dimanche 29 mai 2016

Le Valenciennois en panne totale côté vélo : comment sortir de l’ornière?

Le SITURV veut prendre le taureau par les cornes et faire avancer enfin la pratique du vélo, qui sur le secteur ne cesse de reculer. Il a deux idées : jouer sur les pôles d’échange avec les stations de tram et développer les garages sécurisés. Côté pistes aménagées, en revanche, il faudra trouver de l’argent.


L’autre soir en comité syndical, Anne-Lise Dufour a insisté. Le dossier vélo est important, elle ne souhaitait pas qu’il soit évacué vite fait du débat, écrasé par l’épineux souci du transport des collégiens. Tout était dit en une phrase, sur un sujet dont tout le monde proclame l’importance, et sur lequel ça n’avance pas. Pire, ça recule : le vélo, ici, est en panne. Le Plan de déplacements urbains de 2001 prévoyait 10 % du total des déplacements locaux faits à vélo. Résultat : la part du vélo sur le bassin a été... divisée par deux, passant de 4 à 2 %. Denise Cappelle, lors du débat, a raconté une anecdote révélatrice. Ce collège rénové du secteur, qui prévoyait 300 places de vélo pour 600 élèves. Faute de demande, le garage a été divisé par moitié.
« Il n’y a plus de culture vélo ici » en a conclu Pascal Vanhelder. L’élu de Valenciennes avait promis de prendre les choses en main, en préambule... de la Fête du vélo en 2015. L’autre jour, c’est en tant que vice-président du SITURV qu’il est passé aux choses pratiques. Les élus du comité syndical chargé des transports publics (et des déplacements dans le Valenciennois) ont découvert le schéma directeur concocté par des techniciens du SITURV, spécialistes de la question. Un plan de bataille encore théorique (surtout côté investissements à faire, souhaités, mais non encore budgétés !) pour sortir la bicyclette de l’ornière.
Ce schéma dit plusieurs choses. 1) S’il y a encore des ruptures et des pistes vélo mal indiquées, le Valenciennois n’est pas un désert en matière d’aménagement pour les deux-roues. 2) Mais il faut changer d’échelle. Ce qui marche, c’est le déplacement de courte distance, 3 km, dans les cœurs d’agglomération. D’où l’idée de développer des pôles d’échange. Des lieux où les usagers pourraient facilement passer du vélo au tram, et inversement. Avec des stationnements adaptés. 3) Car pour retrouver le goût du vélo, la sécurité est cruciale. Pas seulement celle du déplacement lui-même, aussi celle du stationnement. Il faut pouvoir laisser sa bicyclette et la protéger du vol.
Huit pôles de rabattement ont été définis (1). 240 000 € suffiront pour créer 582 places de stationnement de qualité. Plus ambitieux : la création de 117 km de piste vélo supplémentaires (aux communes aussi de définir leurs priorités). Mais il en coûterait 16,5 millions d’ €. Pas simple, a reconnu Pascal Vanhelder, alors que le SITURV est déjà à la peine côté finances. Reste une question de fond, évoquée par plusieurs élus. Le vélo ne démarrera pas vraiment tant que le tout-voiture aura la priorité... et le stationnement gratuit.

(1) Anzin mairie, Université, Dutemple, Boulon, Terrils d’Anzin, Solange-Tonini, Gare, Jean-Dulieu. 

Trouver aussi une solution (locale) pour le prêt de vélo Anzin.
Le SITURV veut trouver une formule pour le prêt de vélo. Un vrai marché... mais sur les grosses métropoles. Il a même un interlocuteur, qui pourrait prendre ce service en main : le Garage solidaire du Hainaut, basé à Denain, et qui a ouvert tout récemment une antenne à Anzin. Problème : même si tous les élus l’autre soir au comité syndical avaient ce nom-là en tête, il n’a été prononcé par personne. La raison ? Le comité syndical ne pouvait mentionner qu’il travaillait déjà ce dossier avec ce partenaire, alors qu’il va devoir passer par la case appel d’offres.
Sur le prêt, le Garage solidaire planche depuis des mois. Pas un hasard si sur son antenne anzinoise, il a prévu aussi un atelier de réparation de vélos. Le Garage en question, qui a un statut associatif, propose de l’entretien mécanique (surtout) mais aussi de la vente de voitures (un peu) aux bénéficiaires de minimas sociaux, sur la foi de dossiers personnels présentés par les organismes type Mission locale. Le prêt de vélo est pour lui un développement intéressant. Il ne pouvait que se retrouver sur ce projet avec le SITURV. Problème : cette formule a déjà été testée à Valenciennes, et avait échoué. Problème aussi : Dominique Riquet, alors maire de Valenciennes, avait clairement signifié alors que le marché local était trop petit pour intéresser un spécialiste comme celui qui gère le Vélib, à Paris ou Lille. Il faudra quand même lancer un appel d’offres, sachant que le Garage solidaire risque d’être seul sur les rangs. Objectif pour P. Vanhelder : lancer les prêts fin 2016. En espérant que ça tombe pas en pleine période... de verglas.

