vendredi 27 octobre 2017

Le Salvador Interdit le Roundup de Monsanto et Connaît des Récoltes RECORDS.

Le Salvador est un pays d'Amérique centrale que peu de gens connaissent. Mais il a une particularité que beaucoup de pays n'ont pas dans le monde. En effet, ce pays a interdit les produits phytosanitaires des grandes multinationales semencières, comme Monsanto.


Le gouvernement supprime la taxe sur les activités polluantes et les installations classées

Les députés ont adopté, samedi 21 octobre, un amendement gouvernemental au projet de loi de finances pour 2018 (PLF 2018) qui supprime les deux composantes de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) applicables aux installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). L’une est recouvrée au moment de la délivrance de l’autorisation, l’autre, chaque année, au titre de l’exploitation de l’installation.


Le gouvernement met en avant plusieurs arguments pour justifier cette suppression. D’abord, le rendement faible (19 miilions d’€ en 2016) de la taxe et sa baisse (la recette était de 25 M€ en 2014) en raison du passage d’un nombre important d’installations du régime d’autorisation à celui d’enregistrement, qui est non taxé. Ensuite, son caractère non incitatif. Les deux composantes se fondent « d’une part, sur les projets et, d’autre part, sur l’existence de l’installation et non sur les niveaux de pollution des installations soumises aux prélèvements », justifie l’exécutif. Ce dernier omet toutefois de préciser que des coefficients multiplicateurs sont censés prendre en compte les différents degrés de nuisances des installations pour la composante « exploitation » de la taxe. Celle-ci représente la majeure partie de son produit (17 M€).

Enfin, le gouvernement met en avant la charge administrative qui repose sur l’inspection des installations classées chargée du recouvrement de la taxe. Une tâche qui serait effectuée au détriment des activités de contrôle technique et d’instruction des demandes, qui constituent les missions principales de ce corps d’inspection.

Guide des producteurs locaux du Valenciennois

Les Communautés d'Agglomération de La Porte du Hainaut et de Valenciennes Métropole se sont réunies pour créer le guide des producteurs locaux du Valenciennois. (version numérique : https://fr.calameo.com/read/0048017914d19ce82a1db).


Dans la continuité des démarches engagées et en lien avec le Département du Nord, la Région Hauts-de-France, le Parc Naturel Régional Scarpe-Escaut, l’association A PRO BIO et la Chambre d’Agriculture du Nord-Pas de Calais, un salon offre/demande autour des produits locaux est organisé le mardi 28 novembre 2017 de 13h45 à 17h à la salle des fêtes d'Anzin.

L’objectif de ce RDV est de mettre en relation des producteurs et des professionnels de la restauration collective (écoles, collèges, lycées, maisons de retraite, hôpitaux, restaurateurs...) pour favoriser les emplois locaux qui dépendent de la production alimentaire de notre territoire.




mercredi 25 octobre 2017

De l'agent orange au glyphosate, comment Monsanto a tout fait pour couper l'herbe sous le pied de ses détracteurs

Une enquête du "Monde" a montré comment le géant des produits phytosanitaires a contré les études sur la dangerosité du glyphosate, composant de l'herbicide Roundup. Et ce n'est pas la première fois que la firme américaine utilise ce type de méthodes très controversées.


Un géant des produits phytosanitaires à la réputation sulfureuse. En 2016, Monsanto a dégagé un chiffre d'affaires de plus de 13 milliards de dollars. Notamment grâce à son produit phare : le glyphosate présent dans le désherbant Roundup. Les Etats-membres de l'Union européenne doivent décider, mercredi 25 octobre, du renouvellement, ou non, du glyphosate pour les dix prochaines années. Mais la firme ne se résume pas au glyphosate. Monsanto, fondé à Saint-Louis dans le Missouri (Etats-Unis), en 1901, s'est d'abord distingué en devenant le numéro 1 mondial dans la production de la saccharine, un édulcorant artificiel. Rapidement, l'entreprise s'est diversifiée dans la fabrication d'herbicides, puis les biotechnologies. Et les scandales ont commencé à fleurir.

Lire la suite sur FranceTVinfo.

Glyphosate : vers la fin de la saga ?


L’autorisation du glyphosate arrive à échéance en Europe à la mi-décembre. Un vote organisé par la Commission européenne devrait se tenir mercredi 25 octobre pour décider de l’éventuel renouvellement de cette autorisation, de sa durée et de ses conditions. Depuis 2016, la Commission européenne tente d’obtenir une majorité qualifiée sur le sujet… en vain. À la veille du vote, Greenpeace revient sur la « saga » du glyphosate et réitère ses demandes d’interdiction au gouvernement français et aux autorités européennes.

