Le Symevad, ou syndicat mixte d’élimination et de valorisation des déchets, espère réduire de 3 % les quantités de déchets qui lui arrivent des agglomérations d’Hénin-Carvin, du Douaisis et d’Osartis-Marquion. Il se donne six ans pour y parvenir grâce à son plan. 3 %, ça n’a l’air de rien, mais c’est déjà énorme.
Le Symevad croit beaucoup à la sensibilisation, notamment par les visites organisées au sein de son centre de tri. Photo archives
Nous souhaitons à terme une baisse de 3% des tonnages en six ans, soit à peu près 650kg de déchets par habitant par an.
1 LE CONTEXTE
Nous produisons trop de déchets. En 2015, la loi sur la transition énergétique avait fixé pour objectif une baisse de 10 % du tonnage par habitant et par an en 2020 par rapport à 2010. Sur le territoire du Symevad (les agglomérations d’Hénin-Carvin, du Douaisis et la communauté de communes Osartis-Marquion dans l’Arrageois)*, on visait donc un ratio de 625 kg par habitant. On sait déjà qu’on n’y parviendra pas. On devrait être autour de 675 kg, et encore, si on enraye la hausse constatée depuis 2017.
2 LE NOUVEL OBJECTIF
Après le programme Reduce en 2007, après le plan local de prévention 2009 et après le « territoire zéro déchet zéro gaspillage » en 2015, le Symevad a préparé un nouveau plan de bataille pour la période 2020-2025 : le programme local de prévention des déchets ménagers et assimilés, ou PLPDMA. « Nous souhaitons à terme une baisse de 3 % des tonnages en six ans, soit à peu près 650 kg de déchets par habitant par an », annonce Barbara Wydrzynski, responsable du service prévention du Symevad. Ça peut paraître modeste mais, au global, cela représenterait 6 750 tonnes de déchets évités. « Nous voulions des objectifs adaptés au contexte du territoire mais aussi à la capacité de réalisation des habitants », explique Zoé Poirier, chargée de communication du Symevad.
3 UN PLAN EN HUIT AXES
Compostage, prévention du gaspillage alimentaire, économie et réemploi, consommation responsable, prévention des produits dangereux, programme consom’acteurs, sensibilisation par des visites pédagogiques et techniques d’identification des déchets : voilà les huit axes du PLPDMA.
Ils feront l’objet d’un diagnostic annuel et d’un réajustement en cas d’évolution de la législation. « Nous privilégions l’humain, la proximité, le concret, le participatif et l’accompagnement. Nous ne souhaitons pas changer radicalement les habitudes de chacun mais que chaque individu fasse un petit geste et interprète les huit axes à sa manière, au quotidien », précise Zoé Poirier.
Ça peut passer par une simple discussion lors d’une réunion consomm’acteur : « Une mère de famille se plaignait des déchets causés par les compotes en sachets, raconte Barbara Wydrzynski. Une participante lui a conseillé de donner une pomme à ses enfants. »
Autre exemple, cette dame qui confiait avoir moins d’allergies cutanées depuis qu’elle fabrique ses produits ménagers elle-même. Son témoignage en a peut-être poussé d’autres à franchir le pas.
* Le Symevad assure la collecte et le traitement des déchets de près de 321 000 habitants, répartis dans 98 communes. Son siège se trouve à Évin-Malmaison.