jeudi 26 mai 2016

Climat : le grand bluff des multinationales ("Cash Investigation")

Quand Engie, Total et Lafarge lavent plus vert, ça peut leur rapporter gros et polluer toujours autant. Ces entreprises se présentent comme "écolo-responsables" alors qu’elles émettent des quantités massives de CO2. Derrière les grandes déclarations de principes, c’est à qui trouvera les meilleurs moyens pour continuer à faire du business sans se soucier de la planète. Et chacun a sa spécialité.

lundi 23 mai 2016

Millonfosse expérimente les traits du Nord pour ramasser ses déchets verts

Les chevaux ont fait leur réapparition dans les rues de la commune comme d’ailleurs à Haspres et Bellaing : une façon de combiner respect de l’environnement et protection d’une race menacée.


Il existe deux races de chevaux dans notre région : le boulonnais et le trait du Nord. Ces derniers sont menacés puisque l’on n’enregistre seulement une petite centaine de naissance par an.
Le trait du Nord est surnommé « force tranquille ». Cheval doux, Il sait porter de lourdes charges, marcher au pas et se conduit d’une seule main, au cordeau. Cela peut être très pratique pour les travaux agricoles et viticoles. Des traits du Nord ont été achetés récemment par des vignerons du Bordelais. Car il s’agit de trouver des débouchés pour utiliser ces vaillants chevaux afin d’éviter leur disparition.
L’objectif du parc naturel régional Scarpe-Escaut qui gère le pôle trait du Nord de Saint-Amand-les-Eaux est de contribuer au maintien de la race et à sa promotion. Il s’agit également de former les chevaux et les hommes. Un syndicat d’élevage a ainsi été créé.
L’expérimentation tentée avec la porte du Hainaut consiste à ramasser, avec une benne adaptée, les déchets verts dans trois communes : Bellaing, Haspres et Millonfosse. Ces trois villages ont lancé jusqu’au 1er juin une enquête auprès de la population pour recenser les besoins en matière d’évacuation. Le point sur les remarques sera fait le 13 juin.
Si l’expérience est concluante, les traits du Nord seront à l’action dès octobre.
« C’est un cheval apprécié de la population. Cette expérience crée du lien social. Les gens sont heureux de revoir les chevaux dans les villages. Nous avons ainsi réalisé le nettoyage de printemps, avec l’aide d’André Delangue et ses deux traits du Nord : Bastille et Victoire, primée au salon de l’agriculture » souligne Michel Lefebvre, maire de Millonfosse et président du parc naturel régional.
Pour Aurélie Marko, animatrice au pôle trait du Nord, « Ce cheval doux et robuste peut rendre bien des services : le débardage, l’arrosage ou le ramassage des déchets verts. Les traits du Nord ont fini premier au salon de l’agriculture durant ces huit dernières années, en traction. Ils vont participer à des concours de beauté prochainement, à Cartigny, dans la Somme »

samedi 21 mai 2016

Rouvroy : quand dans les champs poussent des parkings… Adieu maïs, colza, patates!

Comment s’installer comme agriculteur quand les terres sont si rares que les prix flambent ? Ou quand les agglos exproprient trop facilement ? Ce mercredi, les Jeunes agriculteurs du canton de Béthune-Lens organisaient une action coup de poing à Rouvroy, sur la zone de la Chênaie : ils ont semé du maïs pour dire non au béton.



Sylvain Lafitte a 29 ans. Ce mercredi, au volant de son tracteur, il regardait toutes les étendues en friche autour de la Chênaie avec les yeux de l’amour. "Il y a six ans, quand je me suis installé (à Loos-en-Gohelle), j’avais 30 hectares. Aujourd’hui, il m’en reste 14…" La différence ? Expropriée. "Pour l’hôpital de Lens, la prison de Vendin, de l’habitat… Et qu’on soit d’accord ou pas, c’est pareil, ils exproprient pour utilité publique, on n’a rien à dire !"

