mercredi 16 mars 2016

Le Sénat s’oppose aux toitures végétales



Un an plus tard, et après un passage au Sénat, cet amendement a tout simplement été supprimé. Et pour cause, le Sénat y voit un impact négatif sur « la vitalité économique et sur l’emploi dans nos territoires » et argumente sur le manque d’études. Le Sénat clame que « la surcharge pondérale des végétaux ou des panneaux photovoltaïques nuirait au bilan carbone des centres et poserait de graves problèmes de climatisation et d’aérations, aboutissant à augmenter la consommation énergétique ». Le Sénat n’a donc pas entendu l’argumentation de la député Mme Abeille qui lors de la présentation de l’amendement devant l’Assemblée Nationale expliquait les nombreux bénéfices de cette 5ème façade : une meilleure isolation thermique en plus d’une production d’énergie qui pourrait couvrir les besoins énergétiques du bâtiment, la limitation du ruissellement (les toitures végétalisées augmentent la capacité d’absorption des eaux de pluie), la lutte contre les îlots de chaleur en ville et surtout la reconquête de la biodiversité. De plus, les industriels, qui critiquent le surcoût de telles installations, rentreraient néanmoins dans leurs frais sur le long terme.
Cependant si l’Etat n’aide pas à la transition verte directement, l’idée des immeubles « verts » séduit de plus en plus. On constate une augmentation de projets similaires, notamment illustré par le projet « Réinventer Paris ». La priorité de ce projet est certes le logement, mais l’innovation environnementale y est aussi très présente. On remarque que les architectes sont de plus en plus conscients du besoin de changement dans nos villes ; les 22 projets retenus mettent en avant le végétal et l’environnement. L’adjoint à la Maire de Paris, en charge de l’urbanisme, expliquait pour la compétition qu’il était essentiel de considérer la consommation et la récupération d’énergie, l’intégration de matériaux écologiques, l’expérimentation de végétalisations innovantes et la concrétisation de l’objectif « zéro déchet, zéro carbone ». Dans un esprit semblable, ce projet a aussi encouragé l’utilisation de lieux délaissés dont le potentiel peut se révéler formidable pour l’environnement (sous-sols, toits, friches) et qui permet de valoriser des espaces inattendus.

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