lundi 31 octobre 2016

Regardez “Avant le déluge”, le documentaire sur le climat produit par Leonardo DiCaprio

“Avant le Déluge”, le documentaire très hollywoodien sur le changement climatique produit par Leonardo DiCaprio, et réalisé par Fisher Stevens, est disponible en intégralité sur Dailymotion jusqu’au 6 novembre.


Leonardo DiCaprio est un grand ami de la planète. Si vous aviez encore des doutes, avec Avant le déluge, le célébrissime acteur, par ailleurs messager de la paix de l'ONU, devrait se charger de les dissiper. Entre deux tournages, DiCaprio saute dans un hélico ou se glisse dans un sous-marin de poche pour nous montrer les dégâts provoqués par l'homme sur l'environnement : la glace du Groenland qui fond à vue d'oeil, les inondations récurrentes en Floride, les récifs coralliens qui ne seront bientôt plus, les forêts indonésiennes allègrement abattues... En chemin, il discute avec de nombreux scientifiques et rencontre les grands de ce monde : Barack Obama, Ban Ki-moon, le pape François.

Le constat est sans appel, martelé tout au long du doc : les effets du changement climatique se font déjà sentir et ne feront que s'accentuer au cours des décennies à venir, entraînant avec eux de graves conséquences humaines et géopolitiques. Rien qu'on ne savait déjà. Idem pour les solutions. Energie solaire et taxe carbone ont les faveurs de Leo. Mais il sait que la partie n'est pas gagnée : les Etats-Unis portent une responsabilité énorme. Or 131 membres du Congrès (sur 535) ne croient pas au changement climatique, encouragés dans leur illusion par les lobbyistes des grandes multinationales de l'énergie. Pas sûr que cet état des lieux, volontiers spectaculaire et « hollywoodien », les fasse changer d'avis.

Zone rouge - L´usine d´alumine de Gardanne

L´usine d´alumine de Gardanne fait couler beaucoup d´encre, divise le gouvernement, oppose les écologistes à ses salariés, les pêcheurs aux miniers, les habitants aux experts en toxicologie. Mais cela ne date pas d´hier ! Car depuis 50 ans, les industriels qui ont successivement dirigé cette usine se sont ingéniés à inventer bien des astuces, greenwashing et sciencewashing, pour faire accepter tant aux autorités politiques, scientifiques et sanitaires qu´aux populations, l´innocuité des boues toxiques, résidus de la transformation de la bauxite en alumine et valider le choix de leur rejet en Méditerranée.


dimanche 30 octobre 2016

MILLONFOSSE - Le village va puiser son électricité dans le 100% renouvelable !

Millonfosse, commune éco-responsable souhaite le rester. Elle veut aussi léguer une planète propre et durable aux générations futures et tient à conserver sa ruralité.


Dans cet objectif, la commune va passer à l’énergie 100 % renouvelable en adhérant au fournisseur d’électricité « Planète oui » pour éclairer les édifices communaux (mairie, école, maison des associations, halle). « Planète oui » produit de l’énergie à 95 % hydraulique et 5 % en biomasse et éolienne.

Millonfosse adhère également à Cœur de forêt, cette association étant financée par « Planète oui ». L’objectif est aussi de faire réaliser de substantielles économies d’énergie aux Millonfossois.

Créée en 2007, lors de l’ouverture du marché de l’énergie en France, Planète oui est le seul fournisseur français proposant une solution alternative d’électricité éco-labellisée. Planète oui soutient une écologie constructive et accessible à tous, afin de faire changer les habitudes de consommation quotidiennes à l’exemple de l’alimentation biologique et du commerce équitable.
Leur objectif se traduit par une offre incitant à la réduction de consommation tout en favorisant la production d’électricité renouvelable.

L’association Cœur de Forêt est une association française de loi 1901, créée en 2005, œuvrant pour la protection et la valorisation des forêts partout dans le monde et des peuples qui y habitent.
Ses objectifs sont de reboiser, préserver la biodiversité des écosystèmes forestiers, valoriser les ressources naturelles, les transformer localement en produits à plus forte valeur ajoutée, structurer les filières au profit des petits producteurs pour des échanges commerciaux équitables et transparents.

samedi 29 octobre 2016

Changer de vie grâce au design de permaculture

Le design de permaculture, un moteur, une méthode pour devenir la personne que vous avez toujours voulu être !

Dans le cadre de l’éthique « Être attentif à l’humain », en lien avec la permaculture humaine et philosophique, j’aimerais vous parler de l’utilisation des méthodologies de design au-delà de l’aménagement du territoire ou du paysage. En effet, cette méthodologie de design est utilisable pour résoudre des problèmes, et amener de la durabilité dans de nombreux domaines qui font société, et là où cela vous étonnera peut-être, c’est qu’elle peut être utile jusque dans votre vie personnelle. Pour ma part, cette méthodologie m’a permis de dépasser de nombreuses situations d’échecs ou d’impasse en les transformant en des situations créatrices et bénéfiques. J’ai ainsi pu transformer ma vie.


vendredi 28 octobre 2016

La crise urbaine a son point aveugle : les déplacements

« Pourquoi investir dans les centres commerciaux ». Oui, pourquoi, en effet ? Pourquoi, alors que la France compte déjà 14,5 millions de m² de grandes surfaces et que la grande distribution asphyxie les commerces de proximité, précipitant la dévitalisation des villes moyennes ? Investir dans les centres commerciaux, c’est pourtant ce que suggère, mardi 18 octobre, cette table ronde organisée dans les salons d’un cercle d’affaires parisiens par l’association des directeurs financiers et contrôleurs de gestion (DFCG).


« Welcome attitude ». Anne-Laure Joumas, directrice marketing de Carmila, le promoteur immobilier de Carrefour, explique que le grand groupe « a décidé d’investir massivement », car « le client a besoin d’une offre adaptée à ses besoins ». Avec le sourire, sur un ton enjoué, la responsable présente les « centres commerciaux de troisième génération », qui répondent à « un marketing du lieu », se transforment en « place to be » et diffusent une « welcome attitude », tout cela dans une « architecture assez réussie ». Résultat, « le client vit une très belle expérience ».


