Un collectif réunissant une vingtaine d’associations s’élève contre le projet de confortement de l’incinérateur du SIAVED, à Douchy-les-Mines, dont la capacité est censée passer de 88 000 à 120 000 t de déchets par an. « Arrêtons de jouer les apprentis sorciers ! », implorent les opposants.
Le SIAVED, propriétaire du centre de valorisation des déchets de Douchy-les-Mines, veut faire passer la capacité de 88 000 à 120 000 t. Le collectif Alerte incinérateur déchets est contre. PHOTO ARCHIVES PIERRE ROUANET
Un collectif est né
« Marie-Josée Bosch a été une lanceuse d’alerte dans son coin », note Janine Lecaille, militante Europe Écologie – Les Verts, qui fut en son temps élue à Marly. L’habitante de Bouchain est partie seule dans ce qui ressemblait fort, au départ, à la lutte du pot de terre contre le pot de fer. Au printemps, elle a fait le siège de l’enquête publique portant sur l’extension de la capacité de l’incinérateur du SIAVED, à Douchy-les-Mines, et s’est adressée aux Verts au bout du compte.
Le collectif Alerte incinérateur déchets, auquel se sont agrégées une vingtaine d’associations, dont Réseau environnement santé, Générations futures et France nature environnement, est né comme ça.
Le collectif Alerte incinérateur déchets regroupe une vingtaine d’associations, intéressées pour la plupart à la cause environnementale.
« Mobilisez-vous ! »
À l’exception de’lA3D (Atelier douchynois pour un développement durable), qui a déposé une contribution, les uns et les autres se sont réveillés une fois l’enquête publique bouclée. La pétition (sur papier et en ligne) lancée début juin avait recueilli une centaine de signatures en fin de semaine dernière. Commerçante à Douchy-les-Mines, Lise-Marie Cuisset s’est aperçue en distribuant des tracts appelant les citoyens à la mobilisation que très peu avaient entendu parler de ce qui se préparait.
« En augmentant la capacité de l’incinérateur, comment croire que la situation puisse s’améliorer ? »
Décideurs et élus ont aussi été alertés par courrier. Pour l’heure, à l’exception de l’Insoumis Adrien Quatennens, les prises de position en faveur du collectif sont inexistantes – le RN s’est prononcé, dans son coin, contre le projet d’extension.
Un territoire exposé
Ancien médecin généraliste, en son temps à la pointe du combat face aux rejets de la centrale thermique d’Hornaing, Paul Cordonnier dresse un constat alarmant : « C’est ici, sur ce territoire, que l’on a les pires indicateurs de santé et les pires indicateurs de pollution en France. Qu’on le veuille ou nom, une usine d’incinération émet des rejets dans l’atmosphère. En augmentant la capacité de l’incinérateur de 30 % (36 % en réalité), comment peut-on croire que la situation puisse s’améliorer ? »
Propriétaire de l’équipement, le SIAVED « explique de son côté qu’il n’y a pas de problème, qu’il respecte les normes », ce qui n’est pas faux. L’ancien professionnel de santé appelle néanmoins à changer de braquet. Parce que « les particules ultrafines, les plus dangereuses, ne sont pas mesurées » et qu’il faudrait, selon lui, arrêter « de jouer les apprentis sorciers ».
Produire moins de déchets
Dans l’argumentaire de vingt et une pages qu’elle faisait parvenir le 9 avril au commissaire enquêteur, l’association Zero Waste s’interrogeait sur « l’intérêt d’augmenter les capacités énergétiques d’un incinérateur dans une région qui vise une baisse généralisée de la production des déchets ». « La solution, pour nous, renchérit Paul Cordonnier, c’est de diminuer les déchets à la source en réfléchissant à leur réutilisation. Là, ce qu’on nous propose, c’est le maintien dans l’ancien système. »
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Avis favorable avec réserves
Les membres du collectif Alerte incinérateur déchets attendent désormais que le Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (CODERST) rende un avis sur l’augmentation de la capacité d’extension de l’incinérateur douchynois. Avis que le préfet sera ensuite libre de suivre ou pas… À trois réserves près, le commissaire enquêteur mandaté par le tribunal administratif n’a pas trouvé à redire, pour sa part, à la demande d’autorisation portée conjointement par le SIAVED et l’exploitant du centre de valorisation des déchets (CVE), Dalkia.
L’extension « devrait permettre de pouvoir traiter tous les déchets du territoire du SIAVED » et d’éviter que « par an, 15 000 à 20 000 tonnes de déchets (aillent) en décharge », observe le commissaire enquêteur. Autres « atouts » mis en avant : cette augmentation de capacité assurera non seulement l’alimentation du réseau de chauffage urbain de la commune de Douchy-les-Mines, mais aussi, demain, celui de Denain.
La Voix du Nord - Par Sébastien Chédozeau | Publié le 07/07/2019.
Face aux détracteurs de l’extension de l’incinérateur de Douchy, le SIAVED réagit
Face au mécontentement d’un collectif d’une vingtaine d’associations qui s’élève contre la demande d’augmentation de capacité de l’incinérateur du SIAVED, le président du Syndicat Charles Lemoine et son équipe montent au créneau.
La Voix du Nord - Par Valérie Aubert | Publié le 09/07/2019.
La hausse de la capacité d’incinération du SIAVED fait débat
A quelques jours de la décision de la Préfecture de région relative à la hausse de la capacité d’incinération du SIAVED de 88 000 tonnes à 120 000 tonnes, le ton monte entre les associations environnementales, le parti EELV et le syndicat intercommunal de gestion des déchets basé à Douchy-les-Mines.
Réactions croisées entre le président du SIAVED et son équipe, Quentin Omont porte parole du parti EELV sur le Valenciennois, et Paul Cordonnier président de l’association « Après59 », et représentant national dans le domaine de la santé publique, sa spécialité.
Publié par Daniel Carlier le 9 juillet 2019 - va-infos.fr.