Le gâchis du foncier
Ils ? Les communes ou les agglos, comme la CAHC qui il y a 6 ans a bâti la Chênaie (ci-dessous). Thierry Cousyn, secrétaire général des Jeunes agriculteurs du bassin Lens-Béthune : "Aujourd’hui, tout le monde veut sa zone d’activités ou commerciale !" Et les projets se multiplient. "60 hectares de terres agricoles ont été expropriés pour cette zone. Et elle n’est même pas remplie à moitié. Regardez toutes les parcelles clôturées, elles sont incultes. Ça a été surdimensionné. On aurait pu installer un jeune, même plusieurs ici. C’est ce gâchis qu’on dénonce. En moyenne, pour une surface commerciale, 1/5e du terrain exproprié est utilisé, le reste c’est du parking, du paysager…"
Sans retour en arrière possible : pour ces projets, les constructeurs grattent la terre arable pour arriver à la couche argileuse et poser les fondations. "C’est définitif ! Nous, on demande qu’ils remplissent les zones existantes avant d’en créer de nouvelles." Et que les jeunes agriculteurs puissent bénéficier de baux précaires sur ces projets « pour cultiver en attendant que ça construise, ça éviterait de telles étendues inutilisées."

Un bail précaire ? Sylvain Lafitte, l’agriculteur loossois, aurait signé de suite. "Quand je vois tout ça en friche, ça me fait mal… Moi je dois faire du terrassement pour les travaux publics, je fais de l’aménagement paysager, et de la vente directe pour m’en sortir. Si j’avais ne serait-ce que la moitié de ce qu’il y a ici (La Chênaie), ça permettrait de rentabiliser le matériel." Un tracteur ? "Comptez 100 000 € ! Pour exploiter 14 hectares, ça vaut pas le coup." Acheter de nouvelles terres ? "Les terres deviennent si rares que le prix est exorbitant." Sans compter les négociations pour expropriation qui donnent parfois la fièvre à des agriculteurs proches de la retraite. "Ils essaient d’en tirer le maximum, c’est normal, mais à la longue, l’argent ne remplace pas l’outil de travail. Et du coup, pour les jeunes qui veulent s’installer, ça devient impossible." Concrètement ? "Par ici, on est entre 10 000 et 12 000 € l’hectare." Du coup, Sylvain Lafitte est sur un projet d’exploitation… dans le Limousin. "C’est les boules de laisser la région, la famille. Mais là-bas, le prix d’un hectare c’est dix fois moins…" Forcément…

L’emploi, le sujet qui crispe…
Des tracteurs à la Chênaie ? Un bail qu’on n’avait pas vu ça. Ce mercredi, la zone d’activités économiques a renoué avec son passé. Les Jeunes agriculteurs (JA) y ont semé quelques hectares de maïs. L’idée ? Protester contre la disparition du foncier agricole au profit des zones de toutes sortes ou de l’habitat. Pourquoi la Chênaie ? Pour l’exemple, mais le coup de gueule concerne tout le bassin Béthune-Lens. « C’est général à tout ce secteur qui se trouve en zone périurbaine. Toute la grande périphérie de Lille. Ici, tout le monde veut sa zone, ce qui n’est pas le cas en milieu rural. » Le problème ici, c’est que dès qu’il est question d’emploi, les élus se crispent. Les zones économiques ou commerciales porteuses -même qu’un peu- d’emplois, se multiplient. « Attention, nous ne sommes pas contre le développement économique ! Ce qu’on dit, c’est qu’avant de bétonner encore, il faut utiliser ce qu’il y a déjà… On a pu en parler avec le maire de Béthune par exemple, ils ne vont plus faire de nouvelles zones, ils vont plutôt réaménager les vieilles usines qui ferment. Ici, à la CAHC, on a envoyé une lettre en recommandé, on n’a pas eu de réponse… »

Hénin-Beaumont: la municipalité renonce à l’abattage des tilleuls… pour le moment

Il n’y a pas eu d’audience ce vendredi matin au tribunal administratif de Lille. La municipalité a retiré, jeudi soir, son autorisation d’abattage des tilleuls de la rue Berlioz. Des diagnostics sur leur état de santé et leur dangerosité vont être ordonnés.


Alors qu’elle semblait sûre de son fait jeudi, la municipalité a préféré jeter l’éponge. Du moins provisoirement. Sur sa page Facebook, Steeve Briois indique rapporter son autorisation et mandater "deux nouvelles expertises phytosanitaires, en dépit d’une première expertise attestant déjà de l’état de dégradation des arbres visés. La charge de la preuve est inversée de manière incompréhensible. Si les expertises confirment la première, un nouvel arrêté sera pris".
Steeve Briois justifie cette décision « afin de faire cesser la suspicion et la polémique politicienne destinée à faire le buzz ». Plus loin, il dénonce "une persécution politique, médiatique et judiciaire". 
À l’origine de la procédure, l’élue verte Marine Tondelier a appris le retrait à l’ouverture de l’audience. « Ils ont essayé de passer en force et aujourd’hui ils reculent. Ils ne viennent pas devant le TA car ils savent que c’était illégal. C’est un aveu d’échec ».
Le 29 avril, le TA avait suspendu un premier arrêté du maire invoquant la dangerosité de ces arbres, jugés malades. Le nouvel acte, pris mardi dernier, était justifié par un projet d’aménagement urbain (réfection de trottoirs et plantation de 80 arbres). Jeudi matin, une trentaine de personnes avait fait barrage alors qu’une entreprise forestière devait terminer le travail. Sur les quarante tilleuls centenaires de la rue Berlioz, il en reste un peu moins de la moitié.

