samedi 25 novembre 2017

BERLAIMONT Mormal Forêt agir dénonce une coupe rase en cours au Sars-Bara

L’association Mormal Forêt agir dénonce de nouvelles coupes rases, en cours depuis vendredi, sur une parcelle au hameau du Sars-Bara. Selon l’association, qui a fait appel à un huissier lundi, des chênes plus que centenaires y seront « bradés ».


Sur cette parcelle d’environ quatre hectares, le silence de la nature a laissé place au bruit assourdissant des tronçonneuses, troublant quelque peu la quiétude de ce hameau dit du Sars-Bara, chemin des Vignerons, et des habitants qui y vivent pour ce magnifique cadre de vie, car situé à l’orée du bois. Près de 1714 m3 de bois voués au martelage et donc à la vente finiront sous la lame des tronçonneuses et des exploitants forestiers.

L’an dernier, l’association Mormal Forêt agir avait contesté la fiche de vente sur cette parcelle, où il avait été « omis les bois de merrain, des bois de très haute qualité qu’on utilise pour réaliser de belles poutres ou à usage de tonnellerie ». Des chênes plus que centenaires, une vingtaine en tout sur cette parcelle, qui constitue les plus beaux spécimens de la forêt, selon Benoît Tomsen, président de Mormal Forêt agir.

L’association dénonce des « incohérences entre la fiche de vente de 2016 et celle de 2017 ». Les bois de merrain s’y retrouvent, aujourd’hui, martelés, sur cette parcelle vouée à la vente. Ils feront partie de la coupe rase, en cours depuis quelques jours. « Ces bois de qualité se négocient entre 450 et 900 euros le m3. L’ONF les a vendus 40 euros le m3, le prix de bois de chauffage. C’est une gabegie, à la fois un désastre financier, et paysager, s’emballe Benoît Tomsen. Habituellement, on vend les plus beaux bois avant d’opérer une coupe rase. L’ONF aurait pu en tirer, rien que pour ces bois de merrain, les deux tiers du prix de vente de toute la parcelle, soit 60 000 euros. »

Le président de Mormal Forêt agir ne décolère pas, d’autant plus que, selon lui, « l’ONF réfléchit à l’arrêt des coupes rases. Dans les sept ans, l’ONF prévoit de mettre fin aux coupes rases en Île de France pour des raisons sociétales, et pour éviter des changements trop brusques de paysages ». Ici, au hameau du Sars-Bara, il s’inquiète de l’impact paysager qu’aura cette coupe rase sur cette parcelle, à effet de pointe, située à l’entrée de la forêt de Mormal, et qu’un sentier équestre traverse. « C’est très dommageable de laisser faire ça. C’est une parcelle d’1,5 km2 qui sera réduite à néant », martèle Benoît Tomsen. Lundi, l’association a sollicité l’intervention d’un huissier pour constater l’absence de panneaux de chantier. Un courrier a par ailleurs été envoyé au président de la Communauté de communes du pays de Mormal.


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Un nouveau recours en référé ?

L’association Mormal Forêt agir, qui dénonce la surexploitation forestière du massif forestier, a décidé au printemps de saisir la justice, et notamment le juge des référés, à la fois contre l’Office national des forêts et contre des acheteurs sur pied d’arbres pour demander que cesse la coupe de bois en forêt de Mormal. L’association estimait en effet une différence entre ce que préconise le plan d’aménagement forestier et les volumes effectivement prélevés. Dans le courant du mois d’octobre, le juge des référés a rendu son ordonnance, rejetant les demandes des associations, celle de Mormal Forêt agir et celle de l’Association pour la protection des paysages et de l’esthétique de France, qui avait rejoint le dossier. « Nous avions introduit un recours en référés pour quatre parcelles. Le juge des référés avait alors estimé que cela représentait moins de 4 % de l’ensemble de la forêt pour que cela soit considéré comme un dommage imminent », commente Benoît Tomsen, président de Mormal Forêt agir. L’association ne baisse pas les bras sur cette affaire, puisqu’elle envisage d’introduire un nouveau recours pour cette fois l’ensemble de la forêt de Mormal, à savoir les quelque 200 parcelles.

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