« Mon Dieu quelle horreur ! C’est le triomphe de la bêtise humaine ! » Beaucoup d’émotion et de colère dans la voix de la militante et ancienne conseillère régionale écologiste Janine Petit ce jeudi matin, boulevard Watteau.
Tronçonneuses, nacelle, rogneuse de souches… Au petit matin, tandis que les voitures stationnées le long du boulevard Watteau, malgré l’interdiction en vigueur jusqu’au 15 avril, étaient embarquées par la fourrière, la société B2E, de Bondues, s’est attaquée à l’élagage des 136 platanes du mail Watteau. Mais aussi à l’abattage de vingt et un arbres diagnostiqués comme « malades », suite à deux expertises réalisées en 2007 et 2011. « Tous les arbres mis en expertise présentaient une problématique, principalement en raison de stress liés au tassement, de dégâts racinaires et plus généralement de déficiences édaphiques (liées au sol) », précise la ville. Tout en indiquant que c’est pour des raisons de sécurité qu’il a été décidé d’abattre vingt et un platanes. Des arbres qui, malgré les traitements entrepris, continuaient de produire du bois mort « dont la chute peut engendrer des blessures corporelles et des dégâts matériels sur les véhicules stationnés ».
La riposte s’organise
« Ce sont tous les arbres marqués d’une croix bleue. Ils n’ont pourtant pas l’air malades !, s’émeut Ghislaine Rémy, qui habite le long du boulevard Watteau depuis une vingtaine d’années. Ils font partie d’un équilibre, ces arbres ! C’est un poumon vert ! On ne peut quand même pas remplacer des arbres centenaires, plantés à l’époque de la construction du musée des Beaux-Arts et du lycée, par des places de parking ! »
Munie de pétitions, la riveraine a commencé, dès ce jeudi matin, à arpenter le boulevard pour mobiliser les habitants. « On est en train de s’organiser au niveau des riverains. On va demander à être reçu par le maire. »
« Il aurait fallu qu’on fasse une chaîne humaine. Mais on l’a appris trop tard ! », déplore Jeanine Petit, qui n’avait pas hésité, en 2008, à s’enchaîner à l’un des platanes condamnés par son état de santé et la rénovation du boulevard Pater. « Je suis sûre qu’il est sain cet arbre, poursuit la militante, en montrant une grosse souche face au musée des Beaux-Arts. Et s’il s’agit bien d’un arbre malade, hé bien c’est comme un être humain, ça se soigne ! »
La pétition est disponible auprès de Ghislaine Rémy.
Contact : 06 80 01 25 81 ou remy.ghislaine@orange.fr
Laurent Degallaix: «On ne détruit pas un arbre pour le plaisir de le détruire»
« Le combat écologique est le nôtre, aussi. Mais la requalification urbaine emmène un certain nombre de sacrifices, réagit le maire de Valenciennes, Laurent Degallaix. On ne prend pas les gens de court, c’était annoncé dans mon programme : dans la requalification complète, il y a l’abattage d’arbres. »
« Je comprends la réaction, mais faites-nous confiance, il y aura des plantations d’arbres, avance l’élu. Quand on coupe, on replante des arbres nouveaux et des essences nouvelles. On aurait pu attendre, comme cela était prévu, dans quatre mois. Mais on ne s’amuse pas à faire une coupe de vingt et un arbres maintenant pour le plaisir. Si on la fait, c’est que ceux-là sont vraiment malades et dangereux : les branches qui tombent, ceux qui cachent la visibilité aux conducteurs, etc. Sinon, le jour où il y aura un souci, on dira que je n’ai pas pris mes responsabilités ! »
D’autres arbres devraient donc être replantés « comme on a fait sur les autres boulevards. Avenue Pompidou, on n’a jamais fait autant de plantations. On était sur un rythme qu’on maintient d’un arrachage pour trois plantations. Ce sera difficile de faire trois fois la mise sur le boulevard Watteau. Mais on essaiera d’en planter au moins autant que ce qu’on aura détruit. Et nous ferons de même boulevard Pater, que l’on refera certainement dans la foulée de Watteau. » P. R.
PUBLIÉ LE 07/04/2016 - PAR CATHERINE BOUTEILLE
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En me rendant du côté du musée, je n’ai pu ignorer comme beaucoup d’entre vous, les travaux opérés Boulevard Watteau depuis plusieurs jours. Rues bloquées routes déviées… La raison d’un tel chantier est annoncée par la municipalité : abattage de platanes malades.
Rien à dire donc…
Pourtant en observant le boulevard et le terre plein central (photos ci jointes), une idée m’a alors trotté dans la tête : quelle probabilité y avait-il pour que l’arrachage des arbres en fin de vie permette par le plus grand des hasards une facilité d’aménagement de parking !?
En effet désormais de grandes allées sont dégagées , les arbres gênants disparus. Il ne reste plus au maire qu’à « planter » quelques horodateurs…
Comment peut-on vouloir privilégier à notre époque un urbanisme ( payant) à outrance plutôt que de préserver des arbres centenaires ? Il est clair que les horodateurs seront plus rentables…
Mais à quel prix ?!
Didier Legrand
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