dimanche 31 décembre 2017

POLLUTION DE L’AIR - Des pesticides, dont certains interdits, respirés dans les Hauts-de-France

Fongicides, insecticides, herbicides… Ils sont émis dans la plupart des terres agricoles de la région mais nous les respirons partout en ville. Les derniers résultats sur ces perturbateurs endocriniens que révèle ATMO, association chargée par l’État de la surveillance de l’air dans les Hauts-de-France, ne sont pas rassurants. La situation ne s’est pas améliorée ces dix dernières années.


Parce qu’une grande partie de la population régionale est exposée aux pesticides présents dans l’air, l’association ATMO de surveillance de la pollution atmosphérique avait décidé d’installer en 2013 un capteur de ces molécules dans le quartier lillois de Fives.

À ce jour, les pesticides dans l’air ne sont pas réglementés : les valeurs réglementaires n’existent pas et les connaissances restent très insuffisantes sur leur comportement au-dessus de nos têtes (comment réagissent-ils avec les autres polluants par « effet cocktail » ?).

En pleine ville
C’est donc tout l’intérêt de l’étude ATMO réalisée en pleine ville du 6 avril au 29 septembre 2016, avec des prélèvements hebdomadaires répartis sur vingt-cinq semaines. Soixante-quatre molécules étaient recherchées, elles sont caractéristiques des cultures agricoles les plus répandues dans le Nord et le Pas-de-Calais, à savoir les céréales, les betteraves et les pommes de terre.

Sur ces 64 molécules recherchées, 17 substances ont été détectées en ville. Et parmi elles, trois sont sans autorisations de mise sur le marché. Elles sont interdites car certifiées dangereuses pour la santé mais nous pouvons les respirer. L’utilisation du lindane* est prohibée en France depuis 1998 en tant que produit phytosanitaire et depuis 2006 en tant que biocide. « On le mesure encore aujourd’hui, explique Hélène Devillers, directrice d’ATMO. Ce produit était utilisé dans les champs mais aussi dans le traitement des charpentes des maisons anciennes, notamment celle des agriculteurs. » Le lindane n’avait pas été détecté en 2008 et 2009 mais « depuis septembre 2010, indique l’étude, il est de retour dans l’air de l’agglomération lilloise et cette année, il est détecté sur la quasi-totalité de la période de mesure ».


Autre molécule interdite (mais encore diffusée en Europe et en Belgique), la terbuthylazine* n’a plus cours depuis quinze ans mais on la respire encore. Non mesurée dans l’air de 2003 à 2008 (sauf en 2005), elle fait également son « come-back » dans cette dernière campagne, relevée comme les autres fois entre mai (le mois où les épandages sont les plus importants) et septembre.


Bientôt un deuxième capteur ?
La troisième molécule interdite mais relevée est la trifluraline*, révolue depuis dix ans en France. Retrouvée dans le fond de l’air en 2003 et 2004, elle a disparu des mesures mais revient en 2016. La chambre régionale d’agriculture tente une hypothèse : très persistante dans les sols, elle pourrait avoir été relarguée après travail d’un sol traité les années précédant son interdiction.


Globalement, la situation ne s’est donc pas améliorée. « Nous constatons une légère hausse de la présence des pesticides dans l’air, avec une prédominance pour les herbicides », estime Céline Derosiaux au sein d’ATMO dont le travail autorise un recul sur quinze ans, les premières évaluations ayant été réalisées avec l’Institut Pasteur de Lille en 2003.

Ce travail depuis le capteur de Fives inspire l’idée d’un élargissement au plan national et fait espérer le gain d’un deuxième capteur dès l’an prochain dans notre région, cette fois-ci en zone rurale.

* Le lindane est classé cancérogène par l’Organisation mondiale de la santé. Il figure comme l’amiante dans le groupe 1, celui du premier échelon de dangerosité. La trifluraline et la terbuthylazine sont des herbicides moins dangereux, moins volatiles. La terbuthylazine est utilisée surtout dans les cultures du maïs, elle est irritante pour les yeux et les voies respiratoires, principalement au moment de sa manipulation par les agriculteurs.

