisé avec une flore des plus sauvages. Chèvrefeuilles, valérianes, roses trémières, pivoines et plantes aromatiques colonisent les ruelles, les murs, les jardins. Les venelles s'accrochent à l'artère principale. Dans l'une d'elles, une femme à l'air bourru et clope au bec surgit de sa maison à mi-pente pour engager la conversation. La voie est publique. Jacqueline l'a transformée en un laboratoire horticole qui à lui seul mérite le détour. Agée de 71 ans, alors qu'elle en paraît 50 — « le tabagisme, ça conserve », assure-t-elle sans rire en crachant ses poumons —, la jardinière se montre intarissable sur les acanthes, les hortensias plats et ne cache pas sa fierté d'avoir acclimaté à la basse altitude bretonne les capricieuses impatiens de l'Himalaya. A La Gacilly, on finit par ne plus s'étonner de rien. L'église Saint-Nicolas a l'allure d'un temple grec. Les bras en croix des éoliennes qui brassent l'air aux portes du village prennent le pas sur les calvaires traditionnels.

Un village d’irréductibles Bretons, de doux rêveurs ?
Pas vraiment ! Si la Bretagne de l'intérieur souffre de désertification, La Gacilly là encore se distingue des centres déplumés par les hypermarchés. Les boutiques se tiennent au coude à coude, avec des enseignes plus originales les unes que les autres. Souffleur de verre, créateur de luminaires et de candélabres, marchand de « couleurs », fabricants de ­girouettes et de silhouettes en métal, de savons, de baignoires, de vitraux. Céramiste, tourneur sur bois, facteur de pianos, de claviers anciens, de harpes et d'« instruments insolites », accordeur... Trente-quatre artisans au total rivalisent d'ingéniosité et de fantaisie pour attirer le chaland. La règle d'or de La Gacilly est estampillée sur chaque vitrine : les objets en vente sont fabriqués sur place. Hors de question de commercialiser des effigies de Bretonnes en coiffe traditionnelle made in China. La cordonnerie ne se contente pas de réparer des chaussures et de fabriquer des doubles de clefs. Elle est également spécialisée dans le verre gravé. Une superbe collection de vases orne une étagère dans une lumière bleutée. On se croirait dans une joaillerie. De l'autre côté de la pièce, l'ambiance est à la brocante avec la vente de paires de chaussures d'occasion. « C'est quand même plus pratique que de les acheter sur Le Bon Coin sans pouvoir les essayer », commente la jeune propriétaire. Alors serait-on entré dans un village d'irréductibles bretons, de réfractaires, de post-babas, de doux rêveurs ? Pas vraiment. On sent partout les effets d'une main invisible, sur laquelle on finit par mettre un nom : Yves Rocher.

Pour soigner les hémorroïdes : l’épinard des bûcherons. Une merveille
Né en 1930 dans la maison aux volets bleus de la rue Saint-Vincent, l'industriel est le fils d'un chapelier-teinturier du village, qui tenait boutique derrière la vitrine désormais voilée par des rideaux. Son étonnante saga commence par une affaire assez embarrassante : il souffre d'hémorroïdes. Pour s'en soigner, dans les années 1950, il applique une recette de grand-mère confectionnée à 2 kilomètres d'ici, à base d'une plante locale, la ficaire, si courante que les habitants l'appellent « l'épinard des bûcherons ». L'onguent fait des merveilles. Le jeune homme décide de le commercialiser dans des conditions romanesques (il sera notamment accusé d'exercice illégal de la pharmacie), avant de se lancer dans la fabrication de cosmétiques, toujours en se servant de la végétation bretonne.