Hénin-Beaumont: bras de fer autour des tilleuls de la rue Berlioz, opération suspendue

Vous êtes invités à découvrir ou redécouvrir le Jardin Communautaire de Douchy, lors de sa 6ème fête des cultures, le samedi 04 juin.



vendredi 20 mai 2016

Au Texas, six fois plus de séismes depuis l’extraction du pétrole et gaz de schiste

Depuis 2008, le Texas a triplé sa production combinée de gaz et de pétrole. Dans la même période, la moyenne annuelle de séismes a été multipliée par six, passant de 2 à 12 secousses d’une magnitude égale ou supérieure à 3, le seuil à partir duquel un séisme est ressenti par l’être humain. Selon une étude publiée mardi 17 mai dans la revue Seismological Research Letters, un lien direct est établi entre l’activité sismique et l’exploitation de gaz et pétrole de schiste. Mais l’impact des activités pétrolières et gazières sur l’activité sismique remonte bien avant 2008, révèle également l’étude. Le secteur des hydrocarbures provoque des séismes dans l’Etat texan depuis 1925.


En savoir plus...

Le projet OASIS


Depuis septembre, vous êtes des dizaines de milliers à avoir découvert ou approfondi le concept d'oasis. Au travers d’exemples concrets de partage et de mutualisation entre citoyens, de projets de femmes et d’hommes qui ont choisi de vivre au sein d’un habitat écologique et participatif, Colibris vous a proposé de découvrir un concept de vie organisé autour de l’implication locale, l’autonomie alimentaire, la sobriété énergétique et la gouvernance partagée.
Nous vous avons proposé une série d’outils pour découvrir, comprendre et impulser vos propres projets. Votre enthousiasme pour cette campagne montre que beaucoup rêvent de transformer leur mode de vie pour aller vers encore plus de convivialité, d'autonomie et de partage.
Les conférences "Oasis" organisées partout en France par les groupes locaux, pour présenter les projets d’habitats participatifs et d’éco-hameaux de leur territoire, ont fait salle comble !

lundi 16 mai 2016

Comment sauver les abeilles ?

Depuis le milieu des années 90, les abeilles sont frappées par une surmortalité inquiétante. Près du tiers des colonies meurent en moyenne chaque année. Plusieurs facteurs sont sans doute en cause, parmi lesquels un parasite, le varroa, et un prédateur, le frelon asiatique. Mais les apiculteurs, s’appuyant sur de multiples études et sur leurs propres constats, pointent surtout les pesticides utilisés dans l’agriculture. Les produits les plus incriminés sont les néonicotinoïdes, dont certains font l’objet d’un moratoire décrété par l’Union Européenne.


En France, l’interdiction pure et simple des néonicotinoïdes est actuellement en débat dans le cadre du projet de loi sur la biodiversité. Le Sénat a de nouveau rejeté cette semaine en deuxième lecture l’amendement d’interdiction voté par l’Assemblée Nationale. Mais le débat n’est pas clôt pour autant.
En attendant, les apiculteurs, amateurs comme professionnels, apprennent à faire face à ce surcroît de mortalité. La protection des abeilles est un enjeu très important pour la biodiversité car ces insectes contribuent à la pollinisation de 80% des espèces de plantes à fleurs.

Denaisis : ces communes où l’on pratique l’extinction des feux la nuit

Les municipalités, en période de disette budgétaire, cherchent des économies. Et les bons vieux lampadaires énergivores, allumés toute la nuit, en font les frais. Tour d’horizon des initiatives dans les 22 communes du Denaisis.