Sur le site de Greenpeace.

samedi 21 octobre 2017

Régie de l’eau, autonomie énergétique, zéro déchet : quand villages et villes moyennes montrent la voie

Viser l’autonomie énergétique pour un territoire où vivent 35 000 habitants, réduire la production de déchets d’un tiers en quelques années, remettre la gestion de l’eau au service des usagers : telles sont les dynamiques qui guident des maires, des élus et des citoyens de Briançon et de ses environs, dans les Hautes-Alpes. Objectifs : contribuer très concrètement à la lutte contre le réchauffement climatique et sanctuariser des biens communs hors des logiques de profits et de prédation. Avec un moyen : la constitution de régies publiques, plus transparentes dans leur gestion et moins coûteuses que les multinationales. Cette re-municipalisation est cependant menacée par des lois qui tentent de les freiner. Basta ! est allé à la rencontre de celles et ceux qui, dans ce territoire des Hautes-Alpes, aspirent à un monde plus soutenable.


Une petite canalisation à ciel ouvert longe les pavés de la « Grande gargouille », principale artère de la vieille ville fortifiée de Briançon. Longtemps alimentée par l’eau potable, elle l’est désormais par un canal. « Contrairement à ce qu’on pense, l’eau n’est pas quelque chose d’inépuisable. Avec le changement climatique, les réserves diminuent et il faut préserver la ressource », explique Joël Pruvot, président de la Régie briançonnaise de l’eau et de l’assainissement (RBEA). « Par exemple, toutes les fontaines sont maintenant équipées de bouton poussoir. » Histoire de ne pas gaspiller, même aux pieds des Alpes, dont les glaciers fondent à grande vitesse.

Le passage en régie remonte à l’an 2000. Briançon est l’une des premières villes de France, avec Grenoble, à faire repasser son eau sous gestion publique grâce à la mobilisation citoyenne. L’exemple sera suivi par des dizaines de petites communes et des métropoles comme Paris, Rennes, Nice et Montpellier. La municipalité est alors liée par un contrat de délégation de service public (DSP) à la Saur, filiale de Bouygues à l’époque. Le « bail » de la gestion de l’eau lui avait été cédé pour 30 ans, en 1991. Un collectif de défense des usagers de l’eau mène une grève des factures d’eau et réussit à faire annuler en justice la décision de confier au privé l’eau de la ville. Reste à casser le contrat. Ce qui est fait par la municipalité en 2000, cinq ans après la victoire d’une liste de gauche plurielle. Sur les 10 millions d’indemnités demandés par la Saur, le tribunal lui octroie 3 millions. « Cela montre que si l’on a la volonté politique de se battre, on peut obtenir des choses. »


Mettre fin à des pratiques « douteuses »
Joël Pruvot intègre en 2009, en tant que citoyen, le conseil d’administration de la régie publique. Élu président, il lance un audit et constate un déficit de 600 000 euros. « Trois ans plus tôt, le maire avait décidé de déléguer au privé l’assainissement et de conserver uniquement l’eau en régie municipale. Or l’assainissement était l’activité la plus lucrative de la régie. » Le nouveau président « citoyen » constate des pratiques quelque peu « douteuses ». Une partie de l’argent des factures d’eau servait à sponsoriser l’équipe de hockey locale. Un tractopelle et un chauffeur étaient loués à l’année. Des voitures de fonction inutiles étaient acquises... « Ça partait à vau-l’eau ! Si la gestion publique est une nécessité, ce n’est pas forcément suffisant : tout dépend ensuite de la manière dont c’est géré ! »

La régie est alors elle-aussi assainie : embauche d’un nouveau directeur, révision de contrats trop favorables à des entreprises locales, paiement des prestations non payées, mais surtout, amorce d’un gros travail de réfection des réseaux. « Avec la Saur, aucun aménagement n’avait été fait. À cause des fuites, 50 % des prélèvements d’eau partaient dans la nature. » La régie se voit contrainte d’augmenter le prix de l’eau de 30 % pour financer ces travaux. « Quand on explique qu’en cas de feu, la pression ne sera pas suffisante aux bornes incendies pour l’éteindre, les gens comprennent l’augmentation. » Les usagers en difficulté ne sont pas oubliés : un fonds est alloué au Centre communal d’action sociale pour aider au paiement des factures [1].

vendredi 20 octobre 2017

Pesticides «tueurs d'abeilles» : une nouvelle couleuvre majeure pour Nicolas Hulot ?

