Daniel Schneidermann - http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=8674
Et si on parlait d'autre chose ?
Vous ne l'avez peut-être pas noté, mais une grande marque de distribution vient de décider de ne plus commercialiser d'oeufs de poules élevées en batterie (je ne cite pas son nom pour ne pas participer à l'opération de greenwashing, mais vous pourrez le retrouver sans peine).
Pour information, pour savoir si vous consommez des œufs de poules élevées en batterie, rien de plus facile : ce sont les œufs de catégorie 3. Regardez bien les emballages.
Donc, fort logiquement, la station de radio publique locale France Bleu Drôme-Ardèche consacre un article aux réactions à cette mesure des agriculteurs drômois (à noter que France Bleu, regardez bien l'URL, a corrigé dans son titre le mot "batterie" par le mot "cage", censé être moins rebutant). La Drôme est le quatrième département producteur d’œufs en France.
Tout aussi logiquement, les agriculteurs interrogés condamnent cette mesure, rappelant que leurs cages sont aux nouvelles normes européennes (600 cm² de surface utilisable par poule soit l'équivalent d'une feuille de papier A4), que les poules y disposent de perchoirs "pour se reposer", et que "une poule n'a pas besoin de télévision non plus". Bien. Notons que seul le point de vue des agriculteurs est donné, et pas celui des associations de défense du bien-être animal, mais ne jetons pas l’œuf pourri à France Bleu Drôme-Ardèche : sans doute a-t-il été donné un autre jour, dans un autre reportage.
L'important, dans cet article, ce sont les photos. Il est notamment illustré par trois photos. En ouverture, cette image d'illustration :
Donc, fort logiquement, la station de radio publique locale France Bleu Drôme-Ardèche consacre un article aux réactions à cette mesure des agriculteurs drômois (à noter que France Bleu, regardez bien l'URL, a corrigé dans son titre le mot "batterie" par le mot "cage", censé être moins rebutant). La Drôme est le quatrième département producteur d’œufs en France.
Tout aussi logiquement, les agriculteurs interrogés condamnent cette mesure, rappelant que leurs cages sont aux nouvelles normes européennes (600 cm² de surface utilisable par poule soit l'équivalent d'une feuille de papier A4), que les poules y disposent de perchoirs "pour se reposer", et que "une poule n'a pas besoin de télévision non plus". Bien. Notons que seul le point de vue des agriculteurs est donné, et pas celui des associations de défense du bien-être animal, mais ne jetons pas l’œuf pourri à France Bleu Drôme-Ardèche : sans doute a-t-il été donné un autre jour, dans un autre reportage.
L'important, dans cet article, ce sont les photos. Il est notamment illustré par trois photos. En ouverture, cette image d'illustration :
(Ceci n'est pas une poule drômoise, mais une poule d'illustration)
Viennent ensuite deux photos des deux bâtiments où s'exercent les activités de Yvan Moréon, agriculteur interrogé (40 000 poules dans chaque bâtiment).
Le premier batîment, photographié par FBDA
Le second bâtiment, pour les lecteurs amateurs d'une information complète
Deux photos.
Il ne manque rien ? Ah si. Tiens, on ne voit pas de plan large de l'intérieur des deux bâtiments. Si France Bleu Drôme-Ardèche avait aussi photographié l'intérieur des bâtiments, on aurait vu quelque chose comme ça :
Et encore, j'ai choisi la photo la plus soft, parmi toutes celles que propose Google images
Evidemment, si injuste que ce soit, si abusive que soit parfois la puissance des images, le lecteur de France Bleu Drôme-Ardèche aurait eu ensuite davantage de mal à lire les explications des agriculteurs concernés.
Pour vous aider à repérer les oeufs en batterie, cette infographie de nos confrère du Oeufington Post
(Merci à l'@sinaute ardéchoise qui nous a transmis le lien de l'article de FBDA)
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