lundi 26 mars 2018

La déforestation de l’Amérique du Sud nourrit les élevages européens

La monoculture du soja ravage des contrées entières au Brésil, en Argentine et au Paraguay, détruisant dans son expansion la vie des populations autochtones et des écosystèmes.


Ni les images des immenses terres dénudées et fumantes, ni la démesure des millions d’hectares convertis à la culture du soja et à l’élevage ne peuvent à elles seules rendre compte de la dévastation qu’engendre la propagation de l’agriculture industrielle en Amérique du Sud. Des membres de l’ONG Mighty Earth s’y sont donc rendus, parcourant plus de 4 000 kilomètres pour prendre la mesure de la déforestation et de la destruction des écosystèmes en cours dans le Gran Chaco, pour y entendre les habitants aussi.

Dans cette vaste région qui s’étend au nord de l’Argentine, à l’ouest du Paraguay et au Sud de la Bolivie, ils ont recueilli le témoignage des populations autochtones chassées de leurs forêts autrefois impénétrables où vivaient tatous, jaguars et fourmiliers géants. Ils ont pris le temps d’écouter les riverains régulièrement aspergés de glyphosate – l’herbicide largué par avion au-dessus des parcelles géantes de soja génétiquement modifié –, contaminant l’eau et les villages. Catalina Cendra, par exemple : « Je ne pense pas que le soja soit un aliment. Pour moi, c’est une maladie, leur a assuré cette agricultrice du Chaco. La nourriture saine, c’est celle du temps de mes ancêtres : les patates douces, le yucca, les citrouilles. Le soja, c’est pour les gros capitaux, pas pour nous. Ils viennent, ils sèment, ils empoisonnent, ils récoltent et ils s’en vont… » 

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