Lexique
Les pesticides, parfois dénommés sous le terme plus restrictif de produits phytosanitaires, sont des substances chimiques minérales ou organiques, de synthèse ou naturelles, entre autres destinées à « protéger » les végétaux consommables contre les organismes nuisibles à leurs cultures (insectes, « mauvaises herbes », champignons…).
Les pesticides sont épandus par pulvérisation, par application sur les sols ou par traitement des semences et sont employés aussi bien pour le traitement des zones agricoles que pour celui des zones non agricoles : désherbage des axes routiers et des voies ferrées, des communes, des parcs publics et des propriétés privées (jardins, potagers, toitures, terrains de sport…).
Les biocides sont des pesticides qui détruisent, repoussent ou rendent inoffensifs les organismes nuisibles. On les trouve dans des désinfectants, produits d’hygiène ou de protection contre les microbes du bois, du plastique, du textile ou du cuir.

La Voix du Nord 31/12/2017.

samedi 30 décembre 2017

“Le blé avait soif de nitrates, il en redemandait !”

A la fin des années 50, Bernard Ronot, céréalier en Côte-d’Or, se convertit avec enthousiasme à l’agriculture productiviste. Ses rendements grimpent. Mais les dogmes du paysan, dans les années 80, sont sévèrement bousculés…


« On a complètement perdu le lien avec la terre », dit Bernard Ronot, en faisant bien rouler les « r ». Mains épaisses posées sur la toile cirée, yeux vairons brillants, l’ancien agriculteur céréalier de 85 ans reçoit chez lui, dans sa ferme de Chazeuil, en Côte-d’Or. Attablé dans l’ancienne grange transformée en salon, ce personnage attachant, devenu le symbole ­local d’une agriculture cons­ciente et écologique, fouille patiemment dans ses souvenirs.

Azote, acide phosphorique, potasse…
« Pour moi, la décennie 1958-1968 fut synonyme de “révolution verte” », résume-t-il. Une révolution productiviste dont il fut l’ardent promoteur. « J’étais programmé pour ça. » Entre les deux guerres mondiales, son père, éleveur et céréalier, a déjà recours, comme nombre de paysans français, à des engrais chimiques pour cultiver ses 40 hectares de terres. Azote, acide phosphorique et potasse lui permettent d’augmenter ses récoltes. L’ammoniac utilisé dans les engrais est celui qui servait à fabriquer les bombes de la Première Guerre mondiale. Après l’armistice de 1918, le regain de végétation sur certains champs de bataille semble donner des idées à l’industrie chimique, notamment en Allemagne, qui recycle ses stocks de nitrate dans l’agriculture.

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, fort des préceptes inculqués par son père et de son apprentissage à l’école agricole, Bernard Ronot, jeune paysan de 20 ans, est prêt à passer à la vitesse supérieure. Le contexte de la fin des années 1950 va l’y aider. Après la pénurie alimentaire de l’après-guerre, l’agriculture française, portée par le progrès technique, se modernise. La motorisation, avec l’arrivée des tracteurs en 1948 grâce au plan Marshall, est une première étape. Un large mouvement social soutenu par des syndicats comme la JAC (Jeunesse agricole catholique), dont Bernard Ronot fait partie, encourage les réformes, en allant plus loin que la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), le syndicat créé en 1946 et dominé par les grands céréaliers de la Beauce. Leur credo : une agriculture moderne pour une société nouvelle, défaite des archaïsmes. 

Capitalisme agricole et engrenage chimique
Bernard Ronot se souvient des premiers techniciens agricoles envoyés par les chambres d’agriculture pour lancer les nouvelles pratiques : « Pour produire 40 quintaux par hectare de blé, il va falloir utiliser plus d’engrais », leur dit un jour l’un d’eux. Certains se sont offusqués. Le représentant a répondu : « Essayez, vous verrez. » Le résultat ne se fait pas attendre : « Les blés de mon père passèrent du vert clair au vert poireau. C’était fascinant. Rien ne me semblait plus logique que de faire ça. » En pulvérisant ses nitrates dans ses champs, Bernard Ronot s’imagine en pionnier, à l’avant-garde du progrès. Une cellule technique est ouverte à la coopérative du village, dont il devient l’animateur. « Je travaillais en symbiose avec le technicien. Comme moi, il était jeune, on s’entendait bien. » A deux, ils mettent en place des groupements de vulgarisation pour propager la bonne parole productiviste dans le département.

