Le monde sortira un jour de la pandémie du Covid-19 et devra relever un système économique exsangue, voire le transformer en profondeur pour que les mêmes maux n’apparaissent plus. Afin de préparer dès maintenant la suite, les initiatives fleurissent : parlementaires, associatifs, syndicats…
Bruno Le Maire l’a prédit au Sénat lundi 6 avril : la France devrait connaître la pire récession de son histoire depuis la Seconde Guerre mondiale. Comment rebondir après une crise aussi grave ? « Le jour d’après ne sera pas un retour au jour d’avant », a promis Emmanuel Macron lors de son intervention télévisée du 16 mars dernier.
Pourtant, les premières décisions gouvernementales ne laissent rien présager de bon : détricotage du Code du travail, refus de restaurer l’impôt sur la fortune, soutien à l’industrie fossile et aéronautique…
À l’inverse, de nombreux Français réclament un changement de modèle. Selon un sondage publié par le quotidien Libération mardi 31 mars, 84 % des sondés appellent de leurs vœux la relocalisation en Europe d’un maximum des filières de production ; 69 % veulent « ralentir le productivisme et la recherche perpétuelle de rentabilité » ; 88 % réclament un « accès à l’eau et à un air de qualité » et 76 % à la « biodiversité ».
Les 150 membres de la convention citoyenne pour le climat, qui travaillent depuis six mois sur des réponses à la crise climatique, ont aussi débattu d’une stratégie de sortie de la crise du Covid-19 lors d’une session en visioconférence les 3 et 4 avril. Leur emboîtant le pas, des élus et des associations ont lancé des outils pour inventer collectivement une relance synonyme de transition écologique et sociale, et peser pour l’imposer face à celles et ceux qui préconiseraient plutôt le retour au business as usual.
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