dimanche 3 décembre 2017

DOUCHY-LES-MINES Une carrière de calcaire gallo-romaine découverte à l’occasion de fouilles

Avant la construction du lotissement Les Prouettes, route d’Haspres, sur une superficie de 7 ha, Évelyne Gillet (INRAP) a réalisé une opération de diagnostic archéologique mettant en évidence la présence d’une carrière de pierres d’Avesnes-le-Sec, datée du haut Empire (Ier et IIème siècle après J-C).


L’intérêt de cette découverte a amené les commissions territoriales de la recherche archéologique (CTRA) à prescrire une fouille préventive sur une superficie de 28 500 m². L’appel d’offres a été emporté par le service d’archéologie préventive de la communauté d’agglomération du Douaisis et placé sous la responsabilité de Damien Censier, archéologue.


L’aménageur a d’abord réalisé des sondages, afin d’être sûr qu’il n’y avait pas de cavités, ensuite l’opération de fouilles, commencée le 2 octobre, a permis d’explorer une carrière calcaire associée à des bâtiments d’exploitation de l’époque gallo-romaine, le tout circonscrit à l’époque par un simple fossé.


Lors de notre visite, Damien Censier, notre guide, avait invité David Poiron, un tailleur de pierres originaire d’Angers, afin qu’il puisse lui en dire plus au sujet de la technique utilisée à cette époque. Pour l’archéologue, une telle carrière n’avait jamais été observée dans la région. Deux sondages ont été effectués, ce qui a nécessité le déblaiement de 5 000 m3 de terre argileuse et de terre calcaire, déchets de l’exploitation. Ils atteignent une profondeur variant de 5 m à 7 m. Les propriétaires de ces carrières à ciel ouvert devaient faire appel à une main-d’œuvre servile, sans doute d’origine locale. Afin de réduire les frais de transport au maximum, les pierres devaient être transportées par voie d’eau. Elles devaient sans doute être embarquées sur la Selle sur des radeaux ou des barges afin de rejoindre l’Escaut, pour être revendues tout au long du fleuve. Cette possible route commerciale semble être confirmée par la découverte de pièces réalisées avec cette pierre dans le sud des Pays-Bas.

Pour David Poiron, d’après les traces d’outils visibles sur certaines pierres, les esclaves devaient utiliser une sorte de barre à mine ou un pic cintré. Face au front de taille, il a aussi insisté sur le grand nombre de déchets. La qualité de cette pierre est assez médiocre, elle est tendre et elle absorbe facilement l’humidité. À l’époque romaine, les colonnes étaient ensuite taillées à la main par des esclaves expérimentés, ou sur une machine. La pierre était placée sur un axe, dans une caisse ajourée, on la faisait tourner et on plaçait un ciseau, ainsi n’importe qui pouvait l’utiliser.
Les fouilles doivent se poursuivre au moins jusqu’au 2 février.

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