1. Extinction des feux.
Depuis le 1er mars, à Noyelles-sur-Selle, à partir de 23 heures, c’est la nuit noire jusqu’au matin, 5 heures (sauf vendredi et samedi soirs). « On a de moins en moins d’argent, analyse le maire Daniel Sauvage. D’après ce que l’on a calculé, on devrait économiser entre 3 000 et 3 500 euros par an. » Pas négligeable dans le budget d’un petit village de 750 habitants. Noyelles est la dernière commune en date à avoir décidé d’une extinction des feux totale la nuit, mais elle est loin d’être la seule. Wasnes-au-Bac, Haspres ou Avesnes-le-Sec ont aussi franchi le pas. À Marquette, on a même rallongé la plage horaire de noir total en février dernier. Haulchin s’y est mise fin 2015. Là aussi, l’aspect financier a été un élément moteur. « On économise 15 000 € par an que l’on remet dans la réfection des candélabres pour renouveler petit à petit les ampoules, avance Marie-Claire Baillieux, la maire. Ensuite il faut savoir que c’est une pollution lumineuse qui dérègle le cycle de vie aussi bien des hommes que des animaux (papillons, oiseaux…). Et ce sont plusieurs tonnes de CO2 qui ne sont pas rejetées dans l’atmosphère. » La démarche se veut donc aussi écolo.

2. Rénover l’existant.
Beaucoup d’autres communes veulent faire des économies en investissant dans leurs candélabres. C’est le cas de Rœulx par exemple qui a remplacé 250 points lumineux en début d’année par des LED, jugées plus performantes. « On a deux plages horaires, détaille le maire Charles Lemoine. Avec une intensité lumineuse qui baisse vers 23 heures jusqu’à 5 heures, et après ça remonte. » Bouchain devrait, dans les prochains mois, tenter l’expérience LED aussi boulevard Havez. Dans la ville centre, Denain, on mixe un peu tout ça, en coupant la lumière le long du CD40 (la départementale reliant Haulchin à Haveluy) et en renouvelant progressivement l’éclairage public (comme dernièrement au parc Lebret). La ville estime le gain d’énergie « à six ou sept fois » celui d’un éclairage classique. À noter aussi l’initiative peu banale de Lieu-Saint-Amand où l’on éteint… un lampadaire sur deux.

3. Et la sécurité ?
Certains maires interrogés nous ont clairement fait savoir qu’il était hors de question de couper l’éclairage. Motif invoqué : la sécurité. « Ce serait délinquantogène (sic) de couper la lumière dans tous les quartiers, estime Yohan Senez, le directeur de cabinet du maire de Denain. Et puis, on ne peut pas d’un côté développer la vidéosurveillance et de l’autre, éteindre l’éclairage. » À Wavrechain-sous-Faulx, plus petit village du Denaisis, on a ainsi fait machine arrière. « À la demande de nos administrés, notamment ceux qui partaient au travail à trois heures du matin, on a décidé de rallumer, décrypte le maire André Leprêtre. Il y a aussi un virage dangereux à l’entrée du village en venant de Wasnes. Et puis, on fait des économies tout de même puisque l’intensité lumineuse est réduite. » Alors la sécurité, argument massue ? « La plupart des cambriolages ont lieu la journée, estime Marie-Claire Baillieux. Et l’absence de lumière évite aussi les rassemblements dans les espaces publics le soir. »
A lire dans La Voix du Nord 9 mai 2016

Éclairage public coupé la nuit: la mesure qui fait l’unanimité… contre elle
Notre dossier consacré à l’éclairage public ce mardi a beaucoup fait réagir sur le Web. Et autant être clair, la mesure est loin d’être populaire.



À deux exceptions près, les commentaires recueillis sur notre page Facebook vont tous dans le même sens. « Insécurité » clament en chœur les Internautes. « Ils (les élus) vont rajouter de l’insécurité pour les riverains », s’indigne Virginie. « Il y a quand même des voitures qui circulent car les gens finissent tard. » « C’est une bonne nouvelle pour les voleurs, les trafiquants et j’en passe », renchérit Sébastien. Sans préciser sa commune, Romain ajoute que « cela a permis 15 voitures fracturées ce week-end ».
Nous avons contacté la préfecture ainsi que le parquet de Valenciennes pour savoir s’il existait des statistiques sur un lien éventuel entre délinquance et éclairage. Nous attendons toujours la réponse du second. Quant aux services préfectoraux, ils nous indiquent « ne pas disposer d’éléments objectifs » sur ce sujet. Au-delà des chiffres, c’est plus le sentiment d’insécurité qui semble jouer. « Lorsque je dois descendre de ma voiture dans le noir total pour regagner mon domicile, j’ai vraiment très peur », lâche cette lectrice. D’autres prennent la chose moins au tragique et plaisantent : « Voilà pourquoi quand on sort le chien trop tard, on ne voit même pas nos pieds ! »