Un nouveau pesticide neonicotinoïde, le sulfoxaflor, vient d'être autorisé en catimini en France, vidant leur interdiction de sa substance. Leur toxicité est pourtant en cause dans l'effondrement des populations d'insectes, et leurs effets nocifs sur la santé humaine inquiètent.


C’est une nouvelle bombe dans le dossier décidément ultra-explosif des pesticides. Pendant que tous les projecteurs sont braqués sur le glyphosate, la très toxique substance active de l’herbicide Roundup de Monsanto qui doit être réautorisée (ou pas) dans l’Union Européenne, les industriels n’oublient pas d’avancer leurs pions sur les tout aussi toxiques néonicotinoïdes, une autre famille de pesticides dits «tueurs d’abeilles», et dont l’impact sur notre santé inquiète de plus en plus. Et ils viennent de remporter une victoire majeure, mettant dans l'embarras le ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot.

mardi 17 octobre 2017


A l’occasion des Etats Généraux de l’Alimentation, chaque citoyen est appelé à voter pour les propositions avant le 20/10/2017.
C’est très simple, il suffit de vous inscrire sur le site des Etats Généraux en suivant les liens ci-dessous.
Dans ce cadre, les professionnels de la bio, les producteurs, les transformateurs et distributeurs, ainsi que les membres du conseil d’administration de l’Agence Bio ont formulé des propositions communes en faveur du développement de l’agriculture biologique pour les 5 années à venir.

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lundi 16 octobre 2017

Le Roundup face à ses juges

Neuf ans après “Le Monde selon Monsanto”, Marie-Monique Robin se penche à nouveau sur la multinationale et ce glyphosate censé être “plus inoffensif que le sel de table”… mais jugé génotoxique et cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ). A voir dès aujourd’hui sur Télérama. fr et mardi 17 octobre 20h55 sur Arte.


C’est une histoire de mort, de manipulations scientifiques et de milliards d’euros. Son acteur principal est un herbicide dénommé glyphosate, « star » indétrônée au royaume de l’agro-industrie avec plus de 800 000 tonnes vendues à travers la planète. Monsanto, qui l’a mis au point, en a fait son produit phare sous le nom de Roundup et le pilier de son modèle économique, couplé à ses semences transgéniques dites « Roundup ready », autrement dit résistantes au Roundup. Neuf ans après Le Monde selon Monsanto, Marie-Monique Robin se penche à nouveau sur la multinationale et ce glyphosate censé être « plus inoffensif que le sel de table »… mais jugé génotoxique et cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ).

De l’Argentine aux Etats-Unis, du Sri Lanka à la France, la réalisatrice donne la parole aux scientifiques et aux victimes de cet « outil d’écocide » aux effets dévastateurs — perturbateur endocrinien, antibiotique puissant, chélateur de métaux. Certains sont venus témoigner lors du Tribunal Monsanto, qui s’est tenu à La Haye en octobre 2016, où juges et victimes ont instruit le procès du Roundup. Ce procès symbole forme l’ossature d’une enquête à la fois implacable et bouleversante. Il en constitue aussi le message le plus ­essentiel : face à l’impuissance des Etats, la société civile est en train d’écrire une nouvelle histoire, pour répondre aux agressions dont elle fait l’objet. Un film indispensable à l’heure où l’Europe s’apprête à statuer sur la reconduction de l’autorisation du glyphosate…

dimanche 15 octobre 2017

Glyphosate: un juge du tribunal de Foix saisit l'Europe sur la dangerosité des pesticides

Un juge du tribunal correctionnel de Foix, qui devait juger des Faucheurs volontaires poursuivis pour avoir vandalisé des bidons d'herbicides contenant du glyphosate, a accepté jeudi leur requête de saisir la justice européenne sur la dangerosité de ce produit.


Une première en Europe "
C'est une première en Europe qu'un tribunal pose une question préjudicielle sur l'évaluation (de la dangerosité par l'Europe, Ndlr) des pesticides", a indiqué Me Guillaume Tumerelle l'avocat des Faucheurs. Le président du tribunal correctionnel de Foix, Hervé Barrié, a accepté de saisir la Cour de justice de l'Union européenne à Luxembourg afin qu'elle dise si le règlement européen qui autorise le glyphosate et d'autres pesticides est "conforme au principe de précaution". Selon Me Tumerelle, "les méthodes d'évaluation des pesticides, dont le glyphosate, ne tiennent aucun compte des effets de cumul, ce que l'on appelle +l'effet cocktail+".