Très beaux, pas rentables. Ce discours lisse et enthousiaste est brutalement interrompu par François Surbled, directeur financier de Jeff de Bruges, le fameux marchand de chocolats, qui possède de nombreux magasins, en ville comme dans les galeries marchandes : « Les centres commerciaux n’ont jamais été aussi beaux. Et n’ont jamais été aussi peu rentables ». Il décrit alors, non sans créer un certain malaise dans la salle, les pressions que la grande distribution fait peser sur les commerçants, les diverses taxes ponctionnées pour assurer l’ouverture dominicale, la récolte des données numériques ou la sécurité.

Discours mielleux. « Le groupe Carrefour dispose de la plus grande base de données en France. Nous pouvons toucher le consommateur en lui envoyant une information qualifiée », insiste Mme Joumas, toute à son apologie du client-roi, pourvu qu’il soit dépensier. La responsable du marketing poursuit sa description chaleureuse, vantant ce « consommateur qui a plein de choix, qui fait ce qu’il veut, entre Uber Eats, Deliveroo, le drive de Carrefour et le libraire du quartier ! » Elle ajoute, surjouant son enthousiasme : « je pense que dans la salle nous sommes tous d’accord ! »

Mais cela ne convainc toujours pas le représentant de Jeff de Bruges. « On crée toujours plus de surfaces. La rentabilité, où va-t-on la trouver ? » interroge-t-il, soulignant les conséquences de cette fuite en avant sur le territoire. « Le centre-ville régresse, on se fait livrer tous les jours, on ne rencontre plus que son postier », regrette-t-il.


Une crise grave, souvent ignorée. La charge massive de la grande distribution n’est pas nouvelle. Mais elle se poursuit tant et plus. Et cette concurrence se fait désormais sentir, davantage chaque année (les chiffres ici), au cœur des villes. A Saint-Brieuc, à Niort, à Chalon-sur-Saône, et dans des centaines d’autres localités, les commerçants, élus et habitants connaissent bien ce syndrome de la vitrine vide. Et ils savent parfaitement que la multiplication des zones commerciales en est largement à l’origine. Cette situation tragique reflète en réalité une crise plus grave, pas toujours visible, souvent ignorée des pouvoirs publics, et liée au processus incessant d’étalement urbain depuis que l’urbanisme commercial a été inventé, dans les années 1960, pour répondre à la création des grandes surfaces.

Un rapport remis au gouvernement. Jeudi 20 octobre, la secrétaire d’État au commerce, Martine Pinville, recevait justement un rapport consacré à la « revitalisation commerciale des centres-villes ». Élaboré par l’Inspection générale des finances (IGF) et le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), ce document de 471 pages (à télécharger ici) détaille les enjeux et propose des mesures. Toutefois, interrogée à l’issue de cette cérémonie, la secrétaire d’État ne semble pas convaincue qu’il faille arrêter de construire de nouveaux centres commerciaux. « Il faut regarder, dans les villes moyennes les plus touchées, comment on peut s’adapter », dit-elle très prudemment. Pas de quoi faire trembler Carmila.


Le point aveugle. Mais il est un point qui, dans ce débat, n’est presque jamais abordé. Et qui ne figure pas non plus dans les 471 pages du rapport remis à Mme Pinville. C’est la manière de se déplacer. « Les gens vont à l’hypermarché », entend-on souvent. Ils vont ? Non, en fait, ils s’y conduisent. L’un des aspects de l’urbanisme commercial réside dans l’aménagement purement routier du territoire.

En d’autres termes, on ne construit pas seulement des centres commerciaux « place to be » et « welcome attitude » chers à Carmila, mais aussi des centaines d’hectares de parkings, de rocades et de voies d’accès. Car on accède à l’hypermarché, en grande majorité, en voiture individuelle. Parce que toute la ville est organisée pour cela. Et si ce point n’est jamais abordé, c’est qu’il est considéré comme évident, allant de soi, intangible. Le point aveugle du raisonnement : celui qui se trouve juste devant les yeux et qu’on ne peut pas voir.


Vive le stationnement gratuit ? Dès lors, en centre-ville, à Agen, à Tourcoing, à Bourg-en-Bresse ou à Loches (Indre-et-Loire), les commerçants, interrogés par les élus ou par la presse régionale, réclament des places de stationnement pour leurs clients, de préférence gratuites. Et des voies d’accès. Et des rocades. Hélas, cela ne fonctionne pas. A tout prendre, lorsqu’il est motorisé, le consommateur préfère « aller » à l’hyper plutôt que de chercher une place, même gratuite, en ville. Quant au citadin, celui qui vit à quelques centaines de mètres des commerces, il irait bien faire ses courses dans le centre. Mais voilà, on a transformé sa ville et ses trottoirs en parkings, pénibles à arpenter à pied.

Les clients veulent de l’espace. Une étude publiée récemment, peu médiatisée, confirme, après de nombreuses autres allant dans le même sens (récapitulées ici), le décalage de perception entre les commerçants et leurs clients. A la demande de la métropole de Rouen, le cabinet Bfluid a demandé aux commerçants rouennais (ici, pages 70-71) quels étaient les principaux freins au shopping. 50% à 78% d’entre eux ont répondu : « pas assez de stationnement ».
Puis on a posé la même question à leurs clients. Entre 20 et 22% ont répondu, comme les commerçants, que le manque de stationnement constituait le principal frein. Les autres ont évoqué le bruit et la circulation, les obstacles sur les trottoirs, le manque d’espace pour marcher… Alors, pourquoi investir dans les centres commerciaux ? Oui, pourquoi ? Alors qu’il suffirait d’investir dans des trottoirs.



mercredi 26 octobre 2016

OGM : le Burkina Faso va se passer du coton de Monsanto

Pour le géant américain Monsanto, le continent africain est une terre promise. Le Burkina Faso fait une marche arrière spectaculaire, il abandonne le coton transgénique et revient aux semences traditionnelles.


Elles peuvent chanter ces ramasseuses de coton, un sac rempli de coton posé sur la tête. La récolte vient à peine de commencer au Burkina Faso et déjà elle s'annonce fructueuse, bien meilleure que l'an passé. Cette récolte c'est la première depuis que le Burkina Faso, un des pays les plus pauvres du monde, a décidé de chasser le géant Monsanto de ses champs de coton. Fini les OGM, le pays tout entier revient au coton traditionnel.

Fibre du coton trop courte
En 2009 pourtant, plein d'espoir, le Burkina Faso fait le pari de Monsanto. Sur ordre des grandes sociétés cotonnières, tous les cultivateurs du sud du pays se mettent comme un seul homme à planter ces graines de coton transgénique mises au point dans les laboratoires américains de Monsanto. Mais sept ans plus tard, les producteurs burkinabés ne s'y retrouvent pas. En cause, la qualité du coton OGM dont la fibre est trop courte.