« Économies de bouts de chandelle »
Quant à l’argument financier, il ne convainc pas. Des « économies de bouts de chandelle », tacle Michel. « Les impôts ne vont pas baisser pour autant. L’argent, de toute façon, n’ira pas dans notre poche », estime Rémy.
Bref, vous l’aurez compris, la municipalité qui adopte une telle mesure prend le risque de s’attirer les foudres de ses administrés. Des administrés qui ont d’autres idées à proposer : « Au lieu d’éteindre les lumières des rues, on ferait mieux d’éteindre les enseignes lumineuses des magasins qui sont éclairés toute la nuit. » Un argument valable pour la planète, mais pas pour les finances des communes. « Pourquoi ne pas mettre plutôt des détecteurs de mouvements, suggère Marie-Claude. Ça réduit la note tout en sécurisant les gens qui circulent la nuit… »

Lourches s’y met le 23 mai
On vous disait mardi que c’était une tendance lourde dans les communes. Eh bien, après Haspres, Haulchin, Noyelles, Avesnes ou Marquette, voilà qu’une commune d’une taille un peu plus importante fait également le choix de l’extinction des feux la nuit. Lourches, petite ville de 3 800 habitants, a décidé de couper l’éclairage public de 23 heures jusqu’à 5 heures, à partir du 23 mai. Et les arguments sont les mêmes que dans les communes plus rurales : préserver l’environnement et faire des économies. Ces dernières pourraient s’élever à 30 000 € par an, selon Jean-René Bihet, le maire. « Avec les contraintes budgétaires, tout le monde a fait des efforts. On en arrive là pour éviter d’augmenter les impôts. » Quant à l’impopularité de la mesure (la nouvelle annoncée ce mercredi sur la page Facebook de la commune a déjà recueilli pas mal d’avis négatifs), le maire assume et annonce qu’il « fera un point d’étape dans quelques mois ». Histoire de tirer le bilan de l’expérimentation et, si nécessaire, pourquoi pas de faire machine arrière.

A lire dans La Voix du Nord 16 mai 2016

samedi 14 mai 2016

L’incendie de Fort McMurray, crime écologique des exploitants d’énergie fossile

L’incendie monstrueux qui a dévasté la forêt boréale de l’Alberta canadien n’est pas une catastrophe naturelle, insiste notre chroniqueur, mais bien un énième crime contre l’environnement perpétré par « la folie et l’avidité d’entreprises capitalistes pétrolières ».


L’incendie de Fort McMurray, au Canada, est présenté dans les médias « mainstream » comme un incendie de forêt de plus parmi tant d’autres, certes d’une amplitude beaucoup plus forte mais, somme toute, à l’échelle de cet immense pays. Cette fable a été dénoncée dans ces colonnes par Hervé Kempf, mais il faut enfoncer le clou. Nous ne sommes pas devant une catastrophe « naturelle ». L’incendie n’est peut-être pas lié directement à l’exploitation des sables bitumineux (les « tar sands », en anglais, les « sables sales », en français) mais celle-ci en a accéléré le développement. Avec le réchauffement climatique — effet, entre autres, de l’exploitation des sables bitumineux — les incendies n’ont jamais été aussi fréquents. Face à un climat de plus en plus sec, le plan de prévention des incendies n’est plus adapté, car il a été pensé à une époque où le climat était plus humide et où l’eau n’était pas encore captée par les puits de ce pétrole non conventionnel.
Toutes les études montrent que les régions les plus proches du pôle Nord (ce qui est le cas de la forêt boréale du Canada) sont les plus affectées par le réchauffement, créant ainsi des conditions idéales pour que se déclenchent des incendies qui augmentent en superficie chaque année. La saison des feux de forêt s’allonge sans cesse, du début du printemps jusqu’à l’automne. L’exploitation des sables bitumineux a donc engendré cette situation prévisible depuis longtemps.
D’ailleurs, en 2011, le gouvernement canadien, dirigé par l’ultralibéral Harper, s’était retiré du protocole de Kyoto pour pouvoir continuer à exploiter sans entraves les sables bitumineux.

vendredi 13 mai 2016

Le Sénat a adopté une loi sur la biodiversité largement édulcorée

Les sénateurs ont adopté en deuxième lecture, dans la nuit du jeudi 12 au vendredi 13 mai, un projet de loi sur la biodiversité largement édulcoré. Alors que cette future loi-cadre, déposée par le gouvernement en mars 2014, suivait jusqu’ici un parcours législatif favorable, son passage au Sénat aura été marqué par une longue liste de renoncements.


Beaucoup plus audacieux en première lecture, les sénateurs ont reculé notamment sur la taxation de l’huile de palme et sur les pesticides néonicotinoïdes, considérés comme nocifs pour les abeilles.

