lundi 26 juin 2017

Premiers remous au gouvernement sur l’interdiction des pesticides tueurs d’abeilles

Le ministre de l’agriculture, Stéphane Travert, a annoncé lundi que l’interdiction des néonicotinoïdes pourrait être remise en cause, ce à quoi s’oppose Nicolas Hulot. Le premier ministre a tranché.


Une forme de confusion régnait, lundi 26 juin, sur les projets du gouvernement en matière de réglementation des pesticides. La révélation dans la matinée, par RMC, d’un document de travail interministériel étudiant la possibilité de supprimer, par ordonnance, certaines restrictions d’usage de produits phytosanitaires a alimenté des déclarations apparemment contradictoires des ministres de la transition écologique et solidaire, d’une part, et de l’agriculture, d’autre part.

Le document interministériel dévoilé par RMC suggère la volonté du gouvernement d’assouplir les conditions d’autorisation des épandages aériens de pesticides et, surtout, de revenir sur l’interdiction des insecticides dits « néonicotinoïdes ».
Ces substances désormais omniprésentes dans l’environnement sont mises en cause dans l’effondrement des colonies d’abeilles, dans l’érosion des populations d’invertébrés et d’oiseaux. La loi pour la biodiversité et la reconquête des paysages, adoptée sous le précédent quinquennat, prévoit leur interdiction à partir de 2018, avec dérogation possible jusqu’en 2020.

Formulation ambiguë
Interrogé lundi matin, le ministre de l’agriculture Stéphane Travert a confirmé, sur RMC, sa volonté de revenir sur cette mesure d’interdiction, la loi en question ne se trouvant pas selon lui « en conformité avec le droit européen ». « Il n’y a pas de substitution pour certains néonicotinoïdes », a-t-il ajouté, précisant qu’il souhaitait « travailler sur ce sujet avec Nicolas Hulot » et que l’arbitrage du premier ministre était attendu sur ce dossier sensible. M. Travert a, en revanche, affirmé que l’interdiction des épandages aériens – sauf situation de crise sanitaire grave – ne serait pas remise en cause.

Le ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a répondu immédiatement, sur son compte Twitter, que les deux questions étaient déjà tranchées. « Les interdictions de néonicotinoïdes et l’épandage aérien ne seront pas levés, les arbitrages ont été rendus en ce sens », a-t-il déclaré sur le réseau de microblogging.

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