A l'origine de ce dossier, deux actions de Faucheurs volontaires, militants environnementalistes opposés aux OGM et aux pesticides, la première en septembre 2016 à Pamiers et la seconde en mars 2017 à Foix, lors desquelles ils avaient recouvert de peinture des bidons d'herbicide dans deux magasins de bricolage. Au total, 21 Faucheurs avait été convoqués devant la justice pour "destruction volontaire en réunion" à une première audience en juin, renvoyé à une deuxième en août. Mais le 17 août, le président du tribunal correctionnel de Foix, suivant les réquisitions du parquet, avait accepté d'examiner les questions préjudicielles soulevées par la défense des Faucheurs, remettant sa décision au 12 octobre.

Jeudi, le juge a demandé à la Cour européenne de se prononcer
La juridiction européenne de Luxembourg doit rendre une réponse dans un délai de 18 mois avant que l'affaire ne puisse être jugé en Ariège. "Ce procès qui était local peut remettre en question le droit européen", a ainsi estimé Me Tumerelle.

vendredi 13 octobre 2017

ÉTATS GÉNÉRAUX DE L'ALIMENTATION : COMBIEN TOUCHENT LES PRODUCTEURS ?

Emmanuel Macron se déplace ce mercredi 11 octobre à Rungis dans le cadre des États généraux de l’alimentation. Le président doit en clôturer la première partie, consacrée à la répartition de la valeur entre agriculteurs et distributeurs. L'occasion de faire le point sur ce que touchent vraiment les producteurs sur les produits de notre quotidien. Sur le lait, les fruits ou encore la viande, ils passent toujours après les distributeurs.

Emmanuel Macron prononcera aujourd'hui un discours de clôture de la première partie des États généraux de l'alimentation consacrée à la rémunération des producteurs.

Attendu pour le lancement des États généraux de l'alimentation en juillet, Emmanuel Macron avait fait faux-bond aux agriculteurs. Cette fois, il ne pourra pas se dérober. Le président de la République clôturera ce mercredi 11 octobre, lors d'un déplacement à Rungis, la première partie consacrée à la rémunération des agriculteurs. Des mesures concrètes sont attendues. En particulier, le président devrait évoquer la possibilité pour les agriculteurs de se regrouper afin d'avoir plus de poids dans les négociations avec les distributeurs.

Car aujourd'hui, producteurs et éleveurs sont bien souvent les grands perdants de la guerre des prix menée par les industriels et les distributeurs. Sur les produits de consommation courants, ils gagnent systématiquement moins que les distributeurs ou les industriels. Un équilibre appelé à s'inverser, pour répondre aussi à la demande des consommateurs d'aller vers des modes de production et de rémunération plus responsables.

D'ici la fin de l'année, Emmanuel Macron devra aussi trancher sur la question de l'augmentation des seuils de revente en dessous desquels les distributeurs ont interdiction de vendre un produit. L'objectif est que cette hausse soit répercutée sur la rémunération des producteurs. La mesure a reçu le soutien des industriels de l’ANIA (Association Nationale des Industries Alimentaires), des distributeurs de la FCD (Fédération du Commerce et de la distribution) et de la FNSEA, principal syndicat agricole. Mais elle aurait un "impact démesuré sur le pouvoir d'achat des Français", dénonce Michel-Édouard Leclerc, soutenu par l'UFC-Que-Choisir.

mercredi 11 octobre 2017

“En 2030, il y aura plus de vélos que d'autos dans Paris”

Avec la mise en place contestée du plan Vélo, le cycliste urbain est-il devenu l’ennemi public numéro 1 ? L'économiste et urbaniste Frédéric Héran estime que Paris est engagée dans la transition “éco-mobile” et surmontera la grogne, comme l’ont fait d’autres grandes capitales européennes avant elle. 


A force de tirer à boulets rouges sur la politique « pro-vélo » d'Anne Hidalgo, les « pro-bagnole » peuvent-ils espérer une quelconque victoire ? A en croire l'économiste et urbaniste Frédéric Héran, auteur de Le retour de la bicyclette. Histoire des déplacements urbains en Europe. 1817-2050, rien n'est moins sûr. Car les défenseurs de ce mode de locomotion polluant, brutal et dépassé ont historiquement tort. Le monde urbain est engagé dans une transition « éco-mobile » qui, selon le chercheur à l'université de Lille, se finira forcément par le sacre de la petite reine. Optimiste. 