Voir la vidéo

lundi 24 octobre 2016

Pierre Rabhi : « Faites votre part »

Le paysan-philosophe agroécologiste a rencontré nos lecteurs pour leur confier sa vision d’un monde et d’une humanité en souffrance. Mais aussi le chemin à suivre sans tarder pour « être heureux dans cette vie, dans la jubilation offerte par la nature ». Entre bienveillance et sobriété heureuse. En toute lucidité.


– Françoise. Quel est votre message à la jeunesse souvent désorientée par la brutalité du monde moderne ?
« Beaucoup de jeunes ne savent pas quelle sera la suite de l’histoire. Ils sont nombreux à douter dans un contexte général très compliqué puisque le marasme est général, sauf pour les mieux nantis. S’ils ne se sentent pas le rouage d’un système devenu fou, je leur dis de vivre ce qu’ils ont à vivre. Dans ma pratique agroécologique, je vois beaucoup de jeunes courageux revenir à la terre, certains ayant même quitté des études en grandes écoles de commerce. La preuve que c’est possible ! » 

– François. Internet est-il un progrès pour la société ?
« Internet c’est pas net du tout. Je n’ai pas très confiance. Notre civilisation techno-scientifique marchande invente des outils qui ne nous libèrent pas et qui prennent les fonctions du cerveau lui-même. Les écrans prolifèrent et dans un train bondé c’est parfois le silence absolu, tout le monde est plongé dans les écrans. Je pense que la fonction humaine et sociale est fortement détériorée par la domination des outils, on est hors du champ réel, la réalité peut devenir abstraite !
Les outils numériques sont censés convivialiser mais on confond communication et relation. Où sont les liens sociaux avec les réseaux sociaux ? Moi je ne suis pas sur Facebook personnellement, je suis sur Terre. »


– Pierre. Comment réagissez-vous face à la crise économique qui semble s’aggraver ?
« L’argent prédomine dans l’organisation de la société. Que se passe-t-il quand les 1 500 plus grands milliardaires de la planète confisquent les ressources de la majorité de l’humanité ? Doit-on permettre que quelqu’un par exemple achète une forêt ? Les biens communs ne devraient pas être transmissibles ni confiscables. Nous avons affaire à une prédation légalisée. »

– François. Êtes-vous pour ou contre le revenu minimum pour tous ?
« Plutôt contre car il faudrait que nous puissions avoir les moyens de le financer. Si on ne peut pas assumer cette logique, je préfère qu’on la modifie. Chaque individu doit être acteur de l’économie et d’abord de la sienne. Dans mon espace je vais créer moi-même ma sécurité personnelle, pour avoir du pouvoir sur mon propre destin. Je valorise ainsi mes capacités et je suis absolument autonome, ce qui n’empêche pas la solidarité bien sûr.
Car c’est un leurre de penser que la France va échapper à l’effondrement (référence à la Grèce). On fabrique des choses à vendre mais il y a de moins en moins de gens capables de les acheter. C’est absurde. »


– Françoise. Quel est votre message à la jeunesse souvent désorientée par la brutalité du monde moderne ?
« Beaucoup de jeunes ne savent pas quelle sera la suite de l’histoire. Ils sont nombreux à douter dans un contexte général très compliqué puisque le marasme est général, sauf pour les mieux nantis. S’ils ne se sentent pas le rouage d’un système devenu fou, je leur dis de vivre ce qu’ils ont à vivre. Dans ma pratique agroécologique, je vois beaucoup de jeunes courageux revenir à la terre, certains ayant même quitté des études en grandes écoles de commerce. La preuve que c’est possible ! »

– François. Internet est-il un progrès pour la société ?
« Internet c’est pas net du tout. Je n’ai pas très confiance. Notre civilisation techno-scientifique marchande invente des outils qui ne nous libèrent pas et qui prennent les fonctions du cerveau lui-même. Les écrans prolifèrent et dans un train bondé c’est parfois le silence absolu, tout le monde est plongé dans les écrans. Je pense que la fonction humaine et sociale est fortement détériorée par la domination des outils, on est hors du champ réel, la réalité peut devenir abstraite !
Les outils numériques sont censés convivialiser mais on confond communication et relation. Où sont les liens sociaux avec les réseaux sociaux ? Moi je ne suis pas sur Facebook personnellement, je suis sur Terre. »

– Gersende. J’ai trois enfants et je me sens déprimée dans cet environnement triste et macabre. J’essaie de chasser Nestlé de ma maison mais des gens travaillent pour cette multinationale dont le patron voudrait que l’eau soit payante partout dans le monde. Dois-je fuir à la campagne pour vivre loin de tout ça ? Ou peut-il y avoir un futur viable dans des villes plus écolos ?
« Quand il y a un problème en ville, tout le monde se souvient subitement du cousin à la campagne. On a besoin d’utopie, c’est une forme de transgression nécessaire. Mais c’est un obscurantisme de croire que les villes seront écolos. Vous voyez bien ce qui se passe, ce confinement des gens dans cet élément étanche qu’est la ville. Oui, la ville est une catastrophe. Son caractère hors sol, loin de la vraie nature, produit beaucoup d’angoisses. On parle d’ailleurs d’agglomérations, les gens sont agglomérés. Et enfermés. Dans des boîtes de la maternelle à l’université. On travaille ensuite dans des boîtes, on va s’amuser en boîte, on roule dans sa caisse, on ira dans une boîte à vieux et on finira dans la boîte que vous imaginez. Quelle tristesse ! Arrêtons l’illusion.