« Le blé, on voyait bien qu’il aimait ça, qu’il en redemandait, il avait soif de nitrates ! » Avec le recul, il décrit l’engrenage que lui imposait la chimie dans ses champs : « Lorsqu’on répand les nitrates en grande quantité, une herbe, le vulpin, vient concurrencer le blé. Que nous conseille-t-on alors ? Un désherbant qui épargne le blé mais entraîne des carences en oligoéléments. Le blé devient sensible à l’humidité, des champignons apparaissent. Alors que fait-on ? On pulvérise un fongicide. Mais le blé, gorgé de sève, attire les pucerons. Pas de panique ! On répand de l’insecticide. » Les rendements augmentent, et, avec eux, les revenus. Bernard Ronot décrit la franche camaraderie des récoltes sur la moissonneuse-batteuse flambant neuve, achetée avec d’autres agriculteurs. En 1967, pour la première fois, il s’offre quelques jours de vacances, sur la Côte d’Azur.

Dans cette course à la productivité, tous n’ont pas la même réussite que lui. Les agriculteurs qui s’entêtent dans le modèle traditionnel mêlant polyculture et élevage disparaissent, un à un. Et des voix discordantes s’élèvent, comme celle du ­Modef (Mouvement de défense des exploitants familiaux, un temps proche du Parti communiste) qui rassemble, dès 1959, des agriculteurs rétifs aux logiques industrielles. Tous dénoncent le « capitalisme agricole » défendu par la FNSEA. Les premiers groupements pour une agriculture biologique voient le jour, et l’association Nature & Progrès naît en 1964.

Mais Bernard Ronot, comme beaucoup d’autres, n’entend pas ces voix. Il est pris dans la course au progrès, trop occupé à faire passer son exploitation de 40 à 80 hectares, puis à 125 hectares. Les choses vont si bien qu’il refuse un prêt du Crédit agricole, qui finance les investissements fonciers des domaines agricoles à fort rendement. En 1985, pourtant, le paysan est saisi d’un doute immense. Au milieu de ses champs, quelque chose ne tourne plus rond. « Je trouvais ma terre dure, fatiguée… » Il fait venir un scientifique pour des analyses : « Son diagnostic m’a fait tomber à genoux : le sol se reminéralisait, retournant à l’état de pierre. » La même année, il entend parler de Claude Monziès, paysan dans le Cher, qui prône un autre modèle. Lors d’un de ses séminaires, ­Bernard Ronot découvre les théories de Rudolf Steiner, pionnier de la biodynamie. Une révélation, qui bouleverse ce fervent croyant. « Les produits de base des pesticides ont servi à tuer des hommes pendant les deux guerres mondiales. Quand j’ai compris que j’utilisais dans ma terre des énergies de mort, tout a basculé. » D’autant qu’autour de lui, la maladie décime. Son père, son frère et sa sœur ont tous été emportés par le cancer. Lui-même y a été confronté, mais l’a vaincu. Peu de doutes subsistent quant à la cause de son mal.

Aujourd’hui, son fils a repris les terres assainies et, dans le cadre de son association, Graines de Noé, Bernard Ronot, désormais retraité, cultive avec sa femme deux cents sortes de blés anciens à titre expérimental : l’amidonnier ou le petit épeautre, espèce la plus ancienne de blé, apparue il y a quinze mille ans dans le Croissant fertile. Avec l’espoir que les agriculteurs du coin délaissent les variétés hybrides pour revenir aux plus anciennes et à la diversité. « Les semences, c’est l’origine de la vie. C’est par elles que tout doit redémarrer. » Pour enfin renouer avec la terre, et effacer les errements passés.

vendredi 29 décembre 2017

L'urgence de ralentir

Selon le philosophe et sociologue Edgar Morin, l'accélération financière et technologique, déconnectée du rythme de l'être humain, mène la société à l'épuisement. Alors que des algorithmes accentuent de manière exponentielle la spéculation financière hors de tout contrôle, des citoyens refusent de se soumettre aux diktats de l'urgence et de l'immédiateté, pour redonner du sens au temps qui passe. Ainsi, au Rajasthan, le Barefoot College, fondé par Bunker Roy, recrute des femmes de milieux ruraux pour les former à l'ingénierie solaire...


jeudi 28 décembre 2017

La guerre du glyphosate

diffusé le dim. 22.10.17 à 19h16 politique | 12min | tous publics

En Coulisses : la France face au dilemme Monsanto.