Sommes-nous à un moment charnière de l'histoire des déplacements urbains ?
Il est évident que nous vivons aujourd'hui une transition du « tout automobile » – où la priorité est accordée à la voiture en toute circonstance – vers la rue pour tous – partagée entre différents modes de déplacements. Toutes les villes du monde sont engagées dans cette transition que j'appelle « éco-mobile ». A Paris, on le constate en s'appuyant sur deux sources chiffrées très fiables, à savoir les comptages réalisés par la mairie sur les grands axes et les enquêtes sur les transports, sources que j'ai recoupées et qui disent sensiblement la même chose : entre 1991 et 2015, le nombre de déplacements de personnes par voiture a baissé de 45%. Il est passé de 23% à 13% du nombre total de déplacements (qui inclut la marche, le métro, le bus...).

La baisse est plutôt encourageante...
Oui, sauf que Paris est plus dense que les autres villes européennes, que ce soit Madrid, Londres ou Amsterdam, sans parler de Berlin ou Copenhague... Or la voiture est très « spatiophage », c'est-à-dire que la consommation d'espace dans la ville par personne transportée y est considérablement plus élevé que sur les autres modes. En bus, par exemple, on consomme 200 à 300 fois moins d'espace qu'en voiture ! Cela prend tellement d'espace que la ville se retrouve rapidement saturée. “A cette époque, à Amsterdam, il n'y avait presque plus de vélos” A Paris, cette « transition éco-mobile » ne va pas sans heurts, comme le montrent les attaques répétées de certains élus et représentants du lobby routier contre la piétonnisation des voies sur berge, le plan Vélo, et tous les chantiers que cela occasionne.

Observe-t-on les mêmes résistances ailleurs ?
A quelques nuances près, cela se passe toujours selon le même schéma. Aux Pays-Bas par exemple, tout le monde l'a oublié, mais il y a eu des luttes féroces entre ceux qui voulaient toujours plus de voitures et ceux qui en voulaient moins. Si on était téléportés dans l'Amsterdam de 1972, on serait sidérés de voir la haine anti-vélo qui régnait à l'époque. Dans le quartier populaire de De Pijp, les habitants sont allés jusqu'à ériger des barrières pour lutter contre l'envahissement automobile. Il y a eu des rixes. Un journaliste de renom [Vic Langenhoff], dont le fils s'était fait écraser par une voiture, avait publié un article intitulé « Halte aux meurtres d'enfants » (en néerlandais « Stop de kindermoord ») et cela a soulevé une vague d'indignation dans tout le pays. Une association s'est même créée en prenant pour nom le titre de l'article. Les politiques ont été obligés de réagir.

On pourrait croire qu'en Europe du Nord, à la différence de la France, il y a toujours eu une tradition très ancrée de la bicyclette, et très consensuelle...
Pas du tout. A cette époque, à Amsterdam, il n'y avait presque plus de vélos. La pratique avait été divisée par quatre entre 1950 et 1975 car les gens s'étaient jetés sur les petites Daf, la 2 CV néerlandaise. Des siècles d'urbanité avaient été bousillés par la voiture en deux décennies. Même chose en Allemagne : il y a eu une opposition farouche liée au lobby de l'industrie automobile, lequel est autrement plus puissant que chez nous. Quelqu'un comme Franz Josef Strauss, le ministre-président du Land de Bavière [1915-1988, fondateur de la CSU, parti bavarois de centre-droit], était à fond pour la voiture. Comment les Allemands ont-ils réussi à évoluer ? Ils ont toujours dit : « D'abord, on expérimente, on observe les effets, et si on constate un problème, on revient à la situation antérieure. »

Alors qu'en France, on aurait tendance à privilégier le passage en force ?
Disons qu'il y a des maires malins, comme à Montreuil, où l'on a supprimé 45 emplacements de parking sur une place en expliquant aux habitants que c'était provisoire, et en leur proposant ensuite de voter, de choisir entre une place vivante ou pleine de voitures. En le formulant ainsi, le maire est à peu près sûr du résultat. A l'inverse, en Suisse, la votation sur le passage en « zone 30 » [en 2001, pour une généralisation à tout le pays de la vitesse maximale de 30km/h en ville] a été un échec, car elle a été présentée de façon abstraite. Alors que si on demande aux gens « voulez-vous que vos enfants puissent jouer en sécurité dans la rue ? », c'est évident qu'ils sont pour ! Paris, de ce point de vue, a largement les moyens de demander des sondages. Et chaque fois que les Parisiens sont consultés sur la limitation du trafic automobile, ils s'y montrent favorables à 60 ou 70%.