À quel moment je peux vivre ? On a un mois sur douze pour glisser à la neige ou bronzer l’été. J’assiste à une confiscation de l’existence par un système esclavagiste. En quoi un être humain serait-il consigné à vie à produire pour augmenter le produit intérieur brut et contribuer à cette féodalité planétaire où les milliardaires dont je parlais confisquent l’essentiel des ressources ?
Entre 30 et 40 % de ce que nous produisons est superflu. Pauvre ou riche, aucun être humain n’aspire pas à la joie. Pauvre ou riche, qui est vraiment heureux ? Les gens prospères consomment aussi trop d’anxiolytiques et on peut être joyeux sans avoir grand chose. »

– Tout le monde. Comment faire machine arrière ?
« Il est illusoire de penser qu’on pourra changer de système du jour au lendemain. Cela se fera en douceur pour que chacun prenne conscience de son inconscience. On regarde le monde et on se dit «à quoi bon ?» On croit se battre contre des moulins ? Ce que l’on fait est dérisoire ? Faites votre part comme dans l’histoire du colibri (lien). »

– François. Vu l’urgence, vous ne pensez pas à une rupture plutôt qu’à une lente transition ?
« Il ne faut pas tarder, voilà qui est certain. Le drame est déjà là. Ces guerres, cette terreur, ces enfants mourant de faim, la nature et les sols détruits etc. L’homme est devenu hors sol, hors de la logique de la vie. Je ne suis ni optimiste ni pessimiste. Mais travaillons, faisons tout ce qu’il faut pour modifier notre histoire et cela commence par se changer soi. C’est une responsabilité bien sûr, pour dissiper avant tout cette suprématie de l’argent. »

– Pierre. À quoi bon ? À quoi servent nos actes si mes voisins ne font strictement rien ?
« Vivez comme vous devez le faire. L’essentiel est l’élévation de la conscience. Je ne parle plus d’insurrection, mais de convergence des consciences. Il est important d’être cohérent avec soi-même. Je ne cherche pas à convertir les autres mais je vis paisiblement ce que je dois vivre. Et croyez-moi, ne pas chercher à influencer les autres a plus d’impact que chercher à le faire à tout prix. Les autres bougeront en voyant votre façon de vivre plus harmonieuse et plus heureuse. Ils seront interpellés. Par exemple, produire et consommer bio localement devrait être le slogan absolu pour tout le monde. La nourriture ne devrait pas voyager. Le problème est que le paysan qui gérait un vrai écosystème naturel avec une terre saine et protégée par des haies est devenu un exploitant agricole ou un industriel de la terre.
Les agriculteurs sont piégés par leurs dettes et par le système. Ils contribuent souvent malgré eux à la destruction de l’espace agricole. Près de chez moi en Ardèche, une ferme avec des dizaines d’hectares est moins performante que la mienne avec trente chèvres. Leur fromage, je le vendais tous les samedis sur le marché de Vans en faisant des conférences. Les clients devenaient des amis et on était heureux. Tout cela plaide en faveur de la sobriété. »


– Bruno : Quel est votre regard sur la politique ?
« Le mode d’organisation sociale est une erreur et on continue à gérer cette erreur. Gauche ou droite, c’est pareil. On ne devrait avoir qu’une politique de la vie mais aujourd’hui la confusion est totale, le capitalisme financier a investi la gauche comme la droite. Qu’est-ce que la princesse de Paulignac a à faire avec un petit Arabe comme moi ? On est pourtant en amour sur notre conception de la vie. C’est une convergence de deux consciences. »

– François. Est-il trop tard pour que l’homme redevienne humain ?
« Non ! Il est à la fois trop tard par rapport à la situation écologique et sociale du monde mais il est encore temps. L’humanité perd de son sens en détruisant la nature. Je me dis souvent “mon pauvre vieux, pourquoi tu t’emmerdes avec tout ça ?” Mais je ne sais pas à qui donner ma démission. J’ai 78 ans. Pour tenir, je me recrée mon petit espace de bonheur en rencontrant les gens et en prenant le temps dans mon jardin. On se recharge comme une batterie. Vous voyez bien que notre planète est magnifique mais que nous créons notre propre enfer. Quel scandale de renoncer ainsi au miracle de la vie ! Nous avons profané toute idée du sacré, et ce n’est pas s’affilier à telle ou telle église. Les peuples primitifs savent rendre grâce à une Terre-mère, la nature à qui ils appartiennent.


Le seul texte que j’ai punaisé dans ma chambre est celui du chef indien Seattle. Dans ce texte mythique, Seattle répond en 1854 au président des états-Unis qui veut lui acheter plus d’un million d’hectares de terre. Mais comment, lui dit-il, acheter une terre sacrée à qui l’Indien appartient ? Peut-on se vendre soi-même ? C’est la question fondamentale : est-ce que je vis vraiment ou est-ce que je ne fais qu’exister avant de mourir ? En Ardèche, des voisins se lèvent, déjeunent, vont jouer à la belote et à la pétanque avant de dîner et d’aller au lit après la télé. Mais peut-on être indifférent à la réalité du monde ? »

dimanche 23 octobre 2016

DOUCHY-LES-MINES Des déchets à manipuler avec précaution

Le SIAVED de Douchy-les-Mines assure à lui seul l’élimination des déchets hospitaliers de la quasi-totalité des établissements des Hauts-de-France. Ce qui représente plus 4 800 tonnes incinérées en 2015. Des opérations réalisées selon des normes d’hygiène très strictes.


Le Syndicat interarrondissement pour la valorisation et l’élimination des déchets(1) a incinéré plus de 77 000 tonnes d’ordures ménagères en 2015. Chaque année, il incinère également plusieurs milliers de tonnes de déchets d’activités de soins à risque infectieux (DASRI), un peu plus de 4 800 en 2015. Autrement dit, les déchets issus des hôpitaux, cliniques, pharmacies et laboratoires du Nord, du Pas-de-Calais, de l’Aisne, de l’Oise et, en partie, de la Marne. Soit environ 250 établissements. Mis à part quelques hôpitaux qui envoient leurs DASRI au centre de Noyelles-sous-Lens, c’est donc au centre de valorisation énergétique de Douchy qu’atterrissent ces déchets bien spécifiques, depuis 1994.

« Conformément à l’arrêté d’exploitation délivré par la préfecture, nous pourrions incinérer jusqu’à 8 000 tonnes de déchets médicaux », signale Charles Lemoine, le président du SIAVED. D’ailleurs, il y a encore trois ans, quelque 6 000 tonnes de DASRI passaient par Douchy. Or certains centres hospitaliers ont fait le choix d’en confier une partie (à l’exception des déchets anatomiques qui doivent, conformément à la loi, être incinérés) à des banaliseurs : « Ils sont stérilisés et mis en centre d’enfouissement. Pour les hôpitaux, c’est moins cher… »

Les DASRI sont traités grâce à une chaîne entièrement automatisée, avec une intervention humaine réduite au minimum, afin d’éviter tout risque de contamination. Les déchets sont acheminés depuis les hôpitaux dans de grandes poubelles jaunes, scellées. Chaque bac est vidé dans l’incinérateur. Dans la foulée, il passe dans une lessiveuse géante, où l’attendent nettoyage, désinfection, séchage. Il est ensuite prêt à repartir vers son établissement d’origine.