Le 25 octobre les États membres de l’Union Européenne vont devoir choisir : interdire ou prolonger l’utilisation du glyphosate, ce pesticide utilisé par le géant de l’agrochimie qui serait dangereux pour la santé. Quelle sera la position de la France ?
Les lobbyistes donnent tout pour l’emporter.
Reportage de Yohan Malka dans les coulisses des négociations à Bruxelles.
Camille Girerd décrypte les moments clefs en plateau.
La journaliste d’investigation Marie-Monique Robin, réalisatrice du documentaire accablant « Monsanto Le Roundup face à ses juges », et Paul François, le premier agriculteur à avoir fait condamner le géant américain pour son intoxication à l’herbicide Lasso, sont les invités de C Politique.

Les maisons sans chauffage sont-elles vraiment plus chères ?


Elles sont passives, sans radiateurs, parfaitement isolées. Fréquentes en Allemagne, elles arrivent timidement dans notre région, déjà la première de France en volume de constructions. Les acteurs économiques du passif font évoluer le bâtiment et publient enfin les chiffres d’un surcoût relativement limité par rapport aux maisons neuves traditionnelles.


Frédéric Avet, marié, quatre enfants, consultant dans un cabinet conseil en développement à Villeneuve-d’Ascq. Il y a trois ans, il veut construire sans avoir jamais entendu parler vraiment des maisons passives. « Nous voulions un logement plus sain, confortable et fonctionnel », dit-il. La famille cherche, fait les salons de l’habitat. « On avait besoin de se forger une conviction sur la capacité des gens à pouvoir nous aider. »


Frédéric vivait dans une maison au chauffage tout électrique. Bien trop cher. Et il avait souvent un ressenti de froid, compensé par un poêle à bois. À Tournai, il rencontre des artisans qui ont vingt ans d’expérience sur la maison passive. La lumière s’allume. Des simulations thermiques sont réalisées pour comparer les consommations d’énergie entre une maison passive à moins de 15 kilowatts/heure par m2 et une maison à basse consommation (BBC) à 65 kW/h par m2. « L’écart n’atteignait pas les 5 000 €, il était donc stupide de ne pas y aller. »

Actif dans le passif
Sa passive sera construite en moins de trois mois, avec architecte et bureau d’étude. C’est important car tout doit être « éco-conçu », c’est-à-dire bien pensé, en tenant compte de la durabilité du bâtiment, ses performances avec le temps. « Nous n’avons eu aucune contrainte, c’était facile », explique Frédéric dans son nouveau salon à Wasquehal. Plus de 165 m2 habitables, un prix hors terrain à moins de 300 000 €. « On était quasiment dans les mêmes prix que pour une maison isolée normalement mais avec un système de chauffage. »

Au bout du compte, le surcoût sera limité et absorbé par les économies futures d’énergie.


Froid moi ? Jamais ! Quant aux avantages, ils forcent les choix. Plus de 200 m3 d’air filtrés en permanence pour un air vraiment sain, une température stable partout, du garage aux chambres. Aucun ressenti de froid à 18ºC comme auparavant, un taux d’humidité si faible que le chauffage est superflu dans des espaces parfaitement isolés, une orientation recherchant l’effet de serre optimal et des fenêtres ou des baies triple vitrage que l’on ouvre quand on veut.

La maison passive souffre toutefois toujours de l’image d’un bâtiment réalisé comme une bouteille thermos, si étanche qu’on ne peut pas l’ouvrir à l’air libre. « Je n’ai qu’à changer mes deux filtres deux fois par an dans l’idéal. C’est nécessaire, ils deviennent noirs comme du charbon, cela ne nous rassure pas sur la qualité de l’air que nous respirons à l’extérieur… »

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De plus en plus compétitive
Elle casse son prix global, devient compétitive, s’aligne presque sur les coûts de construction d’une maison juste isolée correctement avec la réglementation RT 2012 avec un argument qui fera mouche : construire passif permet de diviser par dix le coût des charges de chauffage par rapport à la moyenne nationale, ce qui permet d’être indépendant des fluctuations haussières des prix des énergies.