“Je ne défends pas Hidalgo, je constate juste, en tant que chercheur, que la droite a tort.”

Diriez-vous que le vélo est de gauche et la voiture de droite ?
Paris a toujours été pionnière en matière de déplacements urbains. C'est à Paris que le vélo a recommencé à rouler, et non à Strasbourg, contrairement à ce qu'on dit parfois. Mais il faut préciser que c'est Jacques Chirac [maire de 1977 à 1995] qui a amorcé le mouvement, et non la gauche. Souvenons-nous, dans les années 1970, toutes les places étaient envahies de voitures, sur le parvis de Notre-Dame, la place Vendôme..., et on pouvait passer une journée entière sans voir une seule bicyclette (0,2% de part modale en 1976). Chirac a mis le hola, avec l'accord de la population. Il a d'abord placé des potelets sur les trottoirs pour empêcher les stationnements illicites. Résultat : en 1990, le trafic automobile a commencé à reculer. Puis Tibéri [1995-2001] a continué plus fort. Alors que personne n'y croyait, il a lancé le premier plan Vélo en 1996, aménagé 180 km de pistes cyclables, lancé les études du tramway sur les Maréchaux... Et aujourd'hui, la gauche parisienne est assez stupide pour dire qu'elle est à l'origine de cette politique. A la droite qui hurle, elle pourrait répondre : « C'est vous qui avez commencé ! ».

Mais que répondez-vous aux inquiets pour qui le vélo serait l'ennemi de l'économie ?
Le vélo est un « biomarqueur » : une ville qui pédale est une ville qui va bien. Il progresse à New-York (+ 10,5% par an), à Washington (+ 14%), à Bogota, et même en Chine ! A Shangaï, il revient dans les quartiers huppés. Dans la périphérie chinoise, c'est encore le véhicule du pauvre, mais en centre-ville, c'est devenu celui de l'élite. Quant à la situation chez nous, si on écoutait Pécresse, la CCI [Chambre de commerce et d'industrie] ou la droite parisienne, on pourrait croire qu'à trop réduire la vitesse en ville, la capitale va mourir. Or, aujourd'hui, on a assez de recul pour dire que la baisse de la vitesse intra-muros (30% en 25 ans) n'a pas conduit Paris à l'agonie. Si la droite avait raison, les commerces seraient fermés, l'activité serait à l'arrêt, l'emploi et la démographie se seraient effondrés, ce qui est loin d'être le cas. Je ne défends pas Hidalgo, je constate juste, en tant que chercheur, que la droite a tort.

mardi 10 octobre 2017

L’espace naturel sensible des Ballastières, à Aire-sur-la-Lys, est achevé

Après cinq mois de travaux, la friche des Ballastières, à Aire-sur-la-Lys, est devenue un espace naturel sensible. L’aménagement porté par le Département a été livré, lundi 26 janvier. Eden 62 en est le gestionnaire. Les promeneurs devront attendre un petit mois pour découvrir les lieux.


1. Pour qui ?
Les promeneurs pourront bien sûr se rendre aux Ballastières. Mais l’aménagement a d’abord été conçu à des fins environnementales. Le conseil général du Pas-de-Calais mène depuis des années une politique qui consiste à acheter et aménager des espaces naturels sensibles, pas moins de 5 300 hectares dans le département. Le site des Ballastières fait lui 20 hectares. « L’idée c’est de profiter de la présence de l’eau, d’une flore et d’une faune intéressantes pour encourager leur prolifération », résume Jean-Claude Dissaux, maire. « Ça a été une peupleraie, ici, explique Dominique Deroute d’Eden 62. Le but c’est de réduire la friche au profit du pâturage. » La présence de bovins à l’année permettra de transformer le milieu en prairie humide. L’opération a coûté 737 830 euros, dont 251 307 euros versés par l’Agence de l’eau.