La biodiversité décline fortement en Ile-de-France
Le Monde.fr | 13.05.2016



Nicolas Hulot : « Interdisons les pesticides néonicotinoïdes »

jeudi 12 mai 2016

La Newsletter du Cerdd - Mai 2016


Printemps 2016, un nouvel horizon digital !
Ce mois-ci, le nouveau site du Cerdd souffle sa 1ère bougie ! Vitrine des activités de veille, d'animation de réseaux et de production de ressources du Cerdd et de ses partenaires, cerdd.org a été complètement remodelé en 2015. Il n'a pas été question d'un simple coup de peinture mais d'une refonte complète qui a permis des améliorations en termes de lisibilité, d'interactivité et d’ergonomie. Pour continuer sur cette belle lancée, un comité de suivi se réunira prochainement pour dresser un 1er bilan et discuter des futures évolutions.
Un autre projet que nous sommes fiers de dévoiler est celui de l'Observatoire Climat. Après 4 ans d'existence et un bilan productif, l'Observatoire a décidé de faire évoluer son site internet. Alliant un design plus moderne et des contenus plus interactifs, la nouvelle version sera présenté au salon Environord lors du cocktail durable du 15 juin. Un nouvel outil à découvrir dans les tous prochains jours !
Emmanuel Bertin, directeur du Cerdd


Station Ovilleo : Mur végétal à l'entrée du site

mercredi 11 mai 2016

Les sénateurs étrillent la loi sur la biodiversité

Jusqu’à présent, la future loi-cadre en faveur de la biodiversité, déposée par le gouvernement en mars 2014, avançait laborieusement mais plutôt favorablement. Son premier passage devant le Sénat, en janvier 2016, semblait même avoir bénéficié de l’effet COP21. Mais voilà que le projet de texte pour la « reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages » se confronte à un rude retour à la réalité à l’occasion de sa deuxième lecture par la haute assemblée.
La commission de l’aménagement du territoire et du développement durable ne s’est pas livrée à un simple toilettage, mais à un sérieux lessivage avant l’examen du texte législatif en assemblée plénière programmée du 10 au 12 mai.

Les associations de défense de l’environnement se réjouissent dans l’ensemble du maintien du chapitre sur le préjudice écologique, sur lequel les sénateurs ont eux-mêmes apporté leur expertise juridique. Mais pour le reste, c’est une longue liste de renoncements qui s’annonce.
La décision d’interdire les pesticides de la famille des néonicotinoïdes est abandonnée ; comme celle d’instituer une taxe sur l’huile de palme. Le droit d’entamer une procédure en justice dans le but de défendre la nature est limité à certains acteurs ; passe aussi à la trappe la volonté d’inscrire le principe de non-régression de l’environnement dans la loi ; idem pour la possibilité de classer certaines zones en « espaces de continuités écologiques » dans les plans d’urbanisme.

« Droitisation en prévision de la primaire »
 « Ils ont même supprimé l’interdiction des poteaux creux qui constituent des pièges mortels pour les chouettes, soupire le sénateur écologiste de Loire-Atlantique, Ronan Dantec. Il ne s’agit plus d’une loi de reconquête, mais de simples mesures d’accompagnement de la perte de la biodiversité que connaît le pays, en se contentant de limiter les dégâts. Les élus de droite se sont ressaisis », résume-t-il pour expliquer ces ambitions revues à la baisse. « Les lobbys, notamment ceux très puissants de l’agroalimentaire, sont remontés au créneau », renchérit son homologue du Morbihan, Joël Labbé. On assiste surtout à une forme de droitisation en prévision de la primaire qui suscite le durcissement des positions vis-à-vis de l’environnement. »
Le président du parti Les Républicains a lui-même donné le ton. Ces dernières semaines, Nicolas Sarkozy a multiplié en public les déclarations très offensives vis-à-vis des principes fondant l’écologie. Au chapitre de l’énergie, il a ainsi pris position pour le nucléaire – auquel il n’existe « aucune alternative crédible » selon lui –, s’est déclaré pour le développement d’une nouvelle génération de centrales, tout en refusant la fermeture de l’installation vieillissante de Fessenheim (Haut-Rhin), favorable encore à la recherche de gaz de schiste, à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes… Quant à la transition vers une agriculture moins destructrice pour l’environnement, l’ancien président de la République s’est chargé de traiter l’affaire à coup de boulets rouges, la qualifiant de passe-temps pour « bobos », « faux nez d’une véritable obsession pour la destruction de notre puissance agricole ».