Depuis sa découverte, enfant, de l'herbier confectionné par l'un de ses aïeux, Yves, très proche de son parrain, un médecin qui soigne par les plantes, se passionne pour le monde végétal. Fortune faite grâce à lui, il n'en oublie pas La Gacilly, dépeuplée par l'exode rural et qui s'éteint peu à peu. Il en a besoin pour mener ses affaires, mais c'est aussi une affaire sentimentale, à en croire son biographe (Claude Ollivier,Yves Rocher, une vie à fleur de peau, éd. Ouest-France, 224 p., 15 €). Yves Rocher veut redonner à son village natal la vitalité qu'il lui a connue enfant, avec ses paysans, sa foire aux bestiaux du samedi et son chalandage de marchandises sur la rivière Aff. En 1962, l'homme d'affaires se fait élire maire, et celui qu'on surnomme désormais « le Roi-Soleil » décide déjà de redonner son cachet du XVIe siècle au centre du bourg. Il arrive à convaincre les propriétaires d'enlever le crépi des façades. Certaines rues sont repavées à l'ancienne en pierre de schiste. Restait à repeupler la commune. Au début des années 1970, il passe des petites annonces dans les journaux, pour attirer les artisans d'art, à qui il concède des locaux et des conditions financières avantageuses. Visionnaire à contre-courant des idées productivistes de son époque, Yves Rocher convertit les agriculteurs aux cultures « biologiques » de l'arnica, du bleuet, du souci, de l'armoise et de la sauge, pour alimenter en matière première son usine implantée à la sortie du village, sur la route de Rennes. L'entreprise est bordée d'un somptueux jardin botanique vantant les productions locales.

Le village connecté à la planète voulu par Yves Rocher
Mais on finirait par en oublier le but de notre visite : le festival créé par son fils Jacques (né en 1957), désormais aux commandes du navire municipal. La photographie complète le dispositif de son père, qui voulait un village connecté à la planète, ce qu'il est toute l'année avec son « grenier numérique » accueillant, assure-t-on ici sans qu'on ait pu le vérifier, « une pépinière de jeunes entreprises du Net ».

L'invité principal de cette édition est donc le Japon, qui s'installe ici comme chez lui. Des manches à air en forme de carpes utilisées pour les fêtes traditionnelles des enfants nippons forment une guirlande au-dessus de la passerelle en bois enjambant la rivière. Jardins zen et arbres taillés en bonsaï avec leurs branches en forme de nuages soulignent les délicates mises en scène de Shoji Ueda (1913-2000) sur les dunes de Sakaiminato, dans le sud-ouest de l'archipel. Les photos agrandies sont placardées en pleine nature. Des torii, ces portiques de bois rouge disposés à l'entrée des temples shintoïstes, jalonnent le parcours photographique du « labyrinthe végétal ». Les accrochages mettent en valeur le contexte ; les clichés sophistiqués de fleurs des champs de Kiiro se confondent avec la végétation du sous-bois. De petites barrières de bambou au ras du sol font écho aux fils électriques de Tokyo où perchent des perroquets jaunes rendus à la vie sauvage, que Yoshinori Mizutani photographie de sa fenêtre. Les superbes portraits de Japonaises nues de Lucille Reyboz en position foetale dans des sources d'eau chaude sont accompagnés des bruits d'eau de la rivière. Le gros figuier au centre de La Gacilly semble discuter avec l'image géante de baobab de Madagascar de Pascal Maitre. Le reportage d'Olivier Jobard sur l'épopée des migrants africains, ou les effrayants clichés de Pierre Gleizes témoins de la surpêche des navires-usines sur toutes les mers du globe rappellent que le festival reste fidèle aux idées d'Yves Rocher : respecter les hommes et la nature. « C'est en privilégiant les ressources renouvelables, et surtout en transmettant à nos enfants une terre aussi belle et riche que celle que nous avons trouvée, que la nature continuera à nous prodiguer ses bienfaits... » Plutôt banal à entendre aujourd'hui. Mais ces mots, il les a écrits au début des années 1970.

Luc Desbenoit Télérama Publié le 19/07/2016

A voir
Festival photo Peuples et Nature
Jusqu'au 30 sept.,
La Gacilly (56).
Tél. : 02 99 08 68 00.

Cinq trésors méconnus du patrimoine français

Le plus émouvant : le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais


« Au Nord, c’était les corons… », chantait Pierre Bachelet. Ces quartiers ouvriers avaient été construits par les entreprises minières pour y loger leurs salariés. En 2012, l’Unesco a choisi de les inscrire, ainsi que la totalité du bassin minier, sur sa liste au titre de « paysage culturel, évolutif et vivant ».