2. Pour quand ?
L’aménagement qui comprend trois kilomètres de cheminement a été livré. Mais il est encore fermé au public. Son accès doit être peaufiné. Et surtout une convention doit être signée entre la ville d’Aire-sur-la-Lys et Eden 62 concernant l’entretien. D’ici un mois, les promeneurs pourront arpenter la partie nord. Pour le reste, et notamment pour emprunter le platelage en bois au-dessus de l’eau, il faudra patienter jusqu’en juillet. En effet de février à juillet, a lieu la nidification des oiseaux. Pour ne pas les gêner, une partie du site ne sera pas accessible.

3. Pour voir quoi ?
Exit l’ancien camping et les bâtiments abandonnés, bienvenue aux oiseaux. Les promeneurs pourront observer toutes sortes d’espèces à l’avenir. Dominique Deroute a aperçu une grande aigrette : « Il f audrait prendre l’année qui vient pour faire le point sur ce qu’on peut observer ». Le site aura pour pensionnaires deux à trois vaches highlands pour commencer, des bêtes résistantes, auxquelles des enclos sont dédiés.


lundi 9 octobre 2017

Lettre d'information du Parc naturel régional Scarpe-Escaut N°50 # Octobre 2017

Les 51 Parcs s'exposent à Paris !
Venez célébrer à Paris, durant 4 jours, le cinquantième anniversaire du décret instaurant les Parcs naturels régionaux ! Installés à Bercy Village (Place des vins dans le XIIe), les 51 Parcs naturels régionaux organisent des dégustations de leurs produits locaux et marqués "Parc" et bien sûr des animations destinées au jeune public et aux adultes.


dimanche 8 octobre 2017

La Norvège, royaume de la voiture électrique

Incitations fiscales, parkings et recharge gratuits, ferry offert, accès aux voies réservées aux bus… Au pays des fjords, la voiture à batteries est reine. Une automobile neuve sur cinq y est 100 % électrique.


Glyphosate : le pire scandale sanitaire du XXIe siècle

Neuf ans après "le Monde selon Monsanto", Marie-Monique Robin publie une nouvelle enquête explosive sur le produit phare de la firme, le Roundup. De nombreuses études scientifiques montrent que l'herbicide, à base de glyphosate, est encore plus dangereux qu'on ne le supposait…


samedi 7 octobre 2017




LES PRIORITÉS DE LA FNH POUR LES ETATS GÉNÉRAUX DE L’ALIMENTATION
Demandés par la FNH depuis de nombreux mois, les Etats généraux de l’alimentation se tiennent jusqu’à fin novembre. Très investie tout au long du processus avec quatre experts mobilisés dans cinq groupes de travail, la FNH porte la nécessité de choix politiques ambitieux et cohérents, en se focalisant sur cinq grands chantiers prioritaires : restauration collective, agroécologie, foncier, pesticides et OGM.


vendredi 6 octobre 2017

Créer collectivement un jardin-forêt en permaculture


A découvrir en cliquant ici.

Les trois quarts des miels du monde sont contaminés par des néonicotinoïdes

Les concentrations de produits présenteraient un faible risque pour l’homme, mais sont susceptibles de provoquer des troubles pour les insectes.


Parfois surnommés « tueurs d’abeilles » pour le rôle déterminant qu’ils jouent dans le déclin d’Apis mellifera, les insecticides néonicotinoïdes – ou « néonics » – contaminent la grande majorité des miels récoltés sur les cinq continents. C’est le résultat saillant d’une étude franco-suisse publiée vendredi 6 octobre dans la revue Science : 75 % des miels analysés contiennent des traces de ces substances neurotoxiques. Un chiffre qui révèle, incidemment, la présence généralisée de ces pesticides dans tous les types de paysages.

Les concentrations de produits retrouvées sont réputées ne pas présenter de risque pour les consommateurs de miel. Mais elles sont le reflet d’une contamination des sources de nourriture des insectes pollinisateurs (nectar, pollen), à des niveaux susceptibles de provoquer une variété de troubles.

