mardi 2 juin 2020

De l’Escaut à l’Amazonie : Béghin-Say ou la catastrophe permanente

Vous ne connaissez peut-être pas le nom de Tereos mais vous connaissez celui de Béghin-Say, sa marque de sucre. Alors que la multinationale affichait fièrement sa mobilisation dans la production de gel hydroalcoolique, elle tuait toute trace de vie dans l’Escaut suite à son rejet accidentel, le 9 avril dernier, de 100 000 m3 d’eau contaminée.


Dans sa partie française, l’Escaut est déjà martyrisé par une usine métallurgique qui produisait jusqu’en 1968 un quart de la production française de zinc. Les sols alentours sont saturés en métaux lourds à des niveaux dépassant parfois ceux de Metaleurop. Pour un seul des sites de l’usine, les drains fluviaux rejettent dans la Scarpe 14 tonnes de zinc par an, 2kg de plomb et 25kg de cadmium. Et il y a comme ça 12 000 tonnes de zinc à évacuer dans cette rivière qui se jette dans l’Escaut. Aujourd’hui, le jus de betterave à sucre de Tereos a tué la totalité des poissons, amphibiens et libellules sur une quarantaine de kilomètres au moins. Les poissons morts se ramassent à la pelleteuse.


Deux nouveaux dépôts de plainte ce lundi 11 mai et plus à venir…

La pollution organique de l’Escaut, dans la nuit du 09 et vendredi 10 avril, commence à prendre un corps judiciaire de plus en plus sérieux à travers deux nouveaux dépôts de plainte en France, d’autres réfléchissent sur le sujet. Toute chose étant égale par ailleurs, cette catastrophe écologique suscite une kyrielle de questions de part et d’autre de la frontière avec la Belgique (visuel d’un site TEREOS sur la Betterave, sa transformation constitue l’origine de cette pollution organique).

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