Sur 120 kilomètres et 120 000 hectares, du Nord au Pas-de-Calais, on trouve tous les témoignages de ce passé désormais révolu : des fosses, dont la plus ancienne date de 1850, des chevalements, ces édifices métalliques qui portent les ascenseurs, des terrils aux dimensions impressionnantes, dont certains dépassent les 140 mètres de haut pour une surface à la base de plus de 90 hectares… Pendant trois siècles, on y a extrait le charbon, mais loin de devenir des friches industrielles, ces sites s’ouvrent désormais au tourisme.

Le centre historique minier de Lewarde (Nord), situé à 8 kilomètres de Douai, accueille chaque année plus de 150 000 visiteurs. La fosse Delloye n’est plus exploitée depuis 1971. Au plus fort de son activité, 800 mineurs, à 480 mètres de profondeur, y extrayaient 1 000 tonnes de charbon par jour. Tout est resté en l’état : de la salle de bains à la lampisterie où les lampes sont alignées par centaines, jusqu’à l’écurie où des haut-parleurs diffusent une ambiance où le hennissement du cheval se mêle au marteau du maréchal-ferrant…

Y aller et se documenter : Centre historique minier, fosse Delloye.
Un guide sorti en mai 2016 : Bassin minier et Louvre-Lens, Editions Lonely Planet, 160 pages, 8,99 €.

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samedi 23 juillet 2016

Douchy-les-Mines: les Doux-Chineurs ont coupé et battu leur blé

Le jardin communautaire des Doux-Chineurs, d’une surface de 4 500 m², permet à la dizaine de bénévoles de développer la biodiversité deux fois par semaine.


Une biodiversité utile pour les habitants de la mare, comme l’explique Jean-Jacques : « Les grenouilles ont besoin de toute cette végétation. »


Dans leur jardin, on trouve de tout : des fleurs en pagaille, des légumes, des groseilles, des fraises, du raisin, des pommes, des poires… mais pas de scoubidous.


Mercredi, cinq bénévoles étaient sur place afin de procéder à la coupe du blé tendre. Ils l’ont ensuite battu, comme au Moyen âge. Avec les grains, ils vont faire la farine qui servira à la fabrication du pain (un four est installé dans le jardin).


L’an dernier, tous les élèves des écoles primaires de la ville ont appris à écraser les grains pour obtenir de la farine. Puis, ils ont pu s’initier à la fabrication du pain de A à Z, accompagnés de leurs parents, et chacun est reparti avec sa boule de pain. Dans une dizaine de jours, place à la coupe du blé épeautre.




mercredi 20 juillet 2016

Face à la canicule, en ville, les arbres sont la meilleure parade

Le réchauffement climatique multiplie les épisodes caniculaires, encore accentués en ville par la présence d’îlots de chaleur. De nombreuses municipalités cherchent les moyens d’atténuer ce phénomène.


Durant la canicule de l’été 2003, en banlieue parisienne les températures flirtaient en journée avec les 40 °C. Dans certaines rues de Paris, il faisait jusqu’à 8 °C de plus. Un phénomène que l’on appelle « îlot de chaleur ». Cette différence de température est provoquée par l’accumulation de chaleur dans les bâtiments et dans les sols. Les écarts sont encore plus importants la nuit, jusqu’à 10 °C d’écart, du fait de l’inertie.

mardi 19 juillet 2016

Face au pessimisme ambiant, ils agissent, font bouger la société à petite ou grande échelle. 
Le Monde est allé à leur rencontre.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/

La Newsletter du Cerdd - Juillet 2016



Édito

L'actualité liée au développement durable reste durant cet été particulièrement diversifiée en Hauts-de-France. Citons parmi ce foisonnement, qu'une nouvelle ressource est née en ce début juillet : la publication "nouveaux modèles économiques : opportunités de développement durable du territoire". Ses parents sont nombreux ! C'est bien là une tradition du Cerdd que de s'appuyer sur un réseau d'acteurs pour co-produire une ressource qui devient de fait particulièrement pertinente tant elle a fait l'objet de débats. Découvrez cette nouvelle publication et dites nous en quoi elle vous aura aidé !
Vos retours sont précieux pour nous aider à mieux mesurer les effets de nos ressources sur le changement de comportement. Cet apport rejoindra une démarche innovante que nous avons engagée pour mieux évaluer la contribution précise du Cerdd au développement durable en région. En effet, selon notre partenaire Quadrant Conseil qui nous accompagne jusqu'à l'hiver prochain, pour l'élaboration d'une méthode, une institution publique qui se questionne au delà du suivi de ses activités et de ses résultats, cela ne court pas les rues ! Premiers résultats attendus : fin 2016 !
Nous serons toujours solidaires, nous serons toujours dans la joie de vivre et nous ne nous habituerons jamais à l'actualité des attentats. Le Cerdd présente ses condoléances aux familles des victimes de l'attentat de Nice.
Emmanuel Bertin, directeur du Cerdd

