jeudi 10 mars 2016

Le monde de Demain, ou comment le souci de l’environnement touche à l’économie, la démocratie, l’éducation...

"Changeons de logiciel de pensées pour réinventer le futur" Coline Serreau et Cyril Dion
Dans tes rêves, y’a plus de banque mondiale, plus d’Omc, plus de Fmi. Les forteresses du Grand Capital ont été rasées. Les traders et les financiers sont les ex idoles du siècle dernier. Dans tes rêves, y’a plus d’élus, plus d’élites, mais un gouvernement des peuples qui cultive les champs des possibles. Depuis qu’on n’a plus de pétrole, on n’a jamais eu autant d’idées. Dans tes rêves, Romuald et Juliette filent le parfait amour et eurent beaucoup d’enfants. Roméo est en dépression depuis que la nouvelle société du spectacle a réinventé ses héros et des histoires à ne surtout pas dormir debout. Dans tes rêves, y’a le pays de ton enfance et celui de l’utopie. Y’a pas de morale à la fin, tout est possible, tu deviens un autre. Et si on l’écoutait un peu plus ce fameux rêveur qui sommeille en nous…
Ecoutez l'émission "Dans tes rêves" sur France Inter



À Loos-en-Gohelle la démocratie «impliquante»
Depuis la fenêtre de son bureau, le maire a pleine vue sur un jardin collectif initié par les habitants. Un lopin de terre loin de faire figure d’exception. Voilà près de dix ans que Loos-en-Gohelle, lieu incontournable de la transition écologique, a pris le tournant de la démocratie participative. «Impliquante», corrige Jean-François Caron. «C’est à l’opposé des conseils de quartier. Il ne s’agit pas de réunir les gens et leur demander ce qu’ils veulent.» Il a lancé cette «autre forme de démocratie» d’abord car «dans une société devenue très matérialiste, les habitants deviennent de plus en plus consommateurs de l’action publique». Il souligne aussi la période actuelle de mutation, où la figure d’autorité est profondément bouleversée. «Aujourd’hui, le pouvoir politique ne s’exerce plus de manière surplombante. Il faut produire ensemble ce qu’on considère comme juste et bon pour la ville.» Alors, dès 1995 et la révision du Plan d’occupation des sols (fixant les usages du territoire d’une ville), les Loossois se retrouvent impliqués dans le projet communal. Aujourd’hui, concertations et collaborations sont monnaie courante. «Ensemble, on décide des horaires de la garderie, de l’ouverture des clubs de foot, des TAP, du réaménagement des routes: met-on une piste cyclable ? De quel côté? Avec quelle sécurité?» Une reconnaissance des habitants qui permet aussi une amélioration considérable des projets: «Chaque Loossois a une expertise du sujet, lié à son usage de la ville. Si je veux refaire une rue, ce sont les résidents qui vont me dire attention, le livreur ne pourra plus passer.» Devenus acteurs de l’intérêt général de leur ville, ils acquièrent une connaissance de la réglementation, des coûts. «Ça re-légitime aussi le rôle de l’élu, les gens perçoivent la difficulté de prendre une décision, ils acceptent et attendent l’arbitrage du politique.»

Évidemment, ça ne se fait pas du jour au lendemain. «C’est un processus long.» Pour les plus exclus, la ville a tenté la participation par tirage au sort, à l’occasion de la révision du Plan local d’urbanisme en 2009. « Certains ne se sentaient pas légitimes. Finalement, une partie a accepté de participer. Ils sont devenus ambassadeurs de leur quartier.»
Cécile Andrzejewski

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