Le circuit suivi par ces poubelles obéit à des règles d’hygiènes très strictes : les bacs vides ne croisent pas les bacs pleins. Pour y veiller, « la direction régionale de l’environnement (DREAL) effectue des contrôles périodiques, programmés ou non », précise Charles Lemoine.


1. Créé en 1977 puis modifié en 2003, le SIAVED regroupe 113 communes (soit près de 300 000 habitants) réparties dans trois intercommunalités (Porte du Hainaut, Cœur d’Ostrevent, Caudrésis-Catésis).

FUTUREMAG - Émission du 22 octobre 2016


Mieux produire avec la permaculture

jeudi 20 octobre 2016

Bras de fer sur les conditions d’épandage des pesticides autour des habitations

Le secteur agricole s’oppose à un projet d’arrêté qui tient compte de la présence de riverains, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent, et fixe les distances par rapport aux points d’eau.


Plus le grand public en apprend au sujet de la dangerosité des pesticides pour la santé humaine et la biodiversité, plus il arrive que les relations de voisinage se tendent dans les campagnes françaises. Surtout lorsqu’un agriculteur pulvérise sur ses champs quelque produit phytosanitaire très près d’un jardin ou d’une maison.

Un arrêté interministériel actuellement en préparation s’apprête à donner aux riverains une existence légale, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent. Ce texte doit remettre à plat les conditions d’épandage de produits phytosanitaires : force du vent ; distances minimales par rapport à une habitation et à un cours d’eau ; délais minimaux à respecter avant que les travailleurs agricoles – les plus exposés aux effets des pesticides – puissent pénétrer à nouveau dans une parcelle ou une serre qui vient d’être traitée.

Mardi 18 octobre doit être rendu l’avis du Comité de rénovation des normes en agriculture – un nouvel organisme installé par le premier ministre à la demande des représentants du secteur, qui réunit ces derniers et l’Etat. C’est dans cette enceinte discrète que le débat s’est engagé. Les enjeux sont importants. Les ministères de l’écologie et de la santé suivent le dossier de près. Mais c’est la version du ministère de l’agriculture qui s’impose jusqu’à présent. Et, le moins que l’on puisse dire, c’est que la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) n’a pas l’intention de lâcher grand-chose au nom de la protection des populations.

« Taguer les routes »
Depuis 2011, la pulvérisation de pesticides aux abords des crèches, des maisons de retraite, des terrains de sport et des parcs publics doit obligatoirement respecter des distances minimales. Dans certains départements, des arrêtés préfectoraux renforcent ces précautions en interdisant par exemple de traiter des parcelles proches d’une école à l’heure de la récréation. Mais c’est la première fois qu’il est question de réglementer autour de toutes les habitations, et, pis encore aux yeux du syndicat agricole majoritaire, autour des jardins des particuliers.

Dès le 14 octobre, la FNSEA appelait ses adhérents dans un communiqué à se mobiliser contre « l’arrêté phyto », comme elle le qualifie, incitant « les paysans qui sont en plein marasme économique » à « aller taguer les routes [du] pays avec des messages forts ». Le syndicat estime que ces nouvelles dispositions imposant des zones non traitées larges de cinq à vingt mètres entre les cultures et les habitations priveraient les exploitants d’un « énorme potentiel » de production.

« Nous avons calculé que cela va rogner au minimum quatre millions d’hectares de terres agricoles, soit 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an, affirme Eric Thirouin, le président de la commission environnement de la FNSEA. Multiplier les parapluies au nom du principe de précaution va créer des distorsions avec nos concurrents. La France peut-elle se payer ce luxe ? »

lundi 17 octobre 2016

Les Jardins du cœur sèment les graines de la réinsertion sociale

Le CCAS de Valenciennes a reçu le Prix de l’innovation sociale décerné par l’UNCCAS, qui fédère les centres communaux d’action sociale. Il était temps : à travers ses Jardins du cœur, cela fait vingt-cinq ans qu’il œuvre pour la réinsertion de personnes en situation d’exclusion.


Binette en main, Catherine Van den Berghe goûte la douceur de cette fin de matinée d’automne. Au milieu des siens. Aux Jardins du cœur, elle a trouvé « une famille, des amis ». Redonné un sens à sa vie après être tombée au fond du trou. « Je me suis presque retrouvée à la rue, glisse-t-elle, l’émotion au bord des lèvres. Je n’avais plus qu’un matelas, mon manteau me servait de couverture. » En charge du projet « Jardins du cœur » au sein du CCAS, Christophe Marchant se souvient l’avoir vue arriver un vendredi soir. C’était en 2011. « Elle venait du Pas-de-Calais, elle était sans logement. En un week-end, nous lui avons trouvé un toit, du mobilier. » Chemin faisant, elle a renoué les fils de son existence, suivi une formation « homme toute main » (sic) à l’AFPA. Pendant un an et demi, elle a enchaîné les petites missions chez les particuliers. Son retour aux « Jardins » n’est qu’une péripétie de plus dans un parcours semé d’embûches.


La quinquagénaire sait ce qu’elle doit à cette action d’insertion, cofinancée par la Ville, le Département et le Fonds social européen : « Cela m’a remis le pied à l’étrier. » Le CCAS recrute « large » dans ses jardins. Responsable du service insertion et développement social, Erick Martinez insiste sur « l’inconditionnalité de l’accueil ». Sur la soixantaine de participants accueillis à l’année sur les trois sites (Blaise-Pascal, Rôleur, Vignoble), la plupart bénéficient du RSA et ont un niveau de qualification qui va rarement au-delà du CAP. Le profil type est « moins stable désormais qu’il ne l’a été », observe Christophe Marchant. « On voit arriver de plus en plus de femmes, de moins de 25 ans. »

En situation d’exclusion sociale, alimentaire, ils traînent souvent derrière eux d’autres problèmes, liés au logement, à la santé. « Au départ, ils prétendent ne rien savoir faire, ce qui est faux. » Aux Jardins du cœur, ils désherbent, sarclent, ratissent, cultivent fleurs et légumes bio, font de petits travaux de maintenance, de terrassement… Conseillère en économie sociale et familiale, Sandra Rousseaux leur apprend même à cuisiner le fruit de leur récolte. Erick Martinez insiste : « On essaie de mettre en valeur des potentialités. »

Le jardin, avec ses neuf ruches (bientôt dix), n’est qu’« un prétexte, un magnifique outil pédagogique », reprend Christophe Marchant. « On n’oriente pas les gens vers le maréchage. » Les formations ciblées visent des secteurs d’activité plus porteurs. « On essaie de redéfinir avec chacun un projet professionnel. » Dans l’espoir qu’il vole ensuite de ses propres ailes.