samedi 16 juillet 2016

Une micro-ferme en maraîchage bio productive et rentable : les Jardins de la Grelinette !

Le développement de nouveaux modèles agricoles devient une nécessité pour qu’émerge un nouveau monde agricole, à taille humaine, plus respectueux de l’environnement et de la santé publique !
Nous voulions vous faire découvrir, à travers un film documentaire réalisé par notre ami Olivier Asselin de Possible Média, l’exemple inspirant d’une micro-ferme en maraîchage bio à la fois très productive et rentable. Il s’agit des Jardins de la Grelinette, basée à Saint Armand dans le sud du Québec. Sur moins d’un hectare, Jean-Martin Fortier et sa compagne, aidés de deux salariés à plein temps et deux apprentis, parviennent, sans utiliser de tracteur ou de machinerie lourde, à générer des ventes annuelles suffisantes pour se rémunérer correctement et bien vivre de leur travail.


Ils ont, en effet, réussi le pari de réinventer leur métier de maraîcher bio pour qu’il corresponde à leurs valeurs, leurs besoins et aspirations. Ils souhaitent aujourd’hui partager leurs expériences et leurs pratiques pour inciter un maximum de personnes à faire de même afin de « remplacer une production de masse par une production par la masse de petites fermes à échelle humaine » comme se plaît à le dire Jean-Martin ! Cette micro-ferme est intéressante, dans son design, car on peut dire qu’elle a été « conçue » pour répondre aux besoins de leurs propriétaires et contraintes contextuelles (peu de surface, pas de mécanisation lourde…).



Même si la permaculture n’a pas grand-chose à voir avec une technique de maraîchage et une recette, nous avons sélectionné ce film pour sa proximité avec notre démarche. Au niveau de l’éthique tout d’abord, car on voit bien qu’elle est au centre des préoccupations des acteurs de ce projet. Ensuite, au niveau de certains principes comme le fait de privilégier de petits systèmes intensifs afin de laisser le plus de place possible à la nature « sauvage ». Et en dernier lieu pour un des angles qui nous a le plus intéressés dans ce DVD, celui de la planification, de l’aménagement, du design, de la gestion de l’espace, de l’activité, de chaque action ou poste que l’on retrouve sur la ferme… démarche de design qui est au cœur du concept de permaculture et dont Jean-Martin reconnaît qu’il est le principal facteur de réussite de sa ferme.


Fruit d’un tournage échelonné sur toute la durée d’une saison agricole, ce film intitulé « Le Kit du Jardinier-Maraîcher » offre un regard sans précédent sur les activités quotidiennes de la ferme, les stratégies, techniques et outils utilisés pour parvenir à ce résultat remarquable sur une si petite surface de culture. Ce film d’environ 1 h 20 est une mine d’informations, de trucs, astuces et conseils utiles pour tous ceux souhaitant se lancer dans le maraîchage biologique que ce soit sur une petite parcelle ou une plus grande échelle, en ville ou à la campagne…

jeudi 14 juillet 2016

Les Muchaux, à Lambersart : « Une terre fertile volée aux générations futures » ?

Une vingtaine d’exploitants agricoles ont manifesté ce mercredi après-midi contre le projet de 7e quartier dans le secteur des Muchaux. Les terres agricoles ne doivent pas disparaître plaident-ils. L’enquête publique sera close vendredi.