Pilotée par le Cd2e, pole de développement des écoentreprises régionales, une étude exclusive du Collectif régional des acteurs du passif * a pour la première fois comparé les dépenses nécessaires pour évaluer le surcoût réel du passif. Et là, surprise : en logement individuel, le coût moyen d’une maison passive est de 1 770 € le m2 habitable contre 1 603 € en RT 20012, soit 10, 4 % d’écart. « Le surcoût est maîtrisé et il peut facilement être réduit avec une meilleure écoconception », estime Alexandre Pecourt, dirigeant du cabinet conseil spécialisé Energélio à Lille et l’un des premiers particuliers à avoir fait construire en passif dans le Nord, en 2008 près de Lille. Frédéric Avet dans sa maison passive.

« On arrive désormais à rentrer dans le budget des clients », précise-t-il. Le gros œuvre (+ 0,4 %, 5,25 €/m2) exige une épaisseur d’isolants plus importante et une meilleure qualité de pose, comme pour la toiture (+ 0,3 %, 4,12 €/m2) et le bardage extérieur (+ 0,8 %, 11,6 €/m2). La plâtrerie est également alignée à +0,5 % (7,34 €/m2) alors que le surcoût est plus sensible pour la ventilation (+ 5 %, 67 €/m2) et les menuiseries extérieures (+ 10,5 %, 140 € d’écart au m2) mais possibilité de limiter le surcoût à 7 %.
À ces coûts, s’ajoutent ceux (relatifs) de l’écoconception en bureau d’étude ou agence d’architecte.
 En logement collectif, le surcoût serait de 9,5 % maximum.

* Crée en le Collectif régional des acteurs du passif est impliqué dans + de 70 % des projets passifs en Hauts-de-France. Il regroupe architectes, bureaux d’études, maîtres d’œuvre, entreprises, bailleurs, particuliers…

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Une maison passive française sur quatre est dans la région
Une quinzaine de maisons individuelles il y a à peine cinq ans, plus de 50 aujourd’hui (à comparer aux 200 maisons recensées en France, soit une sur quatre dans notre région). Au total, d’après le Collectif des acteurs du passif, plus de 100 projets réalisés dans les Hauts-de-France, première région française en nombre de projets. Cela représente plus de 75 000 m2 passifs construits.

En France, plus d’un bâtiment tertiaire passif sur quatre est situé dans la région. Bureaux, maisons individuelles, logements collectifs : le nombre de projets a bondi de 200 % depuis 201 4 . La moitié des projets passifs se conçoivent en bois et la France est le troisième pays avec le plus de surface passive certifiée.

Le Cd2e* pilote la filière passive depuis Loos-en-Gohelle. le pole de développement des écoentreprises est celui qui forme le plus de professionnels du bâtiment au passif (130). Un professionnel du passif français sur 7 a été formé dans les Hauts-de-France et 1 % des concepteurs certifiés passifs dans le monde est formé dans la région.

* Créée en 2000, l’association Cd2e (Création, Développement Eco-Entreprises) accompagne et conseille les professionnels de la région sur les enjeux de transition écologique. Elle suit environ 600 entreprises implantées dans les domaines de l’énergie et du bâtiment depuis Loos-en-Gohelle où elle est installée.

jeudi 21 décembre 2017

Yann Arthus-Bertrand à Bayonne : "Le capitalisme est en train de détruire la planète"

Auteur du best-seller mondial "La terre vue du ciel", le photographe Yann Arthus-Bertrand continue d’exposer ses photos spectaculaires et de prêcher la bonne parole sur l’état de notre planète dès qu’il le peut. Une sélection de ses grands formats réalisés à l’occasion de son projet "Home" est exposé en ce moment, et pour la première fois, à Bayonne, au DIDAM, le lieu d'exposition de la ville.


Son travail reste toujours le même : photographier les plus beaux paysages de la planète et pointer du doigt sa terrible destruction par les hommes. Mais le discours de Yann Arthus-Bertrand, souvent moqué par les écologistes pour son utilisation d’hélicoptères polluants et ses liens avec les grandes entreprises qui financent ses projets, s’est sensiblement musclé au fil des années.