«Sans les jardins, je n’en serais pas là»
Son regard bleu perçant laisse entrevoir les galères traversées. Sébastien Tounsi, 40 ans, ne sait plus très bien combien de temps il est resté sans emploi, deux ou trois ans, quand le CCAS de Valenciennes lui a sorti la tête de l’eau, en 2012. Radié de Pôle Emploi, il en était arrivé au point où il n’avait plus envie de rien, pas même de se lever le matin.

La main tendue lui a redonné le goût de l’effort. Et rendu l’estime de soi. « J’avais perdu confiance, raconte-t-il. Heureusement que les jardins étaient là pour me remotiver. Sans ça, je n’en serais pas là, maintenant. »

Après un an de bénévolat, il avait enchaîné les contrats aidés (CAE, CUI) dans le cadre du chantier d’insertion des Jardins du cœur. S’était fait la main à la conciergerie de la mairie en livrant les repas aux personnes âgées. Pour rebondir dans le privé, où il s’est fait embaucher, en octobre 2015, dans le même secteur d’activité. L’autre matin, il venait de finir sa tournée quand il est passé dire bonjour, au Vignoble. Fier du chemin parcouru et dans le même temps, tellement reconnaissant du soutien dont il a bénéficié.

dimanche 16 octobre 2016

Le fromage maroilles passe le grand plateau de l’authenticité…

En 2017, la fabrication du fromage maroilles va évoluer grâce à un cahier des charges beaucoup plus strict mis en place par le syndicat du maroilles. Après vingt ans, qui ont vu la production doubler, la filière fait maintenant le choix de l’authenticité.


« On peut le dire comme cela, c’est une révolution. » Claude Leduc, le président du syndicat du maroilles, annonce la couleur. Au 1er janvier 2017, (presque) tout va changer dans la fabrication du fameux fromage, l’une des plus anciennes AOC (depuis 1955 dans 189 communes de l’Avesnois et de la Thiérache) devenue AOP.

35 jours
Et ce grâce à un cahier des charges préparé par le syndicat : « Cela fait dix ans qu’on travaille sur ce projet et l’heure de sa réalisation a sonné. » Un cahier des charges beaucoup plus strict, pour les producteurs laitiers comme pour les affineurs : pour les premiers, 80 % de la nourriture devra venir de la zone d’appellation, chaque vache devra bénéficier de 30 ares d’herbe et de 15 de fourrage, l’exploitation devra avoir au moins 90 m de haie linéaire à l’hectare, l’animal devra être sorti 170 jours par an près de l’exploitation, etc. ; pour les seconds, ils devront utiliser des moules dimensionnés, respecter un délai d’affinage d’au moins 35 jours… Des règles sévères, contrôlées par un organisme indépendant, qui devraient faire baisser le nombre d’herbagers (mais dont le lait sera toujours ramassé).

Merci Dany
« Il faut savoir ce que l’on veut, précise Claude Leduc. Le but, c’est d’envoyer un message fort aux consommateurs en leur disant : le produit que vous mangez est authentique de A à Z. »

La production de maroilles a doublé en presque vingt ans, passant de moins de 2 000 tonnes en 1998 à 4 059 l’an passé. Un certain film (Bienvenue chez les Ch’tis) est aussi passé par là… merci Dany !

Sept ans après le début du projet, le plus grand parc éolien du Nord inauguré

Il aura fallu un peu plus de sept ans pour que le plus grand parc éolien du département du Nord, qui est aussi le 12e de France, voie enfin le jour. D’une capacité totale de 49,5 mégawatts, quinze éoliennes tournent au-dessus des communes de Doignies, Boursies et Mœuvres dans l’ouest cambrésien depuis début octobre.


L’histoire avait commencé fin 2008. Le projet éolien de l’Enclave est alors le premier lancé par la société lilloise RP Global, mais il ne sera pas le premier à aboutir. Il faudra ainsi attendre juin 2014 pour que l’autorisation de construire soit finalement délivrée.

Une manne financière pour les trois communes
S’en est suivie une dépollution pyrotechnique des sites qui ont connu plusieurs batailles durant les deux guerres mondiales. Au total, 1 080 munitions ont été retrouvées sur les sites avant le lancement des travaux en septembre 2015. Les premières éoliennes ont finalement été mises en exploitation le 23 juin dernier, et les deux dernières le 6 octobre.

À terme, les exploitants du parc tablent sur une production annuelle de 150 gigawatts, soit la consommation annuelle moyenne d’une ville de 35 000 habitants.

René Dumont, premier candidat écologiste à la présidence

Le 5 mai 1974, René Dumont est le premier candidat écologiste à la présidence de la République. C’est un agronome, homme de terrain expérimenté que le combat contre la faim dans le monde a mené à l’écologie. Mais ce 5 mai, aux yeux des Français, c’est un illuminé


« Notre société est une société de domination, est une société de profit, est une société de pillage du tiers-monde, est une société de gaspillage des ressources rares de la planète, d’oppression, de pollution invraisemblable et cette société, nous le savons maintenant, nous conduit assez vite à la mort si nous continuons sur la même lancée. » Assis sur un banc à côté d’une pomme, ou buvant, en direct, un verre d’eau « précieuse puisqu’avant la fin du siècle, si nous continuons avec un tel débordement, elle manquera », René Dumont, 70 ans, promet aux Français un avenir apocalyptique. Parlant avec le même élan de la famine qui menace et de la voiture comme d’une plaie d’Égypte.

L’homme au pull-over rouge
Comme si cela ne suffisait pas, il a troqué la sévérité du costume-cravate du candidat à la présidentielle contre la décontraction d’un pull-over rouge et une coupe échevelée. Aux yeux des Français qui le découvrent devant leur nouveau poste de télévision couleurs, rentrés du bureau dans leur 4L, sagement rangée au garage, René Dumont est un vieux fou. Un illuminé pour lequel, ce 5 mai 1974, ils n’iront pas voter.

