vendredi 2 décembre 2016

Du Denaisis au Burkina Faso, le «road trip» d’une pelle de chantier solidaire

Sept tonnes, six mois de voyage, plus de 60 000 euros investis… Le Club 33 n’a reculé devant rien pour offrir une précieuse pelleteuse au village de Méguet. Le cousin burkinabè de Douchy pourra ainsi conforter et accroître ses cultures.

En 2009, le barrage de retenue d’eau fluviale de Méguet cède. Dramatique pour les cultures vitales de milliers d’habitants de cette commune rurale du Burkina Faso. La nouvelle gagne Douchy-les-Mines, à 4 500 kilomètres de là. Il faut dire que la jumelle nordiste est liée avec le chef-lieu burkinabè depuis 2001. La Ville communique avec le Club 33. L’association, déjà de belles années de solidarité internationale derrière elle, n’en est pas à son coup d’essai : Maroc, Sénégal, Palestine… En 2007, la cinquantaine de membres s’étaient déjà mobilisés pour envoyer au Burkina Faso un conteneur de matériel collecté à Douchy.


À nouveau, branle-bas de combat : « Sur place, la situation était dramatique », se souvient le président d’honneur Patrick Soloch. Un coopérant de l’école des Mines de Douai est envoyé et redonne vie au barrage, en 2010. « Il fait aujourd’hui vivre 500 familles, permet leur autosuffisance mais aussi la revente d’un petit excédent », félicite Didier Loose. Le président du Club 33 a « pu voir, sur place, son utilité » : il rentre tout juste, comme le maire, d’une semaine de visites.

La pelle et l’océan
Le 15 novembre, les envoyés douchynois fêtaient à Méguet la quinzième année de jumelage. Mais aussi l’arrivée, quelques jours avant, d’une pelle de chantier. Offert par Eiffage puis remis en état, l’engin de sept tonnes avait quitté le Denaisis début mai, pour embarquer sur les eaux. Depuis Le Havre, la pelle mécanique s’est offert une belle courbe sur l’Atlantique avant d’accoster au Ghana. Un pays traversé du sud au nord, jusqu’au Burkina Faso et ses dernières dizaines de kilomètres de pistes pour gagner Méguet, depuis la capitale Ouagadougou. Un voyage de plus de six mois, parsemé de difficultés douanières et administratives : au total, plus de 60 000 euros investis, lâche timidement le Club 33. Dernier acte L’engin permettra l’aboutissement des travaux et offrira une belle opportunité d’avenir : l’actuelle zone de maraîchage de vingt hectares pourrait ainsi doubler, à l’avenir. « Il pleut deux mois par an et il y a beaucoup d’évaporation. La pelle permettra d’augmenter la capacité de stockage d’eau et de creuser de nouvelles voies pour irriguer plus de terres », envisagent les émissaires du Club 33. L’action nécessitera un dernier élan de solidarité : une centaine de bons de 10 € seront vendus prochainement pour permettre de nourrir la machine en gasoil. Les bons financeront aussi des livres et d’autres matériels.

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