« C’est le dernier petit bijou du secteur qui va disparaître », regrette l’un des cinq exploitants agricoles touchés par le futur projet de construction du 7e quartier. Un lieu de travail pour les agriculteurs et de promenade bucolique pour les citadins à quelques pas de centres urbains peuplés. Soutenus par la FDSEA, ces éleveurs de vaches laitières et petits producteurs de céréales voulaient essentiellement avertir l’opinion publique que « cette terre fertile allait être volée aux générations futures ».
Rassemblés avec leur quinzaine de tracteurs au rond-point du Quick, ils ont traversé la plaine bordée par la rocade Nord-Ouest à la limite de Lambersart, Verlinghem et Saint-André pour se rendre à l’hôtel de ville de Lambersart en défilé protestataire.
« Certains manqueront de surface pour leurs vaches, d’autres de terres pour leurs récoltes. Devront-ils se reconvertir ? », a lancé Olivier Fagoo, responsable du syndicat agricole de Verlinghem. Car pour le syndicaliste, « il n’est pas nécessaire d’urbaniser ces 45 hectares ! ». De plus, se souvient Olivier Fagoo, Marc-Philippe Daubresse, le maire de Lambersart, n’avait-il pas promis suite à la levée de boucliers de riverains en 2011 de reclasser le nord des Muchaux en zone agricole ?

350 logements et un golf
Rappelons qu’il s’agit d’un projet privé qui comprend : la construction de 350 logements (accession libre, accession sociale et location), l’installation d’une zone d’activités économiques et l’aménagement d’un golf sur 10 ha.
Ce projet, il est clair que la profession agricole n’en veut pas. Elle ne le comprend d’ailleurs pas. Il faut des logements en métropole lilloise, c’est juste, mais pourquoi prendre le foncier à l’agriculture (qui en perd tous les ans) ? Et Olivier Fagoo d’énumérer les villes vertueuses comme Saint-André qui construisent sur des friches industrielles. D’ailleurs, fait remarquer l’un des agriculteurs, « ce projet concerne des logements de haut standing. il n’est donc pas réalisé pour combler un manque de logements sociaux », estime-t-il.
Les exploitants contestent également la nécessité de l’installation d’une zone d’activités économiques. « Commençons par remplir les zones déjà existantes comme le parc de la Cessoie voisin des Muchaux ou encore la zone du port fluvial de Wambrechies », ajoute un autre.
Les agriculteurs espèrent que les citoyens se mobiliseront pour exprimer leur refus de la disparition des terres agricoles. L’enquête publique sera close vendredi.
En repartant de la mairie de Lambersart avec leurs tracteurs, les agriculteurs ont improvisé une opération escargot sur la rocade Nord-Ouest, entre les sorties 7 et 8 (voir notre vidéo).

mardi 12 juillet 2016

NOUVEAU MONDE

Un road-movie écologiste réalisé par Yann Richet
Des solutions locales pour une économie solidaire


Le film se concentre sur les mutations nécessaires et les utopies constructives face à la crise sociale, économique, environnementale de notre société.
Il pose un regard sur le « changement de civilisation », la nouvelle révolution industrielle : comment utiliser les technologies modernes pour mieux partager les savoirs, pour co-construire ?
Quelles alternatives choisir à nos modes de production actuels dans un contexte de raréfaction des ressources ?
Quelles sont les nouvelles logiques économiques, sociales au service de ce changement de modèle ? 

Pendant 4 ans, le réalisateur a parcouru la France à la recherche des personnes et des initiatives locales qui portent l’espoir d’une société plus solidaire, d’un meilleur monde pour ses 2 enfants.
De l’intelligence collective à l’économie circulaire, des monnaies locales à l’idée d’un revenu de base, ce film nous guide à la découverte de ce Nouveau Monde.

Jupiter Films - 52 mn Plus d’infos sur www.jupiter-films.com

Colibris du Hainaut

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Chers colibris,
 
Il y a une semaine, nous avons ouvert les portes de la Fabrique des colibris, une plateforme d'entraide citoyenne où chacun∙e peut faire sa part. C'est un nouvel outil sur lequel nous avons travaillé pendant plusieurs mois, pour faciliter la mise en relation et soutenir ainsi des projets innovants et porteurs des valeurs qui nous sont chères.