Ils ne savent rien de René Dumont. Ils ignorent que sa candidature écologiste à la présidence, loin d’être fantaisiste, est le tournant d’un combat débuté cinquante ans plus tôt aux côtés des paysans, dans les rizières d’Indochine. Jeune agronome, il avait été affecté au Tonkin pour améliorer la culture du riz. Le jeune homme est frappé par la sous-alimentation chronique des paysans. Quand en 1933, les prix s’effondrent, la famine soulève une révolte réprimée à tirs de mitraillettes. Il est révulsé.

En 1923 déjà, Dumont avait été confronté à la faim, au Maroc, sous protectorat français : « Il y avait eu une sécheresse, une mauvaise récolte, les tribus du sud n’avaient pas de quoi nourrir toute leur famille alors il avait été décidé simplement d’abandonner, dans chaque famille, la plus jeune des filles. Celles-ci n’avaient pas le droit de vivre. Ce sont des choses qu’on ne racontait pas dans les journaux français de l’époque. » Des choses qui s’inscrivent à jamais dans le cœur d’un homme.

Dès lors, René Dumont fera de la lutte contre la faim dans le monde le combat de sa vie. En tant qu’ingénieur agronome, il s’en était fait un devoir. Le professeur multiplie les missions « dans les pays de la faim », toujours sur le terrain aux côtés des paysans les plus pauvres.

Contre le pillage du tiers-monde
On le dit d’un caractère emporté, il se fiche comme d’une guigne de se brouiller avec les chefs d’État qui le consultent, il veut que chacun mange à sa faim. Les enfants, particulièrement, l’affectent. D’un côté des excédents de lait en Europe, de l’autre, dans les pays tropicaux, des petits carencés en protéines… « J’ai vite compris que le développement du capitalisme était largement basé sur le pillage du tiers-monde. » Économiste formé par le terrain, il défend et aspirera toute sa vie à un socialisme « humaniste et durable ».

Il fait 1,32 % à la présidentielle
L’écologie est venue après, avec la remise en question de l’agronomie productiviste obtenue « en maîtrisant la nature » au profit d’une agronomie avec la nature, qui « préserve le futur ». Mais « l’activité agricole étant dominée par une série de décisions économiques qui ne peuvent pas ne pas avoir d’implications politiques, l’agronome est obligé de choisir, s’il refusait de choisir, il s’avouerait par là même partisan du statu quo. »

Ce qu’il n’est pas. Fidèle à ses convictions, à 70 ans, René Dumont s’engage en politique. L’urgence de préserver les ressources naturelles, le réchauffement climatique, la pollution… l’actualité de son discours écologique, vieux de quarante ans, est presque effrayante. En 1974, il est inaudible. Il fait 1,32 % à la présidentielle. On le moque. Quelle importance, la plus grande déception de sa vie est ailleurs, dans « l’échec de la lutte contre la faim ». Cet homme-là n’était pas fou. Il était révolté.

samedi 15 octobre 2016

Ce village a embauché un maraicher bio pour alimenter ses cantines, et ça marche!

Face au succès de son système et la médiatisation, le village reçoit de nombreuses visites d'autres municipalités désireuses de le dupliquer. Et pourtant, très peu de communes se sont lancées.


Mouans-Sartoux, dans les Alpes-Maritimes, a réussi le pari du bio dans ses cantines. Et pour se fournir en légumes, la commune s'est dotée de sa propre ferme municipale. Ainsi, chaque jour, Sébastien Jourle, le maraîcher municipal, fournit les trois écoles de la commune en produits bio.

En 2009, la municipalité décide de prendre le virage du bio pour ses écoles. Se pose alors une question : comment réussir à trouver tous les aliments nécessaires ? "Nous voulions du bio et du local" raconte Gilles Perole, l'adjoint au maire responsable du programme. "Face aux difficultés d'approvisionnement nous avons décidé d'ouvrir cette ferme et d'embaucher un agriculteur". Et pour lui trouver de l'espace pour travailler, la mairie décide de préempter un terrain destiné à devenir un lotissement. Le projet peut alors être lancé en 2011.

Désormais la ferme produit 22 tonnes de légumes bio par an. De quoi satisfaire 80% des besoins de ses écoles, "Il ne reste plus que la période la plus hivernale mais nous sommes en train de réfléchir à un système de conserve avec le surplus de certaines périodes pour arriver à 100%".

99% de satisfaction chez les parents
Le système ne fait que des heureux. Dernièrement un questionnaire remis aux parents a donné le sourire à l'équipe municipale. 99% d'entres eux se déclaraient "satisfait" du système. Il faut dire que pour les parents, le prix est resté le même : le surcoût est financé par la chasse au gaspillage. "On a économisé 20 centimes par repas, en modifiant les prévisions de quantités prévues, et cet économie finance le coût du projet", explique Gilles Pérole. Les cantines ont par exemple réussi à diminuer de 80% le poids de leurs poubelles. "En résumé, c'est un système gagnant-gagnant".

Face au succès de son système et la médiatisation, le village reçoit de nombreuses visites d'autres municipalités désireuses de le dupliquer. Et pourtant, très peu de communes se sont lancées. "Nos visiteurs sont toujours impressionnés et repartent ravis, mais cela fini souvent par coincer quelque part. Nous sommes en train d'étudier pourquoi. Il faut dire que c'est un projet qui ne peut pas être livré clé en main. Chaque commune a ses habitudes et ses obligations. Il faut s'inspirer de notre idée et pas juste la dupliquer pour que cela fonctionne", précise celui qui est aussi adjoint au maire chargé de l'enfance.

Pour la suite, la mairie et le maraîcher ont lancé la plantation d'arbres fruitiers. Une façon de continuer à croire en un projet qui prendra un peu plus de temps à se réaliser : que 100% des produits des cantines proviennent d'agriculteurs bios de Mouans-Sartoux.

Retrouvez d'autres solutions comme celle-ci sur le site lapartducolibri.fr

jeudi 13 octobre 2016



Depuis un an et demi, Colibris a lancé le projet Oasis pour faciliter l'émergence de nouveaux lieux de vie ou de ressources. Nous créons pour cela un ensemble d'outils et de solutions qui accompagnent des porteurs de projet et apportent les petits plus qui font parfois germer puis pousser une graine d'oasis ! (voir l'infographie qui explique ces différents outils).


Aujourd'hui, nous lançons les compagnons oasis ! Ils sont là pour répondre aux besoins spécifiques d'accompagnement des centaines de projets qui ont émergé et qui ont besoin de soutien.