Recul sur l’interdiction des néonicotinoïdes
 Or derrière sa dimension d’inventaire à la Prévert d’une loi-cadre foisonnante, qui porte à la fois des grands principes et des dispositions sur les vieux moulins à l’abandon qui barrent l’écoulement naturel des rivières, par exemple, se cachent des oppositions fondamentales sur les modèles d’agriculture appelés à nourrir la planète.A quel prix pour l’environnement, la biodiversité et la santé humaine ? C’est précisément sur ce terrain que la société risque d’avoir le plus de mal à comprendre les sénateurs qui s’apprêtent à reculer sur l’interdiction des néonicotinoïdes.
« Je tâche de faire preuve de pédagogie en expliquant qu’il va falloir arrêter d’utiliser ces produits, assure Jérôme Bignon, rapporteur du projet de loi biodiversité pour la haute assemblée. Mais on n’est pas à deux ans près pour y parvenir. » « J’essaie de convaincre mes collègues que ce n’est pas une affaire de quelques écolos contre le reste du monde, mais une préoccupation partagée par l’immense majorité de la société », assure le sénateur Les Républicains de la Somme, à contre-courant de la majorité de son parti sur cette question.
Après être passé à la moulinette du Sénat, le projet de loi devrait être examiné en commission mixte paritaire le 25 mai. On doute des chances d’aboutir à un compromis tant les textes des deux chambres parlementaires diffèrent. Auquel cas le dernier mot reviendrait à l’Assemblée nationale.
Pour l’heure, la secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité, Barbara Pompili, va tenter de rééquilibrer le texte proposé par la commission sénatoriale. Le gouvernement a déposé vingt-quatre amendements. Sur le dossier emblématique des néonicotinoïdes, il envisage de venir à bout de ces pesticides en deux temps : d’abord au cas par cas en fonction des alternatives existantes, puis en décrétant une interdiction générale le 1er juillet 2020.
Signe de l’intensité des crispations sur cette affaire, leur fin a été repoussée à plus tard à chaque étape du parcours législatif. Initialement, elle était prévue au 1er janvier 2017.

dimanche 8 mai 2016

D’Arras à Avion, un « avis à la population » pour dire « non au gaz de couche ! »

Ambiance revendicative et joyeuse, en chansons, pour les militants d’associations altermondialistes et écologistes, ce samedi, sous le soleil entre Arras et Avion.




Avec Attac, Eau Secours, Rivière Nature et Patrimoine, Gaz’houille, Al’terre circuit, la Confédération paysanne, Nord Nature Environnement, Greenpeace et l’ADAV, un groupe de cyclistes s’est rassemblé ce samedi matin devant le lycée Gambetta, au pied de « l’arbre pour le climat » planté le 28 novembre lors de la Cop 21. Un « arbre de la liberté d’expression », aussi, pour dire « non merci au gaz de couche ! »
Après une enquête publique fin 2013, l’État a délivré deux autorisations pour des forages dans le sous-sol de l’ex-bassin minier, à Divion et à Avion, pour la recherche et l’éventuelle exploitation de gaz de couche, ou gaz de schiste. « Un projet inutile, nuisible, à contresens par rapport à la problématique écologique », soutient Gabriel Bertein président de l’association Rivière Nature et Patrimoine.
Le but : « Faire de l’énergie électrique, locale », qui serait « revendue à prix d’or », avec l’extraction d’un gaz à « un rendement exécrable de 37 % ». Gabriel Bertein et ses amis dénoncent « une production sale pour faire de l’argent sale. » Selon eux, « on est en contradiction totale avec la Cop 21. Passer à la transition énergétique dont parle Jérémy Rifkin, oui, mais ce n’est pas ça la transition énergétique. »

« Pas question que les forages démarrent ! »
Le message va être passé sur les places des villages, comme « l’avis à la population » d’un garde champêtre jadis. Après le pique-nique genre « auberge espagnole » à Bailleul-Sire-Berthoult, la troupe doit poursuivre son chemin à vélo via Willerval, Farbus et Vimy, à côté de la Gueule d’Ours, où sont stockés les explosifs de la Première Guerre mondiale et où un forage est prévu. Un passage à Acheville et le cortège retrouvera à Avion un deuxième groupe du collectif « Tous debout pour le climat, la terre et l’humanité » venu de Divion. « Il n’est pas question que les forages démarrent ! » répètent en chœur les manifestants.

A lire dans La Voix du Nord 07 mai 2016.

mardi 3 mai 2016

Biennale de Venise : la France veut mettre à l'honneur le péri-urbain

La Biennale de Venise incite les exposants à répondre aux grands défis sociaux, écologiques et politiques de l'époque auxquels sont confrontés les architectes. Le projet français retenu mettra en avant les initiatives qui changent la vie des habitants de banlieue et des bourgs de campagne.


Pesticides : les alternatives aux néonicotinoïdes, accusés de tuer les abeilles, existent

Les sénateurs vont-ils interdire l'un des pesticides les plus utilisés en France, accusé de tuer les abeilles ? Les agriculteurs disent ne pas pouvoir faire sans. Les écologistes leur répondent que c'est possible.