Aujourd’hui âgé de 70 ans, le photographe dresse un constat très amer sur le réchauffement climatique, confirmé par les chiffres actuel : "On n’a pas de droit d’être pessimiste. Il est trop tard pour être pessimiste… ". Il dit aussi ne plus croire en l’écologie politique et dénonce les méfaits de la croissance : "Le capitalisme est en train de détruire la planète complètement. Il faudrait qu’on apprenne à vivre mieux avec un peu moins !"

Yann Arthus Bertrand est invité à Bayonne dans le cadre du mois de la photographie qui s'intéresse cette année au thème de l'eau. Vingt photographes sont ainsi exposés dans les rues de la ville et différentes galeries.

samedi 16 décembre 2017

Trois gros producteurs de viande polluent autant que la France entière

Les chiffres laissent sans voix. Une étude publiée en novembre dernier par l’organisation internationale GRAIN et la Fondation Heinrich Böll dénonce « l’empreinte climatique démesurée des grandes entreprises du secteur de la viande et des produits laitiers ». Ainsi, les trois plus gros producteurs de viande dans le monde émettent autant de pollution que la France entière. Pour espérer pouvoir atteindre les objectifs climatiques fixés par l’accord de Paris, des efforts importants sont à réaliser dans le secteur sous l’impulsion des États, seuls à pouvoir soutenir les modèles agricoles alternatifs qui peinent à se développer sans une intervention politique.


Chacun le sait aujourd’hui, l’élevage industriel est l’un des secteur les plus polluants parmi les activités industrielles humaines. Selon l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture, toutes filières de production animale confondues, le secteur de l’élevage serait à l’origine de 14,5 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre de source anthropique. Pour que la lutte contre le changement climatique soit efficace, il s’agit donc de l’un des secteurs, au même titre que celui des énergies fossiles ou des transports, dans lequel les efforts à réaliser sont les plus importants. La critique est d’autant plus cruciale qu’il existe d’importants leviers pour faire évoluer la situation de manière positive, non seulement en se détournant de l’élevage intensif, mais également en réduisant la part de viande dans notre alimentation. Pour l’organisation Grain et la Fondation Heinrich Böll, l’engagement politique doit être le moteur de ce changement.

Selon les résultats de leur étude, « la croissance exponentielle de la production de viande et de produits laitiers rend l’accord de Paris impossible et la catastrophe climatique inévitable ». Pour étayer le propos, le document apporte un nouvel éclairage sur un secteur qui n’en fini pas d’être montré du doigt, au même titre que l’industrie fossile.

samedi 9 décembre 2017

Quand cessera la farce des COP ?

Après la tonitruante et triomphale COP 21 de 2015 à Paris suivie du discret intermède touristique marocain à Marrakech de la COP 22, la conférence des Etats au chevet du climat est revenue en Europe, à Bonn. Mais l’ambiance était morose, le cœur n’y était plus… Les deux années d’inaction passées pesaient de plus en plus lourd. Le fameux « accord de Paris » obtenu « au finish » était resté lettre morte… La COP 23 est passée… Elle a accouché d’une souris et botté en touche avec un « Dialogue Talanoa » à débuter en janvier 2018 et le rappel du calendrier des nombreux évènements futurs. Bref la routine des COP et rapports du GIEC continue.



jeudi 7 décembre 2017

L'autorisation européenne du glyphosate va-t-elle être annulée ?

Plusieurs députés européens se mobilisent pour que le Parlement fasse un recours en annulation devant la Cour de justice européenne. Des Etats-membres pourraient faire de même.


Une nouvelle saison a été annoncée dans la série glyphosate. Le vote du 27 novembre par lequel les 28 Etats-membres ont approuvé, à la majorité qualifiée, la réautorisation pour cinq ans de l’herbicide glyphosate, en a mécontenté plus d’un. Notamment après le cafouillage allemand qui a vu le ministre de l’Agriculture CDU décider tout seul d’approuver le renouvellement, contre l’avis de son gouvernement.