Feu vert pour le projet de six éoliennes au parc des Moulins

Malgré l’avis réservé des communes d’Arleux et de Lewarde, l’avis défavorable de Guesnain, la contestation de l’association SOS Nature Douaisis, le préfet vient d’autoriser l’exploitation par la société Énergie 08 de six éoliennes au parc des Moulins sur le territoire des communes de Dechy, Roucourt et Cantin.


Moyennant la prise en compte par l’exploitant de quelques aménagements d’ordre environnemental au projet initial et de mesures compensatoires en faveur des trois communes impactées, le préfet a donné son accord au projet de parc éolien.

En effet, l’exploitant s’engage à compenser les nuisances paysagères et du cadre de vie par la plantation d’une haie à Roucourt afin d’atténuer l’impact visuel du parc éolien tout proche et en créant une zone de transition naturelle entre les habitations et les éoliennes sur la future zone pavillonnaire, une fois celle-ci réalisée.

Sont aussi prévus l’enterrement des lignes électriques et téléphoniques aériennes des rues de Cantin et d’Erchin à Cantin, la restauration de milieux humides d’une surface d’environ 1,5 ha dans les marais de Dechy et, pour finir, l’aménagement d’une aire de jeux pour les enfants en face de l’école de la Longue-Borne à Dechy. Cet espace comprendra un parking, une aire de jeux et des haies paysagères permettant de créer une transition douce entre la ville et les champs où s’implante le parc éolien.

Des mesures pour préserver la biodiversité et le paysage
fin de répondre aux objections des opposants de SOS nature Douaisis, la société Énergie 08 prendra en outre des mesures spécifiques liées à la préservation de la biodiversité et du paysage : protection des chiroptères et de l’avifaune par des dispositifs de protection au niveau des interstices des nacelles et des tours (grilles, brosses ou autre dispositif plus adapté), non-déclenchement automatique d’éclairage au passage des animaux, arrêt préventif des machines sur les périodes à risque pour les populations de laridés, par exemple les mouettes (de mi-septembre à mi-mars), notamment lors des pics de passage ou pendant les épisodes de brouillard dense.

Sont aussi obtenus l’élévation du seuil de déclenchement à 5,5 m/s des éoliennes en période de moisson sur les parcelles moissonnées et au cours des deux nuits suivantes, la réduction de l’impact des balises lumineuses par leur synchronisation, sur une fréquence minimale acceptable (20 flashs par minute) et l’utilisation de feux d’obstacles nouvelle génération à LED, minimisant ainsi les impacts vers le sol. Maigre consolation pour les opposants au projet, qui ne vont pas manquer de s’exprimer sur cette décision préfectorale.

mercredi 12 octobre 2016

Les Faiseux Rebondissent !

Le 21 avril dernier, vous étiez nombreux à participer à la 1ère soirée des Faiseux du Hainaut, conviviale et enthousiaste : la preuve en photos (JM.Daniel).


Les Faiseux sont de retour le jeudi 8 décembre 2016… et ils rebondissent. Bloquez la date !
Didier COUSIN, Président du Conseil de Développement de la Porte du Hainaut


Inscriptions obligatoires par e-mail : hdeltour@agglo-porteduhainaut.fr
Renseignements : 03 27 09 91 38

samedi 8 octobre 2016

Forest-sur-Marque : découverte de l'écolonomie mise en place par l'entreprise Pocheco

Spécialisée dans la fabrication d'enveloppes, Pocheco a une économie environnementale, c'est à dire une "écolonomie".

En 2011, les locaux ont brûlé, après cela, les dirigeants ont décidé de rendre "productive" la toiture en rajoutant des panneaux photovoltaïques, de la végétation qui permet d'isoler. La lumière électrique est nécessaire, mais seulement à faible dose. Economiquement, ça rapporte également de l'argent. La toiture photovoltaïque permet d'économiser quelque 200 000 euros par an.


L'entreprise fabrique des enveloppes à partir de grande bobines de papier qui sont découpées en forme d'enveloppe. Une pellicule est déposée car ce sont des enveloppes à fenêtres...

Enfin sachez aussi que l'encre destinée aux enveloppes est produite à partir de 80% d'eau de pluie.

dimanche 2 octobre 2016

Douchy-les-mines- Les logements économes en énergie exonérés de la taxe sur le foncier bâti

Jeudi soir, les élus douchynois ne se sont pas éternisés autour de la table du conseil municipal : dix-neuf points à l’ordre du jour, approuvés (à l’unanimité) en quarante minutes. Une exonération – sous conditions – de la part communale de la taxe sur le foncier bâti a été votée.


En fin de séance, le maire Michel Lefebvre a ajouté une ultime délibération au terme du vote des dix-huit déjà inscrites à l’ordre du jour. Comme une disposition législative le lui permet, il a proposé une « exonération de la taxe sur le foncier bâti – en ce qui concerne la part communale –, pour une durée de cinq ans, en faveur des logements présentant une performance énergétique globale élevée », c’est-à-dire les bâtiments économes en énergie, possédant le label RT 2005.

Cette exonération sera applicable à compter de 2017. Les propriétaires concernés doivent se rapprocher de leur centre des finances publiques afin de pouvoir en bénéficier.

« Il n’y en a pas beaucoup à Douchy (des bâtiments basse consommation, Ndlr), mais c’est une mesure incitative », a souligné le maire. Ce dernier, également élu au Département, a l’intention d’y proposer le vote d’une mesure similaire.

Également à l’ordre du jour
Une aide pour les sinistrés italiens. Après le séisme qui a frappé le centre de l’Italie le 24 août (291 morts), le Secours Populaire est intervenu pour venir en aide aux victimes. Un appel aux dons a été lancé. Le conseil a voté l’attribution d’une subvention exceptionnelle de 1 000 € à l’association. 

Marché de Noël. Les chalets du marché de Noël, qui aura lieu du 16 au 18 décembre, pourront être loués 55 € le chalet ; le tarif est identique à celui de 2015.

Séjour à la montagne (vacances de février). Les contributions financières des familles ont été fixées selon les revenus annuels des foyers. Les tarifs s’échelonnent, pour un ou deux enfants à charge, de 205 € à 237 €. Pour trois enfants et plus : de 197 € à 225 €. Pour les non-Douchynois : de 344 € à 369 €.

Le maire au Burkina-Faso. Michel Lefebvre, son adjoint Michel Véniat et le président de Viima, association douchynoise de solidarité avec le Burkina-Faso, se rendront dans le département de Méguet, au centre du pays, du 14 au 21 novembre, pour célébrer le 15e anniversaire du jumelage.