« A l’origine, c’est une expérience de science citoyenne, raconte Alexandre Aebi, chercheur à l’université de Neuchâtel (Suisse) et coauteur de ces travaux. Tout a commencé en 2013 avec une exposition sur l’apiculture au jardin botanique de Neuchâtel, dans laquelle les visiteurs étaient invités à apporter un pot de miel acheté au cours de leurs voyages, si possible directement à des petits producteurs locaux. »

Au total, quelque 300 pots de miels ont ainsi été récupérés en provenance d’Alaska, d’Australie, de Madagascar, d’Europe ou d’Asie. Toutes les latitudes sont représentées. « Nous avons opéré une sélection pour garder un échantillonnage qui ne surreprésente pas certaines régions par rapport à d’autres, poursuit M. Aebi. Et en définitive, nous avons conservé 198 miels différents pour l’analyse. »

jeudi 5 octobre 2017

« Monsanto papers », désinformation organisée autour du glyphosate

« Le Monde » montre comment la puissante firme américaine a fait paraître des articles coécrits par ses employés et signés par des scientifiques pour contrer les informations dénonçant la toxicité du glyphosate.


mercredi 4 octobre 2017


Faites 8% d'économie d'énergie garantie !
Vous souhaitez faire des économies d’énergie ? Le Parc, en partenariat avec le CLER (Réseau pour la transition énergétique), l'Espace Info Énergie et les Centres socioculturels de l'arrondissement, vous propose pour la deuxième année consécutive de relever le Défi des familles à énergie Positive ! Ce dispositif visant à réduire les factures énergétiques des foyers engagés dans la démarche d’au …


dimanche 1 octobre 2017

L’écotaxe, autopsie d’un scandale politique

Un documentaire limpide diffusé le 27/09/2017 sur France 5 raconte l'histoire de la taxe poids lourds, née en 2007 dans l'enthousiasme du Grenelle de l'environnement et enterrée en 2016.


C’est l’autopsie méticuleuse d’un scandale politique. Cette enquête est d'une précision et d'une pédagogie remarquables. Franchement, qui a compris quelque chose à l’écotaxe ? La journaliste Ella Cerfontaine raconte l'histoire depuis le début, elle donne la parole à tous les témoins et acteurs de cette affaire pour montrer comment les gouvernements de droite et de gauche ont échoué à mettre en place une taxe qui faisait pourtant consensus à sa création.

Ce documentaire édifiant décortique le mécanisme de la décision politique et pourrait se résumer en quelques mots-clés : clientélisme, démagogie, lobbying. Pas seulement le lobbying des chefs d'entreprise et des transporteurs bretons (qui préfèrent d'ailleurs parler de "travail de conviction", ça fait plus sérieux) mais aussi celui des députés et ministres bretons, droite et gauche confondues (Marc Le Fur, Pierre Méhaignerie, Jean-Yves Le Drian), qui apparemment s'étaient jurés d'avoir la peau de l'écotaxe.

En France, c'est le tout camion qui règne pour le transport de marchandises

L'idée était donc d'instaurer une taxe pollueur payeur, comme ça existe déjà en Suisse ou en Allemagne. Rien de très original. Un chauffeur espagnol, par exemple, qui traverse la France, qui pollue sans mettre un centime dans l'économie française, devra payer une taxe par kilomètre parcouru. L'argent récolté doit permettre notamment de relancer le fret et le transport fluvial, qui sont moins polluants que le transport routier. Pour cela, il faut installer des boitiers GPS dans les camions qui enregistrent la distance parcourue et calculent le montant de la taxe. Et des portiques sur les routes pour contrôler que les camions ont bien un boitier et détecter les éventuels fraudeurs. L'idée est née en 2007 dans un moment d’enthousiasme et de consensus politique rare : le Grenelle de l’environnement.

L'écotaxe connaitra sept reports et deux suspensions avant d'être enterrée
Le manque de courage politique des gouvernements qui se sont succédé est époustouflant. Les manifestations des fameux "bonnets rouges" exprimaient une détresse réelle, qui correspondait à une crise économique et agricole en Bretagne, mais l'écotaxe est vraiment un cas d'école illustrant le règne du court terme en politique. Sous le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, c'est la droite, qui l'a pourtant mise en place, qui va tirer à boulet rouge sur l'écotaxe.

Le premier portique est détruit par les manifestants en été 2013. En 2014 le gouvernement résilie son contrat avec Ecomouv', l'entreprise qui devait collecter la taxe. Les 190 personnes qui avaient été embauchées à Metz et formées pour travailler chez Ecomouv sont licenciées. Le coût total de cette volte-face pour l'Etat est estimé à 1,2 milliards d'euros. Ségolène Royal, qui était alors ministre de l'environnement, est sérieusement épinglée dans le documentaire, accusée au mieux de ne rien connaitre à ce dossier.

Aujourd’hui, le transport par camion continue d’augmenter en France et la pollution aussi. A méditer la prochaine fois que vous passerez en voitures sous l’un des portiques inutiles abandonnés sur les routes nationales.