Quatre-vingts nouveaux projets déposés, 250 messages de soutien aux porteu∙r∙ses de projets, énormément de partages sur les réseaux sociaux… Merci pour ce beau lancement !
Grâce à votre énergie, l'oasis Ti Lipouz a passé la barre des 50% du financement de son atelier de pressage de fruits en Bretagne, l'école Éconaissance a déjà reçu de nombreuses offres de graphistes, et des colibris de toute la France ont proposé à l'Îlot des Combes des plants de framboisiers, oliviers, kiwis, pêchers, noyers, pruniers, ainsi que chèvres, brebis, lapins, et même un bélier !

Alors, si par exemple vous vous y connaissez en permaculture, si la levée de fonds n'a plus de secret pour vous, si vous êtes un∙e pro du web, si vous souhaitez vous installer dans une oasis en construction... Rendez-vous sur la Fabrique pour faire votre part !
 
Le monde de Demain est en marche !
Anne-Laure, Responsable de la Fabrique des colibris

lundi 11 juillet 2016

A Sivens, la justice donne tardivement raison aux opposants au barrage

Pour les opposants au projet de barrage de Sivens (Tarn), la victoire est symbolique mais importante. Après avoir examiné l’ensemble des recours déposés par sept associations de défense de la nature, le tribunal administratif de Toulouse a annulé, vendredi 1er juillet, trois arrêtés préfectoraux qui avaient permis le démarrage des travaux : la déclaration d’utilité publique, l’autorisation de défricher et l’autorisation de déroger à la loi sur les espèces protégées. Il condamne en outre l’Etat à verser 3 750 euros au total à ces organisations.


En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/planete/

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Cécile Duflot «La déclaration d’utilité publique est annulée par la justice. Les opposants avaient raison sur le fond. Sivens était un projet illégal. [Il] a coûté la vie à Rémi Fraisse. Que la leçon soit tirée.»

Deux ans et demi après la mort du jeune militant écologiste Rémi Fraisse, le tribunal administratif de Toulouse a annulé, vendredi, la déclaration d’utilité publique du barrage de Sivens (Tarn). Pour les opposants, dont Cécile Duflot, la preuve arrive malheureusement trop tard que ce projet d’infrastructure, abandonné depuis, était illégal.


«Il aura fallu un mort pour que tout s’arrête», a déploré en écho Ben Lefetey, le porte-parole du Collectif Testet qui regroupe les opposants historiques au barrage. Rémi Fraisse est mort dans la nuit du 26 octobre 2014 dans l’explosion d’une grenade lors d’affrontements avec les forces de l’ordre sur le chantier. Il avait 21 ans.

L’annulation des trois arrêtés devrait compliquer la mise en place du nouveau projet de barrage, allégé mais situé quasiment au même endroit. Les autorités locales avaient en effet émis le souhait de s’appuyer sur la déclaration d’utilité publique de l’ancien barrage pour ériger le nouveau.

Libération 02/07/2016

L’OCDE pointe les insuffisances de la politique environnementale de la France

Bien, mais peut et doit mieux faire. En cette période de résultats aux examens, la France reçoit, lundi 11 juillet, son carnet de notes de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur ses engagements et sa politique environnementale.


dimanche 10 juillet 2016

Un été dans les Parcs naturels des « Hauts de France »

Vous habitez (ou pas) dans la nouvelle grande région des « Hauts de France », vous souhaitez vous évadez le temps d’une journée, ou d’un week-end, sans parcourir de nombreux kilomètres, venez dans les Parcs naturels de la région où une multitudes de paysages, d’activités, de produits locaux vous attendent…


Une mosaïque d’espaces de nature et un patrimoine historique remarquables. Forêts, littoral, campagnes, châteaux, abbayes, mines, frontière sont les témoins des siècles de vie, de labeur, d’échange et de rayonnement de notre région. Les 4 Parcs naturels : Avesnois, Caps et Marais d’Opale, Oise-Pays de France et Scarpe-Escaut sont des territoires ouverts qui vous accueillent à travers un fantastique réseau d’acteurs touristiques passionnés, qui ne cherchent qu’à partager leur trésor.


Les 4 Parcs de la région « Hauts de France » vous ont concocté des idées de sorties en famille. Téléchargez ici la brochure ou retrouvez ici les principaux sites.