Le groupe social-démocrate au Parlement européen se mobilise, jeudi, pour faire avancer un recours en annulation devant la Cour de justice européenne. A partir de la publication dans le Journal officiel européen du renouvellement pour cinq ans, prévue le 12 décembre, les recours sont possibles dans un délai de deux mois et 24 jours.

dimanche 3 décembre 2017

DOUCHY-LES-MINES Une carrière de calcaire gallo-romaine découverte à l’occasion de fouilles

Avant la construction du lotissement Les Prouettes, route d’Haspres, sur une superficie de 7 ha, Évelyne Gillet (INRAP) a réalisé une opération de diagnostic archéologique mettant en évidence la présence d’une carrière de pierres d’Avesnes-le-Sec, datée du haut Empire (Ier et IIème siècle après J-C).


L’intérêt de cette découverte a amené les commissions territoriales de la recherche archéologique (CTRA) à prescrire une fouille préventive sur une superficie de 28 500 m². L’appel d’offres a été emporté par le service d’archéologie préventive de la communauté d’agglomération du Douaisis et placé sous la responsabilité de Damien Censier, archéologue.


L’aménageur a d’abord réalisé des sondages, afin d’être sûr qu’il n’y avait pas de cavités, ensuite l’opération de fouilles, commencée le 2 octobre, a permis d’explorer une carrière calcaire associée à des bâtiments d’exploitation de l’époque gallo-romaine, le tout circonscrit à l’époque par un simple fossé.


Lors de notre visite, Damien Censier, notre guide, avait invité David Poiron, un tailleur de pierres originaire d’Angers, afin qu’il puisse lui en dire plus au sujet de la technique utilisée à cette époque. Pour l’archéologue, une telle carrière n’avait jamais été observée dans la région. Deux sondages ont été effectués, ce qui a nécessité le déblaiement de 5 000 m3 de terre argileuse et de terre calcaire, déchets de l’exploitation. Ils atteignent une profondeur variant de 5 m à 7 m. Les propriétaires de ces carrières à ciel ouvert devaient faire appel à une main-d’œuvre servile, sans doute d’origine locale. Afin de réduire les frais de transport au maximum, les pierres devaient être transportées par voie d’eau. Elles devaient sans doute être embarquées sur la Selle sur des radeaux ou des barges afin de rejoindre l’Escaut, pour être revendues tout au long du fleuve. Cette possible route commerciale semble être confirmée par la découverte de pièces réalisées avec cette pierre dans le sud des Pays-Bas.

Pour David Poiron, d’après les traces d’outils visibles sur certaines pierres, les esclaves devaient utiliser une sorte de barre à mine ou un pic cintré. Face au front de taille, il a aussi insisté sur le grand nombre de déchets. La qualité de cette pierre est assez médiocre, elle est tendre et elle absorbe facilement l’humidité. À l’époque romaine, les colonnes étaient ensuite taillées à la main par des esclaves expérimentés, ou sur une machine. La pierre était placée sur un axe, dans une caisse ajourée, on la faisait tourner et on plaçait un ciseau, ainsi n’importe qui pouvait l’utiliser.
Les fouilles doivent se poursuivre au moins jusqu’au 2 février.

vendredi 1 décembre 2017

Lettre d'information du Parc naturel régional Scarpe-Escaut N°52 # Décembre 2017

Accompagner les agriculteurs qui souhaitent convertir leur exploitation en bio


Le Parc naturel régional Scarpe-Escaut confirme la volonté de ses élus et de ses partenaires de coordonner et renforcer un programme d’actions visant à accompagner les exploitants agricoles qui souhaitent s’installer ou convertir leur exploitation en bio. « Nous travaillons avec tous les agriculteurs, qu’ils soient en agriculture conventionnellle, en raisonné ou en bio », insiste Grégory Lelong, Président du Parc naturel régional Scarpe-Escaut. Lire la suite...

Élevage industriel : un effet bœuf sur l’environnement

Aujourd’hui, 75 % des terres agricoles dans le monde servent à élever du bétail – c’est-à-dire à nourrir des bêtes qui serviront, ensuite, à nous nourrir. Notre mode de vie carnivore, réservé à une poignée de privilégiés, exerce une pression telle sur notre planète qu’il déstabilise les écosystèmes. Destruction de la biodiversité et déforestation, émissions de gaz à effet de serre et changements climatiques, pollution des cours d’eau, mainmise des multinationales au détriment des petits agriculteurs, mais aussi souvent cruauté animale et impacts néfastes sur la santé humaine… Notre consommation effrénée de viande et de produits laitiers issus de l’élevage industriel a des effets délétères à bien des égards.


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